Quel complément ?
- Monsieur Pogo
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Re: quel complément ?
schtroumpf grognon a écrit :Dans « Il habite rue Jean Jaurès », je considère que c'est au choix un COD ou un complément de lieu.olivers30 a écrit :Nos amis rentrent de grece.
Il habite rue Jean jaures.
Elle se rendit boulevard rostant.
ils sont passés par l'Italie.
Est-il correct d'écrire : « la rue que j'ai habitée...» ?
« rue Jean Jaurès» n'est pas un C.O.D. ; c'est un complément de lieu :
Le verbe habiter est ici intransitif : où habite-t-il ? Il habite rue Jean Jaurès ;
C'est une métonymie ; au sens propre, on n'habite pas une rue ; on habite une maison qui est située sur cette rue-là.
Il habite la maison (située sur rue Jean Jaurès); il occupe la maison :
Habiter est ici transitif : J'habite quoi ? La maison, C.O.D. de habite;
«située sur rue Jean Jaurès» : complément déterminatif de lieu de maison ;
« Est-il correct d'écrire : ''la rue que j'ai habitée (sic)''» ?
Non.
Habiter est ici intransitif : La rue où j'ai habité ; où ai-je habité ? La rue où j'avais ma demeure ; le participe passé ne s'accorde pas.
La maison que j'ai habitée
Habiter est ici transitif : J'ai habité quoi ? La maison, C.O.D. de ai habitée; le participe passé s'accorde.
Habiter (intransitif) : habiter dans un endroit, y avoir sa demeure, ou habiter d'une certaine manière ; habiter dans une cabane, habiter dans une ville, habiter sur une hauteur, habiter seul, etc.
Habiter (transitf) : occuper une habitation ; habiter une cabane, SDF qui habite la rue, (fréquenter, hanter), etc.
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La liberté de se soumettre est une perversion
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Malheureusement, Monsieur Pogo se contredisait ci-dessus.
En réponse à une question posée par schtroumpf grognon (Est-il correct d'écrire : « la rue que j'ai habitée... » ?), il écrivait Non. Habiter est ici intransitif. Or à la dernière ligne de son intervention, il notait Habiter (transitif) : occuper une habitation ; habiter une cabane, SDF qui habite la rue, (fréquenter, hanter), etc. (mots mis en gras par moi).
Schtroumpf grognon avait mis en gras l'e final de « habitée », probablement pour montrer que sa question portait sur l'accord du participe. Mais le pronom relatif « que » était laissé de côté par Monsieur Pogo. Or en présence dudit pronom relatif, l'accord du participe est obligatoire.
Lorsque le complément d'« habiter » est le nom d'une rue, ce mot peut être précédé ou non d'un article. Il me semble que l'article rend transitif le verbe :
• Si l'on pense à « habiter la rue des Acacias » (COD), on dira et on écrira « La rue que j'ai habitée portait un nom d'arbre ».
• Mais on peut avoir à l'esprit « habiter rue des Acacias », où « rue des Acacias » vaut « dans la rue des Acacias » (complément de lieu), on notera alors « La rue où j'ai habité portait un nom d'arbre ».
Tout ce fil l'avait montré : il règne un certain flou à propos des compléments du verbe habiter. Sous un lien fourni ci-dessus, on lisait Emprunté du latin habitare, « avoir souvent ; demeurer », fréquentatif de habere, « avoir ». Je trouve donc, et c'est conforme à ce que j'ai appris il y a très longtemps, préférable de dire « habiter une maison », «... un appartement »,... , mais « habiter dans la rue des Acacias ». On « a souvent » une maison (on est en sa possession ou on l'occupe de manière prolongée), on ne peut pas en dire autant de la rue.
Je me demande d'ailleurs si « sur », dans « une maison [...] située sur cette rue-là », qu'avait écrit Monsieur Pogo, n'est pas un québécisme.
En réponse à une question posée par schtroumpf grognon (Est-il correct d'écrire : « la rue que j'ai habitée... » ?), il écrivait Non. Habiter est ici intransitif. Or à la dernière ligne de son intervention, il notait Habiter (transitif) : occuper une habitation ; habiter une cabane, SDF qui habite la rue, (fréquenter, hanter), etc. (mots mis en gras par moi).
Schtroumpf grognon avait mis en gras l'e final de « habitée », probablement pour montrer que sa question portait sur l'accord du participe. Mais le pronom relatif « que » était laissé de côté par Monsieur Pogo. Or en présence dudit pronom relatif, l'accord du participe est obligatoire.
Lorsque le complément d'« habiter » est le nom d'une rue, ce mot peut être précédé ou non d'un article. Il me semble que l'article rend transitif le verbe :
• Si l'on pense à « habiter la rue des Acacias » (COD), on dira et on écrira « La rue que j'ai habitée portait un nom d'arbre ».
• Mais on peut avoir à l'esprit « habiter rue des Acacias », où « rue des Acacias » vaut « dans la rue des Acacias » (complément de lieu), on notera alors « La rue où j'ai habité portait un nom d'arbre ».
Tout ce fil l'avait montré : il règne un certain flou à propos des compléments du verbe habiter. Sous un lien fourni ci-dessus, on lisait Emprunté du latin habitare, « avoir souvent ; demeurer », fréquentatif de habere, « avoir ». Je trouve donc, et c'est conforme à ce que j'ai appris il y a très longtemps, préférable de dire « habiter une maison », «... un appartement »,... , mais « habiter dans la rue des Acacias ». On « a souvent » une maison (on est en sa possession ou on l'occupe de manière prolongée), on ne peut pas en dire autant de la rue.
Je me demande d'ailleurs si « sur », dans « une maison [...] située sur cette rue-là », qu'avait écrit Monsieur Pogo, n'est pas un québécisme.
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Je l'ignorais, mais....Perkele a écrit :Dans certaines régions, "habiter" se dit "rester".
Mon père autrefois écrit à un hôtelier en Allemagne en demandant de quoi loger sa famille quelques jours. Il se présente en disant que nous habitons Châlons-sur-Marne. Il me montre fièrement sa lettre pour me faire admirer son allemand, et je vois qu'au lieu de "wohnen" (habiter) il a employé "bleiblen" (rester). J'observe que l'hôtelier va se demander pourquoi on lui demande des chambres puisque nous lui déclarons rester chez nous. Confus, il refait sa lettre...
Donc il ignorait aussi que rester pouvait signifier habiter, car il aurait émis cette excuse ; mais quoique l'ignorant il le savait inconsciemment. Etrange...
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Rester pour demeurer était un "provincialisme" fort commun, et je crois l'avoir aussi entendu à Paris. Vaugelas dit qu'il était très courant chez les Normands, et la Normandie n'est pas loin de Paris. Je ne serais d'ailleurs pas surpris qu'il ait été utilisé aussi dans le théâtre classique, peut-être dans la bouche de personnages venus de province.
On pourra lire là-dessus les pages 366 et suivantes dans le célèbre "Les Gasconismes corrigés" de Desgrouais :
https://books.google.fr/books?id=vxKgiH ... &q&f=false
http://tolosana.univ-toulouse.fr/fr/notice/044339097
On pourra lire là-dessus les pages 366 et suivantes dans le célèbre "Les Gasconismes corrigés" de Desgrouais :
https://books.google.fr/books?id=vxKgiH ... &q&f=false
http://tolosana.univ-toulouse.fr/fr/notice/044339097
- Yeva Agetuya
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