Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
Longtemps troublé par le mot "alternative" (au sens anglo-saxon) à force d'être bombardé par lui, j'ai enfin découvert qu'il était très simple de s'en passer. Voyez plutôt :
On cherche une alternative au nucléaire.
Remplaçons/passons-nous du/ le nucléaire !
C'est une alternative au diesel.
C'est mieux/préférable au/plus efficace/ une meilleure solution que le diesel.
Cette variété est en cette saison une alternative à la rose xxx.
Maintenant, plutôt que la rose unetelle, plantez cette variété.
On propose une alternative aux partis traditionnels.
Nous sommes différents des autres partis.
Faute de moyen de transport alternatif, les gens prennent la voiture.
Comme il n'y rien d'autre, les gens roulent en voiture.
Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
La Riposte francoulienne, c'est l'alternative à .... (orientation politique)
La RF, c'est la troisième voie à .../la ..., la vraie !
Vous n'avez pas d'alternative?
Vous n'avez rien d'autre à proposer?
On est sur un programme alternatif.
Nos solutions à nous sont différentes.
Les Français veulent une alternative.
Les Français veulent un vrai changement.
Ca, c'est une fausse alternative !
Ca, c'est un leurre/attrape-nigaud !
Un mouvement alternatif
Des marginaux/illuminés/dissidents/un mouvement contestataire
Une théorie alternative
Une contre-théorie/réfutation/autre explication
Comme on le voit, le mot "alternative" sert à édulcorer et compliquer le propos. Par lui, on évite notamment de dire que l'on est vraiment différent ou que l'on a décidément de meilleures idées que les autres.
C'est un mot de l'idéologie molle, donc comme "valeurs" platement relativiste. Il a partie liée à un autre mot à la mode qu'est "option". Rappelons que selon Littré, on opte entre des choses qui se valent, mais que l'on choisit lorsque l'on distingue.
On peut aussi dire que ce mot participe d'un mal de la langue moderne qui est la substantivite aiguë, càd la tendance à remplacer les verbes par des noms : dire "faire du jogging" plutôt que simplement "marcher". Cela ne fait que refléter l'impuissance des hommes d'aujourd'hui et l'invasion des objets.
On cherche une alternative au nucléaire.
Remplaçons/passons-nous du/ le nucléaire !
C'est une alternative au diesel.
C'est mieux/préférable au/plus efficace/ une meilleure solution que le diesel.
Cette variété est en cette saison une alternative à la rose xxx.
Maintenant, plutôt que la rose unetelle, plantez cette variété.
On propose une alternative aux partis traditionnels.
Nous sommes différents des autres partis.
Faute de moyen de transport alternatif, les gens prennent la voiture.
Comme il n'y rien d'autre, les gens roulent en voiture.
Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
La Riposte francoulienne, c'est l'alternative à .... (orientation politique)
La RF, c'est la troisième voie à .../la ..., la vraie !
Vous n'avez pas d'alternative?
Vous n'avez rien d'autre à proposer?
On est sur un programme alternatif.
Nos solutions à nous sont différentes.
Les Français veulent une alternative.
Les Français veulent un vrai changement.
Ca, c'est une fausse alternative !
Ca, c'est un leurre/attrape-nigaud !
Un mouvement alternatif
Des marginaux/illuminés/dissidents/un mouvement contestataire
Une théorie alternative
Une contre-théorie/réfutation/autre explication
Comme on le voit, le mot "alternative" sert à édulcorer et compliquer le propos. Par lui, on évite notamment de dire que l'on est vraiment différent ou que l'on a décidément de meilleures idées que les autres.
C'est un mot de l'idéologie molle, donc comme "valeurs" platement relativiste. Il a partie liée à un autre mot à la mode qu'est "option". Rappelons que selon Littré, on opte entre des choses qui se valent, mais que l'on choisit lorsque l'on distingue.
On peut aussi dire que ce mot participe d'un mal de la langue moderne qui est la substantivite aiguë, càd la tendance à remplacer les verbes par des noms : dire "faire du jogging" plutôt que simplement "marcher". Cela ne fait que refléter l'impuissance des hommes d'aujourd'hui et l'invasion des objets.
Dernière modification par angeloï le ven. 08 nov. 2013, 10:50, modifié 2 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quelle scie que cette alternative qui remplace n'importe quoi, et toujours dans un sens qui n'est pas le sien. Et voilà que deux petits partis politiques ont décidé de s'unir pour former une alliance que leurs dirigeants ont baptisée l'Alternative.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Ce qui me gêne, c'est qu'il y a bien là une courte critique de l'impropriété, mais emballée dans un gros paquet de politique, et que le forum s'interdit tout commentaire politique. Charte, article 3 :
3 . Nous nous interdisons toute propagande politique ou religieuse, la critique ou l’apologie d’une idéologie quelle qu’elle soit. Nous ne déposons pas de commentaires sur des faits de société, des évènements politiques ou sociaux, des régimes ou systèmes de gouvernement.
