Perles d'inculture 4

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Claude
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Message par Claude »

Votre homonyme nous dira s'il l'a écrit volontairement. :wink:
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Malheureusement, non ! Je dois être trop sérieux...
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Claude
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Message par Claude »

Pour être franc je ne l'avais pas relevé ; bravo André79 !
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abgech
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Message par abgech »

André (G., R.) a écrit :J'ai déjà entendu poudreuse pour neige en général. Je me demande toutefois si c'est très répandu. Le glissement de sens serait-il un peu plus marqué en Suisse ?
C'est surtout, pour ne pas dire exclusivement, sur les chaînes de télévision françaises que j'ai observé ce glissement.

En tout cas, je n'ai rien constaté de pareil en Suisse.
En revanche, nous avions, lors de ma jeunesse, un terme qui a été pratiquement abandonné, à mon regret, pour dire une congère : une gonfle. Ce terme me parait tellement imagé, un peu comme le mot poudrerie de nos amis québecois.

Je me suis laissé dire que les Inuit avaient plus de cinquante termes pour qualifier la nature de la neige ou de la glace.

Sur ce, je glisse, je n'insiste pas.
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Claude
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Message par Claude »

abgech a écrit :[...]Je me suis laissé dire que les Inuit avaient plus de cinquante termes pour qualifier la nature de la neige ou de la glace.
Sur ce, je glisse, je n'insiste pas.
Voici ce que j'ai trouvé sur Wikipédia :
Les précepteurs de méthodes de développement personnel aiment à dire que les Inuits ont une centaine de mots pour dire neige. La réalité est qu'il n'y a que deux racines : qanik, signifiant « la neige en l'air » ou « flocon de neige » et aput pour « la neige sur le sol »2. Les autres formes sont des mots composés : par exemple la neige pour l'igloo est en fait désignée par un mot signifiant « matériaux pour construire une habitation ». D'ailleurs le français lui-même a un grand nombre de mots pour désigner la neige sous toutes ses formes : flocon, bâtonnets, givre, grésil, soupe, poudreuse, plaque, manteau, croûte, avalanche, congères, glacier, etc.
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Perkele
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Message par Perkele »

Claude a écrit :
abgech a écrit :[...]Je me suis laissé dire que les Inuit avaient plus de cinquante termes pour qualifier la nature de la neige ou de la glace.
Sur ce, je glisse, je n'insiste pas.
Voici ce que j'ai trouvé sur Wikipédia :
Les précepteurs de méthodes de développement personnel aiment à dire que les Inuits ont une centaine de mots pour dire neige. La réalité est qu'il n'y a que deux racines : qanik, signifiant « la neige en l'air » ou « flocon de neige » et aput pour « la neige sur le sol »2. Les autres formes sont des mots composés : par exemple la neige pour l'igloo est en fait désignée par un mot signifiant « matériaux pour construire une habitation ». D'ailleurs le français lui-même a un grand nombre de mots pour désigner la neige sous toutes ses formes : flocon, bâtonnets, givre, grésil, soupe, poudreuse, plaque, manteau, croûte, avalanche, congères, glacier, etc.
Effectivement !
Il ne faut pas se laisser bourrer le mou par ces affirmations colportées sans vérification.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Dans la citation de Claude, copiée/collée sur Wikipedia, on lit "Les Inuits".
Inuit est déjà un pluriel par lui-même, celui de Inuk. Inuits est donc une incongruité. Mais il y a autre chose : c'est un terme utilisé au Canada, pourquoi l'importer chez nous ? En Europe francophone, on dit Esquimau, Esquimaude, Esquimaux.
Nous n'avons pas besoin d'adopter les pratiques linguistiques d'Amérique, restons européens que diable !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

L'affaire n'est pas simple ! Certains considèrent que les Inuit(s) ne sont qu'une partie des Esquimaux, d'autres que le mot Esquimaux est péjoratif. Et les Québécois, vous l'avez dit, Jacques, se démarquent des Européens francophones sur ce point. Je lis dans Wikipédia :

Étymologie et nomenclature

Le terme « inuit » signifie « gens, » « humain, » ou « personne » en inuktitut et en groenlandais. Puisque ce sont les deux langues inuites les plus parlées, c'est le terme qui a été retenu. Il s'agit en fait d'un nom pluriel dont la forme singulière est « inuk » et la forme duelle est « inuuk. » Cependant, en français, tel que recommandé par l'Office québécois de la langue française, on utilise seulement le mot « inuit » et on l'accorde en genre et en nombre comme un mot français, c'est-à-dire un « Inuit, » une « Inuite, » des « Inuits » et des « Inuites. » En français, le mot « inuit » est également utilisé en tant qu'adjectif qui est accordé de la même façon. Les autres langues inuites ont un terme ayant la même racine étymologique pour ce mot, par exemple « inughuit » en tunumiit (en) et « iivit » en tunumiisut.

Les peuples des régions arctiques étaient auparavant communément désignés « les Esquimaux » (Eskimos en anglais.) Ce terme ne désigne pas exclusivement l'ethnie inuite puisqu'il inclut les autres peuples autochtones vivant dans l'Arctique. Les Inuits de l'Alaska sont appelés Iñupiat. En Alaska, les termes « Esquimaux » ou « natifs » sont préférés pour désigner l'ensemble des peuples autochtones de la région incluant les Iñupiat et les Yupiks puisque ces derniers n'appartiennent pas à l'ethnie inuite. En français, le terme « Esquimaux » est à éviter en français, surtout au Canada où il peut même parfois être considéré comme péjoratif, le terme « Inuits » étant préféré. Au Groenland, les Inuits se désignent comme Groenlandais ou Kalaallit en groenlandais.

