On sait que les adjectifs cardinaux cent et vingt s'accordent quand ils sont en fin de phrases .
Trois cents, / trois cent deux.
quatre-vingts/ quatre-vingt-trois
Il y a t-il une histoire pour cette règles?
les adjectifs cardinaux cent et vingt
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, il y a une histoire. Je résume :
En ce qui concerne cent, avant d'être adjectif numéral il fut nom commun. On entend encore parfois dire un cent de poulets (ou autres) pour une centaine. Donc, quand il est multiplié et non suivi d'un chiffre ou nombre il s'accorde selon cette ancienne coutume.
Pour vingt, à une époque on a abandonné le système décimal : dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, septante, uitante, nonante pour pour le système vicésimal, c'est-à-dire en base vingt. Vingt étant traité comme nom, on disait deux vingts (40), trois vingts (60), et ainsi jusqu'à dix-neuf vingts (380). C'est de là que vient le nom de l'hôpital parisien des Quinze-vingts ouvert par Saint-Louis pour accueillir 300 soldats revenus aveugles de la guerre.
Pour les valeurs intermédiaires des vingtaines on ajoutait et dix : deux vingts et dix (50), quatre vingts et dix (90), etc.
Quand on est revenu au système décimal, les Belges et les Suisses ont logiquement repris les anciennes appellations, sauf pour quatre-vingts. Dans la région de Lausanne, cependant, on a repris uitante en y ajoutant un H : huitante.
Les Français ont illogiquement gardé quatre vingts et dix dont ils ont fait quatre-vingt-dix. Plus étrange : soixante-dix, totalement incongru puisqu'il est hybride entre les deux systèmes. Pourquoi pas trois-vingt-dix comme pour 90 ? Ou plus simplement septante ?
En ce qui concerne cent, avant d'être adjectif numéral il fut nom commun. On entend encore parfois dire un cent de poulets (ou autres) pour une centaine. Donc, quand il est multiplié et non suivi d'un chiffre ou nombre il s'accorde selon cette ancienne coutume.
Pour vingt, à une époque on a abandonné le système décimal : dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, septante, uitante, nonante pour pour le système vicésimal, c'est-à-dire en base vingt. Vingt étant traité comme nom, on disait deux vingts (40), trois vingts (60), et ainsi jusqu'à dix-neuf vingts (380). C'est de là que vient le nom de l'hôpital parisien des Quinze-vingts ouvert par Saint-Louis pour accueillir 300 soldats revenus aveugles de la guerre.
Pour les valeurs intermédiaires des vingtaines on ajoutait et dix : deux vingts et dix (50), quatre vingts et dix (90), etc.
Quand on est revenu au système décimal, les Belges et les Suisses ont logiquement repris les anciennes appellations, sauf pour quatre-vingts. Dans la région de Lausanne, cependant, on a repris uitante en y ajoutant un H : huitante.
Les Français ont illogiquement gardé quatre vingts et dix dont ils ont fait quatre-vingt-dix. Plus étrange : soixante-dix, totalement incongru puisqu'il est hybride entre les deux systèmes. Pourquoi pas trois-vingt-dix comme pour 90 ? Ou plus simplement septante ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
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"Bon dieu, mais c'est bien sur !" eut dit Bourrel.
Je comprends maintenant pourquoi des gens (généralement plus âgés que moi) disent quatorze cents, quinze cents . . . plutôt que mille quatre cents, mille cinq cents . . . : ce n'est pas seulement une facilité !
A ce compte, vingt cents ne serait pas totalement incorrect.
Je suppose que l'habitude d'exprimer les proportions en pourcentage vient aussi de là : on indique un nombre moyen par cent
Je m'en suis souvent étonné car, les pourcentages étant fréquemment donnés avec un chiffre aprés la virgule, il serait logiquement plus simple d'utiliser des valeurs pour mille, et ainsi supprimer la dite virgule.
Je comprends maintenant pourquoi des gens (généralement plus âgés que moi) disent quatorze cents, quinze cents . . . plutôt que mille quatre cents, mille cinq cents . . . : ce n'est pas seulement une facilité !
A ce compte, vingt cents ne serait pas totalement incorrect.
Je suppose que l'habitude d'exprimer les proportions en pourcentage vient aussi de là : on indique un nombre moyen par cent
Je m'en suis souvent étonné car, les pourcentages étant fréquemment donnés avec un chiffre aprés la virgule, il serait logiquement plus simple d'utiliser des valeurs pour mille, et ainsi supprimer la dite virgule.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
La raison des pourcentages est-elle une conséquence de ces coutumes ? Est-elle d'origine purement mathématique ? Il serait intéressant de connaître la réponse. Mais le pour mille existe aussi.
Pour ce qui est des quinze cents et autres, remarquons qu'en anglais on compte aussi parfois de la même manière (fifteen hundred), ce n'est donc pas une particularité de notre langue.
Pour ce qui est des quinze cents et autres, remarquons qu'en anglais on compte aussi parfois de la même manière (fifteen hundred), ce n'est donc pas une particularité de notre langue.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).