Jacques a écrit :Il se négocie encore, chez les marchands d'or, des pièces de l'Union latine de diverses nationalités (seulement celles qui sont en métal précieux bien sûr), au même titre que les pesos mexicains, dollars (en or toujours) et le « napoléon » officiellement appelé pièce française de vingt francs, car il en fut frappé sous divers régimes (à commencer par Napoléon III) avec diverses effigies. Ce que le public ne sait pas, c'est que l'État se fait du beurre, car il fait frapper encore aujourd'hui des pièces de vingt francs en or appelées des coqs, puisqu'elles représentent le coq gaulois, et ce en partant de lingots. Double bénéfice : à poids égal l'or au kilo vaut considérablement moins cher que la pièce ; par ailleurs, j'ai remarqué que les coqs ont une coloration rosée assez marquée, ce qui veut dire qu'ils reçoivent en addition une bonne proportion de cuivre. Ils se peut que, chez les commerçants qui vendent des pièces de collection, les Napoléon III et d'autres se négocient plus cher, mais à la Bourse la cotation est la même quelle que soit l'époque d'origine.
À noter : les pièces suisses en or, qui se cotent aussi à la Bourse, sont appelées en jargon de métier des croix ; on devine pourquoi.
Je n'avais pas bien lu ce message déjà ancien, et je ne peux souscrire à quelques affirmations.
L'Etat a refrappé dans les années 1950 des napoléons aux dates 1907 à 1914. La CGB que vous connaissez sans doute limite de 1951 à 1960 ces refrappes.
Ce jour, je relève pour la cote du kilo d'or à 30 993 euros et le napoléon à 179,76. A raison de 5,81 grammes de fin par pièce, cela nous fait 180,06 euros de fin dans un napoléon. Cela fait une très légère prime négative (pièce moins chère que le métal contenu), ce qui arrive quelquefois, mais d'habitude et depuis fort longtemps la prime généralement positive (pièce plus chère que le métal contenu) ne dépasse guère 2 ou 3%. Le temps où le napoléon valait deux fois son contenu en or est bien révolu. Il n'y a ainsi plus de bénéfice à en frapper.
Pour ce qui est de la teneur en cuivre : elle est de par la loi de 10% (or à 900/1000) depuis la Révolution, ni plus, ni moins, et les fondeurs qui titrent régulièrement le métal des déchets et pièces abîmées qu'ils reçoivent auraient depuis longtemps découvert des variations frauduleuses s'il y en avait.
Mais il est vrai que les napoléons anciens sont beaucoup plus jaunes. Cela tient à ce que le cuivre des monnaies n'a de cuivre que le nom. Cela peut être du cuivre pur ou un autre alliage autrement coloré ; au début du XIXé siècle l'or monnayé très jaune contenait même un "cuivre" à forte teneur d'argent ! qui causa des refontes ultérieures pour récupérer cet argent.