L'ethnologue danois William C. Thalbitzer a rapproché les Inuits et leur nom des Aïnous, une ethnie du Japon et de la Russie, et de leur nom sur le radical « innu », d'autant que les mythes fondateurs des deux communautés sont très semblables.

Mais le Robert des noms propres est de votre avis :
INUIT. Nom que se donnent les Esquimaux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Peut-on parler de pluriel interne, à propos d’inuk, dans sa langue d’origine ? Il me semble que oui. On forme inuit en remplaçant le K par IT, et non en ajoutant à la fin du singulier une marque spécifique, comme le S en français (homme, hommes). En tout cas le duel d’inuk, inuuk, se forme clairement par unique modification du radical.

Je ne connais aucun exemple de pluriel interne en français, mais je ne suis pas certain qu’il n’en existe pas. Je n’ai à l’esprit, pour le pluriel des noms, que deux processus dans notre langue, la non modification du singulier, minoritaire ([un] nez, [des] nez, [un] glacis, [des] glacis…) et, majoritaire, l’adjonction d’une ou plusieurs lettres, avec modification de la prononciation dans certains cas, maintien de celle du singulier dans d’autres (bête, bêtes, mais : travail, travaux).
En allemand je ne parviens pas à trouver d’exemples de pluriels de noms formés uniquement par modification interne du singulier, par contre beaucoup de substantifs y combinent au pluriel une modification du radical et l’adjonction de lettres (Fach, Fächer ; Fuß, Füße…) (matière ; pied).

Dans de nombreuses langues le pluriel interne des noms n’est pas rare. En anglais foot (pied) devient feet, mouse (souris) mice. En breton mein (pierres) correspond à un singulier men ou maen. Et, on le sait : si trois Touareg (mot d'origine berbère) quittent leur groupe de quatre, un Targui se retrouve seul !
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Jacques
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Message par Jacques »

Vous proposez une analyse détaillée et vous retenez justement notre attention sur une faute de même type à propos de Targui/Touareg, parce que là aussi on lit ou entend "des Touaregs" et encore "un Touareg".
Je suis comme vous, je ne vois pas en français de pluriel obtenu par modification de la terminaison autre que l'adjonction d'une lettre.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

André (G., R.) a écrit :
Dans de nombreuses langues le pluriel interne des noms n’est pas rare. En anglais foot (pied) devient feet, mouse (souris) mice.
Oh, assez rare quand même ! Le plus drôle, c'est qu'il existe tel pluriel qui ne se distingue aucunement du singulier : sheep, deer. Fish peut prendre un pluriel normal fishes, mais garde le plus souvent la forme du singulier
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je me réjouis de votre intervention, Islwyn. J'ai eu tort de laisser l'impression que les noms anglais concernés par le pluriel interne seraient nombreux, j'en ai trouvé cinq ou six. Je suis cependant très peu compétent dans votre langue. Il me semble que deer veut dire animal ou cerf, je découvre sheep, mouton (bizarre, je connaissais shepherd, berger, et je n'ai pas pensé à faire le rapprochement).
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Islwyn
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Message par Islwyn »

L'anglais deer est le terme générique pour la famille des Cervidés : le mâle est le stag (= cerf), la femelle tout simplement deer (= biche). On peut distinguer, si l'on s'y connaît :
fallow deer = daim
roedeer = chevreuil
reindeer = renne, etc.
Le nom donné à la viande est venison, où on reconnaît « venaison », qui a un sens bien plus large en français.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

On sait que l'emprunt de très nombreux mots français au Moyen Âge a abouti en anglais à l'existence de doublons. Est-ce vous, Islwyn, qui expliquiez récemment que les Français parlant votre langue sont parfois considérés comme un peu pédants, sans doute contre leur gré, parce qu'ils utilisent plus facilement, par exemple, liberty ou to renounce que freedom ou to give up ?
J'ai l'impression, à rebours de cela, qu'animal en anglais, bien que d'origine française, est aujourd'hui le mot le plus banal qui soit. Il me semble qu'il s'est totalement substitué à deer, qui, je viens de le vérifier, désignait tout animal en vieil anglais, du fait de sa parenté avec l'allemand Tier, animal. Apparemment donc, l'emprunt au français, dans ce cas-là n'aurait pas débouché sur un doublon, mais sur une réduction de sens du mot d'origine germanique.
Pourtant des évolutions parallèles ont eu lieu jusqu'à nos jours dans les deux langues germaniques : le renne, qui se dit donc the reindeer en anglais, se traduit en allemand par das Rentier. Mais à l'anglais the roedeer (le chevreuil) correspond l'allemand das Reh (sans -tier).
Comparaisons passionnantes.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

abgech a écrit :On entend souvent parler, surtout chez les présentateurs de la télévision, de " poudreuse " à la place, tout simplement, de dire neige.
Depuis votre intervention, abgech, j'ai effectivement vu deux fois, à la télévision (dans un sous-titre) et dans un journal français, poudreuse à la place de neige.
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