Des jeunes gens écrivant bien, des Marsiens ?
- Hippocampe
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Des jeunes gens écrivant bien, des Marsiens ?
Bonjour,
J'ai quitté l'école il y a longtemps et n'ai pas eu d'enfants. De ce fait je ne sais guère comment se passent les cours de français à l'école.
Je constate tristement que beaucoup de jeunes gens écrivent le français comme des vaches espagnoles. J'ai cru comprendre, peut-être à tort, que les cours étaient devenus plus légers.
Or je rencontre parfois des jeunes de vingt-cinq ans qui écrivent très bien. Comment cela se fait-il? S'agit-il d'élèves ayant passé leurs scolarités entières à Henri IV ou dans d'autres lycées du même tonneau?
Ou, si un élève est sérieux dans une école primaire lambda puis dans un collège lambda, il a les possibilités de devenir bon?
H
PS: Je viens de corriger (toutes?) mes fautes d'orthographe qui tombaient mal dans ce message!
J'ai quitté l'école il y a longtemps et n'ai pas eu d'enfants. De ce fait je ne sais guère comment se passent les cours de français à l'école.
Je constate tristement que beaucoup de jeunes gens écrivent le français comme des vaches espagnoles. J'ai cru comprendre, peut-être à tort, que les cours étaient devenus plus légers.
Or je rencontre parfois des jeunes de vingt-cinq ans qui écrivent très bien. Comment cela se fait-il? S'agit-il d'élèves ayant passé leurs scolarités entières à Henri IV ou dans d'autres lycées du même tonneau?
Ou, si un élève est sérieux dans une école primaire lambda puis dans un collège lambda, il a les possibilités de devenir bon?
H
PS: Je viens de corriger (toutes?) mes fautes d'orthographe qui tombaient mal dans ce message!
Dernière modification par Hippocampe le lun. 24 déc. 2012, 11:23, modifié 4 fois.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quand j'ai été mis en invalidité, j'occupais une partie de mon temps à donner une formation de français à des adolescents jugés faibles dans cette matière. Et cela marchait bien, je m'apercevais que le terrain était favorable, qu'ils n'étaient pas intrinsèquement plus mauvais que d'autres. La remarque qu'ils faisaient était toujours la même : « Ah, si seulement à l'école (au lycée) on nous expliquait le français de cette manière ! »
Ils étaient attentifs et intéressés, et les parents me disaient : « Les jours où ma fille (mon fils) vient chez vous, le soir à table nous avons droit à un cours de français ou à l'histoire de la langue. »
Nous avions aussi, au lycée, des profs qui avaient l'art et la manière de nous intéresser à leurs cours, et d'autres qui nous martelaient des leçons indigestes, souvent par la crainte et les punitions.
Il ne suffit pas d'avoir une bonne terre, elle ne produira rien si on ne sait pas la cultiver et lui donner des soins.
(Je dédie cette réflexion à mon prof de math, à qui je dois ma répulsion pour l'algèbre).
Ils étaient attentifs et intéressés, et les parents me disaient : « Les jours où ma fille (mon fils) vient chez vous, le soir à table nous avons droit à un cours de français ou à l'histoire de la langue. »
Nous avions aussi, au lycée, des profs qui avaient l'art et la manière de nous intéresser à leurs cours, et d'autres qui nous martelaient des leçons indigestes, souvent par la crainte et les punitions.
Il ne suffit pas d'avoir une bonne terre, elle ne produira rien si on ne sait pas la cultiver et lui donner des soins.
(Je dédie cette réflexion à mon prof de math, à qui je dois ma répulsion pour l'algèbre).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Hippocampe
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- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Ça me fait penser à l'Histoire.
(Remarque: je ne suis jamais sûr de quand il faut la majuscule.)
Il me semble que quand j'étais petit on me l'a enseignée de manière barbante, c'était en tout cas la matière que j'aimais le moins. Maintenant c'est celle que j'aime le plus et il me semble que si je devais l'enseigner je ferais facilement mieux que mes anciens profs.
(Remarque: je ne suis jamais sûr de quand il faut la majuscule.)
Il me semble que quand j'étais petit on me l'a enseignée de manière barbante, c'était en tout cas la matière que j'aimais le moins. Maintenant c'est celle que j'aime le plus et il me semble que si je devais l'enseigner je ferais facilement mieux que mes anciens profs.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'en suis au même point, tant en ce qui concerne l'histoire que la géographie.
Pour la majuscule, je crois qu'on la met avec une certaine solennité quand on évoque l'épopée de l'humanité, mais pas quand on parle de la matière enseignée. À confirmer, si quelqu'un en sait plus que moi.
Pour la majuscule, je crois qu'on la met avec une certaine solennité quand on évoque l'épopée de l'humanité, mais pas quand on parle de la matière enseignée. À confirmer, si quelqu'un en sait plus que moi.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
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Concernant le mot « histoire », le Bordas dit : « jamais de majuscule (sauf dans les titres) ». Je suis sûr cependant que la moitié des francophones sont convaincus que l'on fait une faute en écrivant la grande histoire sans majuscule.
