French vapote
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French vapote
Deux titres dans mon quotidien ce matin : Lips France défend le « french vapote » et Liverpool « love » les Géants de Royal de Luxe.
Ils illustrent parfaitement le ridicule et le danger de l'anglomanie des journalistes : pour l'un, après le bizarre article masculin le, l'anglais french devant vapote devrait commencer, sauf erreur de ma part, par un F et n'a, quoi qu'il en soit, aucune justification. Les guillemets encadrant le verbe anglais, pour l'autre, en liaison avec Liverpool comme le lieu de l'action relatée, me rendent la formulation plutôt agréable. Manque de chance : il me semble bien que loves s'impose après le sujet Liverpool.
Moins d'anglais, messieurs les journalistes, mais de l'anglais correct.
Ils illustrent parfaitement le ridicule et le danger de l'anglomanie des journalistes : pour l'un, après le bizarre article masculin le, l'anglais french devant vapote devrait commencer, sauf erreur de ma part, par un F et n'a, quoi qu'il en soit, aucune justification. Les guillemets encadrant le verbe anglais, pour l'autre, en liaison avec Liverpool comme le lieu de l'action relatée, me rendent la formulation plutôt agréable. Manque de chance : il me semble bien que loves s'impose après le sujet Liverpool.
Moins d'anglais, messieurs les journalistes, mais de l'anglais correct.
- Jacques
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Vous nous dites que vous connaissez mal l'anglais, alors que vous présentez une fine analyse des fautes commises dans ce journal.
Verser dans l'anglomanie c'est déjà condamnable, mais nous servir de l'anglais mal fagoté constitue une circonstance aggravante. Quand on ne sait pas de quoi on parle on se tient tranquille, on évite ainsi le ridicule. Cela rappelle ce que vous disiez à propos, je crois, de la réflexion de vos parents au sujet des gens qui veulent « venter au-dessus de leur postérieur » :D
Verser dans l'anglomanie c'est déjà condamnable, mais nous servir de l'anglais mal fagoté constitue une circonstance aggravante. Quand on ne sait pas de quoi on parle on se tient tranquille, on évite ainsi le ridicule. Cela rappelle ce que vous disiez à propos, je crois, de la réflexion de vos parents au sujet des gens qui veulent « venter au-dessus de leur postérieur » :D
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques a écrit :Vous nous dites que vous connaissez mal l'anglais,
Je n'ai jamais mis les pieds en Grande-Bretagne. Mon fils vit aux États-Unis : quand je lui ai rendu visite, à trois occasions, je n'ai pour ainsi dire compris aucun mot de ce que j'ai entendu. Je n'ai jamais appris l'anglais à l'école. Mais mes connaissances en allemand, mon intérêt général pour les langues et, malgré ses inconvénients, un environnement urbain et médiatique de plus en plus sous influence anglophone, m'aident à mémoriser quelques repères dans la langue de Shakespeare : j'ai lu et entendu très souvent, par exemple, que l'on reconnaît facilement les Français parlant anglais au fait qu'ils oublient le S de la troisième personne du singulier. Or ce S correspond systématiquement à un T allemand (he goes, er geht, il va) (Exceptions : les verbes de modalité [she can, sie kann, elle peut]).
Merci à vous, Jacques, de rappeler ce que j'avais dit de mes parents.
- Jacques
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Ce que vous appelez verbes de modalité, pour l'absence de S à la 3e personne du singulier, s'applique en réalité à trois verbes que l'on qualifie je ne sais plus comment, qui sont défectifs et en outre ne sont pas précédés de la préposition to à l'infinitif : can pouvoir, avoir la possibilité matérielle de, may avoir la permission, l'autorisation de (exprime aussi l'éventualité d'une situation) et must, devoir avec un sens impératif d'obligation absolue.
Ce que j'ai remarqué de l'anglais, c'est justement cette difficulté à comprendre ce que disent les gens quand on est plongé dans un milieu anglophone. Aujourd'hui, après 50 ans sans avoir été immergé dans un bain de ce genre, je n'arrive plus à saisir ce que disent les personnes, n'ayant durant cette période pratiqué que la langue écrite. On n'a pas la même difficulté avec des langues articulées comme l'espagnol ou l'allemand.
