Les dictionnaires d'usage sont plus prompts à entériner les barbarismes et impropriétés à la mode que les termes de français standard dûment attestés.Marco a écrit :Le mien date de 1993 et dit que le terme remonte à 1970. Ils ont attendu un peu avant de l’inclure, semble-t-il.
Noms à double genre et de sens différent
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Je suis également perplexe car je ne trouve rien non plus. Et pour le caractère de ce qui est mat, j'ai matité ; mais il est possible, évidemment, que mateur ait jadis existé.
En revanche, le mot est répertorié dans mon dictionnaire d'argot :
MATEUR n. m. voyeur : Le type a une planque rue Bouchereau, il observait la nénette à la jumelle... Un mateur !
En revanche, le mot est répertorié dans mon dictionnaire d'argot :
MATEUR n. m. voyeur : Le type a une planque rue Bouchereau, il observait la nénette à la jumelle... Un mateur !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Voici ce qu'on trouve dans le TLF, les autres dico sont chez moi.
2. Mateur1, subst. masc. Ouvrier qui mate le métal poli à l'aide du matoir. (Dict. XIXe et XXe s.). [ ]. 1re attest. 1845-46 (BESCH.); de mater2, suff. -eur2*. L'attest. de 1727 (FUR.) fournie par FEW t.6, 1, p.520 b d'apr. Fr. mod., t.19, p.305 ne convient pas ici: il s'agit de mâteur «ouvrier qui fait des mâts de bateau».
Mateur3,subst. fém., État de ce qui est mat. La nuit [à la grande Chartreuse] avait été fort neigeuse et le paysage entier, vêtu de blanc comme un Chartreux, éclatait aux yeux sous la mateur grise d'un ciel bas et lourd (BLOY, Désesp., 1886, p.86). 2. Matidité, subst. fém., synon. de matité. Dîné chez A. P. qui a pris une fille suivante découplée, grande, vigoureuse, un sein qui se moque du corset, une fermeté de formes hardies et jeunes, avec une fraîcheur écarlate sur la matidité de l'ivoire, des yeux bleus et d'un bleu si profond qu'ils semblent noirs, et des cheveux noirs avec des reflets bleus (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p.360).
2. Mateur1, subst. masc. Ouvrier qui mate le métal poli à l'aide du matoir. (Dict. XIXe et XXe s.). [ ]. 1re attest. 1845-46 (BESCH.); de mater2, suff. -eur2*. L'attest. de 1727 (FUR.) fournie par FEW t.6, 1, p.520 b d'apr. Fr. mod., t.19, p.305 ne convient pas ici: il s'agit de mâteur «ouvrier qui fait des mâts de bateau».
Mateur3,subst. fém., État de ce qui est mat. La nuit [à la grande Chartreuse] avait été fort neigeuse et le paysage entier, vêtu de blanc comme un Chartreux, éclatait aux yeux sous la mateur grise d'un ciel bas et lourd (BLOY, Désesp., 1886, p.86). 2. Matidité, subst. fém., synon. de matité. Dîné chez A. P. qui a pris une fille suivante découplée, grande, vigoureuse, un sein qui se moque du corset, une fermeté de formes hardies et jeunes, avec une fraîcheur écarlate sur la matidité de l'ivoire, des yeux bleus et d'un bleu si profond qu'ils semblent noirs, et des cheveux noirs avec des reflets bleus (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p.360).
- Jacques
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Vos définitions sont assez amusantes, compte tenu du sens argotique.
Littré donnait ceci :
MATEUR (ma-teur), s. m.
Ouvrier qui, par un travail particulier, ôte le brillant au métal poli.
C'est très succinct. On peut supposer que matité a fait son apparition après mateur dans le sens de « caractère de ce qui est mat ». Remarquons de nouveau ce qu'on trouve chez Littré :
MATITÉ (ma-ti-té), s. f.
Qualité particulière du son quand il est mat.
Maintenant le sens est plus général, et concerne aussi bien ce qui se voit que ce qui s'entend.
Littré donnait ceci :
MATEUR (ma-teur), s. m.
Ouvrier qui, par un travail particulier, ôte le brillant au métal poli.