3 . Nous nous interdisons toute propagande politique ou religieuse, la critique ou l’apologie d’une idéologie quelle qu’elle soit. Nous ne déposons pas de commentaires sur des faits de société, des évènements politiques ou sociaux, des régimes ou systèmes de gouvernement.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Attention aux dérives, Angeloï, elles arrivent si vite qu'on ne s'en rend pas compte. Jacques a raison de rappeler l'article 3.
Par ailleurs, ce sujet aurait plus sa place dans la rubrique "Vocabulaire, sens des mots et orthographe", malgré le sens anglo-saxon d'alternative.
Par ailleurs, ce sujet aurait plus sa place dans la rubrique "Vocabulaire, sens des mots et orthographe", malgré le sens anglo-saxon d'alternative.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
- Administrateurs
- Messages : 30
- Inscription : lun. 22 août 2011, 7:55
C'est vous qui avez soulevé cette question du nouveau parti du centre. Non?Jacques a écrit :Ce qui me gêne, c'est qu'il y a bien là une courte critique de l'impropriété, mais emballée dans un gros paquet de politique, et que le forum s'interdit tout commentaire politique. Charte, article 3 :
3 . Nous nous interdisons toute propagande politique ou religieuse, la critique ou l’apologie d’une idéologie quelle qu’elle soit. Nous ne déposons pas de commentaires sur des faits de société, des évènements politiques ou sociaux, des régimes ou systèmes de gouvernement.
C'est pourquoi j'ai osé mettre le lien.
Déplacez-le si vous voulez. Par ailleurs, je m'élève contre le mot dérive : je ne dérive pas, je suis un sujet agissant. Je commets des fautes, réelles ou imaginaires.Claude a écrit :Attention aux dérives, Angeloï, elles arrivent si vite qu'on ne s'en rend pas compte. Jacques a raison de rappeler l'article 3.
Par ailleurs, ce sujet aurait plus sa place dans la rubrique "Vocabulaire, sens des mots et orthographe", malgré le sens anglo-saxon d'alternative.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quelle question ai-je soulevée ? J'ai signalé, sans les nommer, sans faire allusion à leur orientation politique, que deux partis avaient fusionné en prenant un nom qui relève de l'impropriété. Nous restons dans le domaine de la langue et on est dans le vague. Sur votre lien, les noms des partis et de leurs responsables sont visibles, avec une prise de position, une critique et des commentaires politiques.
Dernière modification par Jacques le ven. 08 nov. 2013, 10:52, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Re: Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
C'est Français notre belle langue qui m'a instruit de l'emploi erroné, sous influence de l'anglais, du mot "alternative". Je vous en remercie. Par contre vous me donnez l'occasion, angeloï, en toute amitié, de poser la question de savoir si l'expression "il n'y a pas d'autre choix" n'est pas pléonastique. Il me semble que l'on devrait dire "on n'a pas le choix" ou bien "on n'a pas d'autre possibilité".angeloï a écrit :Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
S'ils représentent une alternative, ça veut dire qu'il faut choisir un des deux. C'est plutôt paradoxal venant de deux partis qui viennent de s'unir.Jacques a écrit :Quelle scie que cette alternative qui remplace n'importe quoi, et toujours dans un sens qui n'est pas le sien. Et voilà que deux petits partis politiques ont décidé de s'unir pour former une alliance que leurs dirigeants ont baptisée l'Alternative.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
Re: Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
Question redoutable en effet.André (Georges, Raymond) a écrit :C'est Français notre belle langue qui m'a instruit de l'emploi erroné, sous influence de l'anglais, du mot "alternative". Je vous en remercie. Par contre vous me donnez l'occasion, angeloï, en toute amitié, de poser la question de savoir si l'expression "il n'y a pas d'autre choix" n'est pas pléonastique. Il me semble que l'on devrait dire "on n'a pas le choix" ou bien "on n'a pas d'autre possibilité".angeloï a écrit :Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
On sait que cette phrase, à l'origine, a été prononcée en anglais par une femme politique importante et qu'elle servit à justifier une certaine politique.
L'emploi de 'alternative' relève évidemment d'un discours qui vise à dorer la pilule, car 'il n'y a pas le choix' est d'une brutalité inouïe, surtout en démocratie.
Je crois que vous avez en partie raison. Je dis en partie, car on peut dire que l'on a pas d'autre choix que de faire telle ou telle chose'. Le mot 'choix' peut en effet, ce me semble, désigner la chose à choisir, en plus du sens plus large d'alternative (quand il y a deux possibilités).
'Il n'y a pas le choix' est tout à fait possible ici. C'est pourquoi vous avez aussi raison. Le point de vue est différent. 'Le' choix est l'éventail des possibilités ou la faculté de choisir, 'il n'y a pas d'autre choix' veut dire qu'une seule chose est possible ou offerte (ou imposée).