La captation auditive de l'anglais est difficile, et ce fait me fut confirmé par la directrice du laboratoire de langues où je fis mes dernières classes, une Française agrégée d'anglais, qui m'avait dit s'être trouvée un jour dans semblable situation dans un milieu américanophone.
Ce que j'ai remarqué de l'anglais, c'est justement cette difficulté à comprendre ce que disent les gens quand on est plongé dans un milieu anglophone. Aujourd'hui, après 50 ans sans avoir été immergé dans un bain de ce genre, je n'arrive plus à saisir ce que disent les personnes, n'ayant durant cette période pratiqué que la langue écrite. On n'a pas la même difficulté avec des langues articulées comme l'espagnol ou l'allemand.
La captation auditive de l'anglais est difficile, et ce fait me fut confirmé par la directrice du laboratoire de langues où je fis mes dernières classes, une Française agrégée d'anglais, qui m'avait dit s'être trouvée un jour dans semblable situation dans un milieu américanophone.
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- Islwyn
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Re: French vapote
Les choses ne se présentent pas aussi simplement. S'il est vrai que « Liverpool » est un sujet singulier, il n'est pas rare qu'il amène un verbe au pluriel, comme si on pensait aux membres de l'équipe ou aux habitants de la ville. Cela arrive tout le temps en anglais avec des substantifs de forme singulière mais de sens pluriel : on dira, p. ex., the government thinks ou the government think.André (G., R.) a écrit :Deux titres dans mon quotidien ce matin : Lips France défend le « french vapote » et Liverpool « love » les Géants de Royal de Luxe.
Manque de chance : il me semble bien que loves s'impose après le sujet Liverpool.
Quantum mutatus ab illo
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Je pensais en employant cette expression, il est vrai, davantage à l'allemand qu'à l'anglais. En allemand les verbes de modalité, qu'on appelle aussi auxiliaires de mode, sont six. Deux d'entre eux expriment le devoir (müssen et sollen), deux le vouloir (wollen et mögen) et deux le pouvoir (können et dürfen). Cinq verbes anglais leur correspondent, trois dont vous avez parlé (must pour müssen, may [avec un glissement de sens] pour mögen et can pour können). Deux autres verbes de modalité allemands sont devenus en anglais, si j'ai bien compris, des auxiliaires de temps et n'y prennent pas non plus le S de la troisième personne du singulier : wollen et sollen ont donné les auxiliaires du futur anglais will et shall. Mais shall, je crois, est un auxiliaire un peu particulier du futur et a parfois en outre des sens proches de son équivalent allemand. Les dix commandements, par exemple, s'expriment dans les deux langues à l'aide de ces deux mots proches : Du sollst nicht töten, Thou shalt not kill (merci M. HARRAP), Tu ne tueras point, plutôt : Tu ne dois point tuer). L'allemand dürfen, qui exprime l'autorisation, ne semble pas se retrouver en anglais.Jacques a écrit :Ce que vous appelez verbes de modalité, pour l'absence de S à la 3e personne du singulier, s'applique en réalité à trois verbes que l'on qualifie je ne sais plus comment, et qui en outre ne sont pas précédés de la préposition to à l'infinitif : can pouvoir, avoir la possibilité matérielle de, may avoir la permission, l'autorisation de (exprime aussi l'éventualité d'une situation) et must, devoir avec un sens impératif d'obligation absolue.
Dernière modification par André (G., R.) le lun. 28 juil. 2014, 10:36, modifié 1 fois.
- Islwyn
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Ce sont, je crois, des auxiliaires modaux.Jacques a écrit :Ce que vous appelez verbes de modalité, pour l'absence de S à la 3e personne du singulier, s'applique en réalité à trois verbes que l'on qualifie je ne sais plus comment, qui sont défectifs et en outre ne sont pas précédés de la préposition to à l'infinitif : can pouvoir, avoir la possibilité matérielle de, may avoir la permission, l'autorisation de (exprime aussi l'éventualité d'une situation) et must, devoir avec un sens impératif d'obligation absolue.
Permettez-moi de signaler que quand je me trouve en milieu francophone, je me dis toujours : « tiens, il me reste beaucoup à apprendre », et il me faut deux ou trois jours pour me mettre sur la même longueur d'ondes.
Quantum mutatus ab illo