Syntaxe simplifiée et style « petit-nègre »

[Perkele]

Je suppose que JR veut dire que puisque nos interlocuteurs interprêtent nos propos, il ne sert à rien de s'appliquer à émettre des pensées originales.

[Jacques]

Je suppose que JR veut dire que puisque nos interlocuteurs interprêtent nos propos, il ne sert à rien de s'appliquer à émettre des pensées originales.

C'est peut-être bien le sens, mais je ne vois pas que l'on interprète les propos des uns ou des autres.
Je n'ai jamais eu l'impression que l'on déformait ma pensée.

[Perkele]

Pas ici, Jacques, dans la vie de tous les jours telle que la décrit Fredounet ; lorsque nous discutons avec un quidam qui n'entend que ce qu'il veut entendre. :D

[Jacques]

Je comprends mieux. Il est vrai que, selon une expression à la mode, « la communication passe mal » et que les gens interprètent souvent de travers ce qu'on leur dit. Je ne parle pas évidemment du flou, de l'imprécision dans les mots qui entraînent des ambigüités, et des exemples typiques de Frédounet. Si on s'exprime mal, on est mal compris. Mais je m'applique à être clair et précis dans mes propos, et pourtant il arrive que des personnes comprennent autre chose que ce que j'ai dit, ou entendent des mots que je n'ai pas prononcés. Anecdote vécue et illustrant bien le manque d'écoute :
Sur le marché, je demande à une commerçante un kilo de carottes. Elle répond :
– oui, qu'est-ce que je vous sers ?
– un kilo de carottes (bis)
– un kilo de quoi ?
– de carottes
– des carottes ; oui, mais combien ?

[JR]

Désolé d'être allé dormir trop tôt, je ne pensais pas vous laisser dans cette confusion.
Pour l'essentiel, vous avez compris le sens de mon message.
Les esprits sont ainsi conditionnés que, dans une situation donnée, on s'attend à ce que vous disiez telle chose, conforme aux conventions et habitudes de pensée (politiquement correcte dirait-on dans une autre discussion). Et quoi que vous disiez, on entendra ce qu'on aura voulu entendre. Dans le meilleur des cas, vous avez commis une erreur, et l'auditeur a rectifié de lui même. Dans le cas moyen, l'originalité de votre pensée est ignorée. Dans le pire des cas, vous ne pouvez pas avoir dit ça.
En tout état de cause, j'entends souvent des conversations dans lesquelles A comprend l'inverse de ce qu'a voulu dire B, mais celà ne pose aucun problème puisque ce qu'a compris A correspond bien à ce que voulait dire B car, sur le sujet abordé, chacun sait (ou croit savoir) ce que l'autre est susceptible de dire. A ce moment, il n'y a (presque) plus de communication, mais seulement une sensibilisation simultanée à un sujet donné.
Je sais, ce n'est pas clair, mais ce n'est pas tellement simple non plus.

[Jacques]

Parfaite démonstration JR, et je crois que nous avons tous fait le même constat. Perkele avait mieux compris que moi le fond de votre pensée. Ce que j'ai remarqué aussi, c'est qu'il faut parfois demander l'inverse de ce que vous voulez pour obtenir ce que vous souhaitez réellement.