C'est très succinct. On peut supposer que matité a fait son apparition après mateur dans le sens de « caractère de ce qui est mat ». Remarquons de nouveau ce qu'on trouve chez Littré :
MATITÉ (ma-ti-té), s. f.
Qualité particulière du son quand il est mat.
Maintenant le sens est plus général, et concerne aussi bien ce qui se voit que ce qui s'entend.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je ne comprends pas pourquoi le dictionnaire de l'Académie 8ième édition boude "mateur", mot qui a ses lettres de noblesse:
La nuit avait été fort neigeuse et le paysage entier, vêtu de blanc comme un chartreux, éclatait aux yeux sous la mateur grise d'un ciel bas et lourd qui semblait s'accouder sur la montagne. Seul, le torrent qui roule au fond de la gorge sauvage tranchait par son fracas sur l'immobile taciturnité de cette nature sommeillante.
Je vous laisse deviner l'auteur qui évoque le "site" de la Grande-Chartreuse.
La nuit avait été fort neigeuse et le paysage entier, vêtu de blanc comme un chartreux, éclatait aux yeux sous la mateur grise d'un ciel bas et lourd qui semblait s'accouder sur la montagne. Seul, le torrent qui roule au fond de la gorge sauvage tranchait par son fracas sur l'immobile taciturnité de cette nature sommeillante.
Je vous laisse deviner l'auteur qui évoque le "site" de la Grande-Chartreuse.
- Jacques
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Il existe une foule de mots reconnus comme corrects et parfois bien connus, qu'on ne trouve pas dans le dictionnaire de l'Académie. Son lexique me paraît être assez pauvre. Je serais curieux de savoir combien de mots il compte, et de comparer avec Larousse, Robert, Hachette, et le TLF.
Ne dit-on pas que dans le Larousse il y a quelque chose comme 40 000 mots, voire davantage ? Dans le Robert aussi fort probablement.
Ne dit-on pas que dans le Larousse il y a quelque chose comme 40 000 mots, voire davantage ? Dans le Robert aussi fort probablement.
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- Jacques
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On peut donc considérer qu'il y en a aussi environ 60 000 également dans le Larousse. Selon les indications données sur le site de l'Académie, les deux premiers tomes de A à mappemonde en comportent 25 500. C'est plus que je n'aurais cru car si l'on fait un rapport mathématique, le dictionnaire complet pourrait tourner autour de 50 000 ou davantage, ce qui nous ramène aux chiffres des dictionnaires d'usage.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Cela reste toujours peu par rapport aux quelque 100 000 du TLF, qui, rappelons-le, dans sa version en papier, est constitué de 16 gros volumes, publiés entre 1971 et 1994 (dommage qu’il ne soit pas mis à jour, mais j’imagine que le travail est en cours). Le dictionnaire le plus riche et le plus précis de la langue française, à ma connaissance.
Dans le volume qui accompagne le CD du TLFi, il est écrit :
Dans le volume qui accompagne le CD du TLFi, il est écrit :
…être ce qu’avait été le LITTRÉ pour son temps : un exemple-type de lexicographie scientifique moderne.
- Jacques
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100 000 mots, c'est très impressionnant. Nous pouvons affirmer sans nous tromper que c'est le record absolu. On dit que le vocabulaire d'un francophone moyen est de 3 000 mots, 3 400 à 3 500 pour quelqu'un qui est instruit, 4 000 restant un chiffre tout à fait d'exceptionnel. Un jour au jeu Les chiffres et les lettres, le présentateur a demandé à un candidat combien de mots il connaissait, je crois qu'il a répondu 20 000. J'ai du mal à le croire, et s'il n'y avait pas de vantardise, c'était alors un apprentissage purement mémoriel et non didactique. Car je suis convaincu qu'il n'était pas capable d'en faire un usage raisonné. Les personnes qui lisent mes articles me disent parfois : « Vous devez connaître beaucoup de mots », et je leur réponds que l'important n'est pas d'en apprendre beaucoup mais de connaître avec précision le sens de ceux que l'on possède pour les utiliser judicieusement, et qu'avant de chercher à en emmagasiner des tas je m'efforce de me familiariser au mieux avec ceux que j'ai.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).