Coïncidence
Coïncidence
Peut-être avez-vous déjà soulevé séparément les deux phénomènes que je veux évoquer ici. Leur simultanéité dans l'évolution du parler actuel vient de m'apparaître et me semble vraiment intrigante.
On entend de plus en plus souvent des gens, sur les médias, de tous horizons, s'imaginer qu'ils rectifient une erreur en disant "elle s'est faite remplacer" au lieu de "elle s'est fait remplacer", et bien sûr d'autres emplois similaires.
Dans le même temps, on entend aussi de plus en plus souvent dire "les raisons pour lequel", avec "lequel" quels que soient le genre et le nombre du substantif qui précède.
Je n'ai pas encore pu repérer si certaines personnes pratiquent les deux tendances à la fois mais je trouve intéressant de constater cette simultanéité entre une velléité d'amélioration (malheureusement erronée) et l'abandon total d'une règle pourtant bien simple et indispensable dans un parler correct.
Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ?
On entend de plus en plus souvent des gens, sur les médias, de tous horizons, s'imaginer qu'ils rectifient une erreur en disant "elle s'est faite remplacer" au lieu de "elle s'est fait remplacer", et bien sûr d'autres emplois similaires.
Dans le même temps, on entend aussi de plus en plus souvent dire "les raisons pour lequel", avec "lequel" quels que soient le genre et le nombre du substantif qui précède.
Je n'ai pas encore pu repérer si certaines personnes pratiquent les deux tendances à la fois mais je trouve intéressant de constater cette simultanéité entre une velléité d'amélioration (malheureusement erronée) et l'abandon total d'une règle pourtant bien simple et indispensable dans un parler correct.
Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ?
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
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Vous avez de l'humour !Koutan a écrit :si la mode est à fauter et à faire des corrections fausses sur des choses justes, on peut se demander si l'apprentissage d'une telle grammaire ne va pas être encore plus difficile.
Mais, à la réflexion, je ne suis pas sûr que les deux fautes dont vous percevez la simultanéité d'apparition ou de recrudescence soient aussi nouvelles ou se répandent autant que cela. Enfant dans les années cinquante, en tout cas, je les entendais déjà.
Je suis davantage frappé par le fait que des fautes du genre « elle s'est faite remplacer » continuent d'être commises alors qu'une tendance strictement opposée et bien nouvelle, me semble-t-il, dans les médias oraux en particulier, consiste à ne plus accorder aucun participe : « Elle s'est mis au scrap » ([mi.o]), « Les notes que j'avais pris ont disparu » ([pri.ɔ̃]), « On voit partout des maisons qu'il a construit »...
- Manni-Gédéon
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Je me demande si la faute " elle s'est faite remplacer" ne vient pas, au départ, d'une confusion due à la liaison à l'oral avec des verbes commençant par une voyelle, par exemple "elle s'est fait aider". Comme on l'entend actuellement à la télévision et à la radio, elle se répand.
Mais comme on voit de plus en plus d'accords erronés qui ne peuvent pas résulter d'une confusion à l'oral, on peut se demander si cette tendance n'est pas influencée par le courant actuel des féminisations à outrance, du langage dit épicène, etc. Il me semble que je vois de plus en plus souvent des accords comme "je me suis rendue compte, "je me suis demandée si (...)", etc.
Pour les participes qu'on omet de plus en plus souvent d'accorder, on dirait que du fait qu'ils se trouvent dans une subordonnée, donc éloignés du nom auquel ils se rapportent, certains oublient le COD antéposé.
Mais comme on voit de plus en plus d'accords erronés qui ne peuvent pas résulter d'une confusion à l'oral, on peut se demander si cette tendance n'est pas influencée par le courant actuel des féminisations à outrance, du langage dit épicène, etc. Il me semble que je vois de plus en plus souvent des accords comme "je me suis rendue compte, "je me suis demandée si (...)", etc.
Pour les participes qu'on omet de plus en plus souvent d'accorder, on dirait que du fait qu'ils se trouvent dans une subordonnée, donc éloignés du nom auquel ils se rapportent, certains oublient le COD antéposé.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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C'est possible en effet, mais dans "elle s'est fait aider", le passage de la prononciation "é" pour "fait" à la prononciation "è" tout en faisant la liaison dans les deux cas, semble indiquer une volonté de correction. Est-ce la maladroite manifestation d'un féminisme langagier, et "lequel" à tous crins celle, assez opposée, de l'emploi d'un langage "épicène", épithète dont je suis très heureux d'avoir appris le sens grâce à vous, c'est en tout cas inapproprié.Manni-Gédéon a écrit :Je me demande si la faute " elle s'est faite remplacer" ne vient pas, au départ, d'une confusion due à la liaison à l'oral avec des verbes commençant par une voyelle, par exemple "elle s'est fait aider". Comme on l'entend actuellement à la télévision et à la radio, elle se répand.