Pour répondre à votre message, Hippocampe, il se trouve que j'ai vingt-cinq ans et qu'un certain nombre de mes amis, du même âge, sont d'excellents usagers de la langue. Ils n'ont pourtant pas passé leur scolarité à Henri IV ; ce sont simplement des personnes qui aiment lire, qui aiment jouer avec la langue et qui se sont efforcées, à chaque fois qu'elles écrivaient une phrase, de la tourner de la meilleure manière qui soit.
Pour répondre à votre message, Hippocampe, il se trouve que j'ai vingt-cinq ans et qu'un certain nombre de mes amis, du même âge, sont d'excellents usagers de la langue. Ils n'ont pourtant pas passé leur scolarité à Henri IV ; ce sont simplement des personnes qui aiment lire, qui aiment jouer avec la langue et qui se sont efforcées, à chaque fois qu'elles écrivaient une phrase, de la tourner de la meilleure manière qui soit.
Dernière modification par Klausinski le jeu. 22 nov. 2012, 18:06, modifié 2 fois.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques-André-Albert
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- Localisation : Niort
Re: Des jeunes gens écrivant bien, des marsiens?
Il en reste une dans le titre.Hippocampe a écrit :PS: Je viens de corriger (toutes?) mes fautes d'orthographes qui tombaient mal dans ce message!
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: Des jeunes gens écrivant bien, des marsiens?
Et une autre à orthographe(s).Jacques-André-Albert a écrit :Il en reste une dans le titre.Hippocampe a écrit :PS: Je viens de corriger (toutes?) mes fautes d'orthographes qui tombaient mal dans ce message!
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Hippocampe
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- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Si on voulait vous embêter, on ferait remarquer que chaque élève n'a eu qu'une scolarité et qu'il faut donc écrire « leur scolarité entière ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
J'ai vint-cinq ans et je crois que je ne m'en sort pas trop mal.
J'ai passé mes années de collège dans un établissement privé, mais je pense pas que la qualité relative de ma pratique du français soit due à ça.
Pour moi, le désastreux niveau de français des gens de mon âge est dû à leur dégout de la lecture.
Dégout provoqué selon moi par la méthode avec laquelle ils ont appris à lire.
Je suis personnellement passé entre les mailles du filet grâce à ma mère qui m'a appris à lire selon sa propre méthode.
J'ai encore en tête le souvenir de beaucoup de mes camarades de classe de collège ou de lycée rebutés par l'épaisseur d'un livre en lecture obligatoire.
Les mêmes qui butaient sur chaque mot inconnus lorsqu'un professeur leur demandait de lire à haute voix un texte.
Or c'est en lisant que l'on acquiers du vocabulaire et que l'on découvre de belles tournures de phrases.
J'ai passé mes années de collège dans un établissement privé, mais je pense pas que la qualité relative de ma pratique du français soit due à ça.
Pour moi, le désastreux niveau de français des gens de mon âge est dû à leur dégout de la lecture.
Dégout provoqué selon moi par la méthode avec laquelle ils ont appris à lire.
Je suis personnellement passé entre les mailles du filet grâce à ma mère qui m'a appris à lire selon sa propre méthode.
J'ai encore en tête le souvenir de beaucoup de mes camarades de classe de collège ou de lycée rebutés par l'épaisseur d'un livre en lecture obligatoire.
Les mêmes qui butaient sur chaque mot inconnus lorsqu'un professeur leur demandait de lire à haute voix un texte.
Or c'est en lisant que l'on acquiers du vocabulaire et que l'on découvre de belles tournures de phrases.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est une analyse intéressante des méthodes désastreuses de notre époque. J'ai appris à lire par la méthode ancienne. Avant de recevoir une formation scolaire, je peux dire que j'ai appris le français, y compris une grammaire de base « instinctive », par les livres. Je dévorais ceux de la Bibliothèque verte, surtout les Jules Verne, et vers 1940 - 1950 il n'y avait pas de fautes dans les livres.
De nos jours, outre un mauvais enseignement, la littérature courante est une mine de mauvais usages orthographiques et linguistiques, y compris les manuels scolaires, d'après ce que m'ont rapporté des parents.
De nos jours, outre un mauvais enseignement, la littérature courante est une mine de mauvais usages orthographiques et linguistiques, y compris les manuels scolaires, d'après ce que m'ont rapporté des parents.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
Entièrement d'accord. Personnellement, j'ai tendance à incriminer la télévision : à partir de la fin des années 50, des loisirs sans effort de lecture se sont développés, au moment précis où était mise en place la "méthode globale".DrAg0r a écrit : Pour moi, le désastreux niveau de français des gens de mon âge est dû à leur dégout de la lecture.
Dégout provoqué selon moi par la méthode avec laquelle ils ont appris à lire.
Je suis personnellement passé entre les mailles du filet grâce à ma mère qui m'a appris à lire selon sa propre méthode.
Or c'est en lisant que l'on acquiers du vocabulaire et que l'on découvre de belles tournures de phrases.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais