«peu» substantif a-t-il un pluriel

André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Yeva Agetuya a écrit :nous aurions dû souder ne et rien
Mais « nous » n'étions pas là ! Pourquoi les langues « devraient »-elles suivre des évolutions identiques ? Chacune a son génie ! D'ailleurs, il se trouve tout de même, ainsi qu'on le voit sous votre deuxième lien, que la soudure contenue dans l'italien niente existe bel et bien dans son correspondant français « néant ».
Avatar de l’utilisateur
Monsieur Pogo
Messages : 214
Inscription : ven. 08 août 2014, 14:32
Localisation : Trois-Rivières (Québec)

Re: «peu» substantif a-t-il un pluriel

Message par Monsieur Pogo »

Jacques-André-Albert a écrit :
André (G., R.) a écrit :J'aime beaucoup les comparaisons que permet la présence d'un Canadien francophone dans le domaine du vocabulaire ! Mon père, bien français ! ne connaissait que le « râtelier » lorsqu'il parlait de ce que je n'appelle plus aujourd'hui qu'un « dentier ».
On peut voir et entendre dans ce document que ce que certains Québécois prennent pour des traits typiques de chez eux existent aussi en France : les contractions ché et chu pour je sais et je suis, pus pour plus, donc prononcé sans le c, etc.
D'abord, il n'y a pas qu'au Québec que l'on parle français au Canada, ensuite les commentaires que vous citez dans votre exemple sont le fait de Québécois qui ont une méconnaissance de la langue et qui n'ont guère séjourné en France.

Pour ma part, hormis un hiver où j'ai demeuré à Paris, mes divers séjours en Hexagone se sont déroulés essentiellement dans la France profonde.

Je vous rapporte au remarquable ouvrage du linguiste Adjutor Rivard :

Études sur les parlers de France au Canada
(1914)

http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/60087.pdf
La liberté de se soumettre est une perversion
Avatar de l’utilisateur
Monsieur Pogo
Messages : 214
Inscription : ven. 08 août 2014, 14:32
Localisation : Trois-Rivières (Québec)

Re: «peu» substantif a-t-il un pluriel

Message par Monsieur Pogo »

André (G., R.) a écrit :
Monsieur Pogo a écrit :Mon exemple portait sur «peu» et non pas sur le verbe «empêcher» : lorsque le sujet est l'adverbe nominal «peu», soit que le verbe s'accorde au singulier avec «peu» soit qu'il s'accorde au pluriel avec le complément du sujet.
Je ne puis que vous citer :
Vous pouvez vous en convaincre en songeant à l'emploi nominal de l'adverbe peu, lequel a toujours la marque du singulier. Par exemple, le verbe empêcher s'accorde avec le sujet peu: -Le peu de dents que j'ai m'empêche de mastiquer... Autrement, le cas échéant le verbe est au pluriel lorsqu'il s'accorde avec le complément de peu : -Le peu de remarques que l'on m'en fait me persuadent de ne pas dépenser mon argent dans l'achat d'un râtelier (mots mis en gras par moi).
Que vous le vouliez ou non, cette phrase peut signifier que le verbe empêcher suivrait une règle particulière d'accord lorsqu'il a pour sujets des groupes comme « le peu de dents », « le peu de remarques »...
Par ailleurs, il est évidemment un peu délicat de dire que la forme conjuguée d'un verbe s'accorde avec un complément. Je préfère considérer que « dents » est le sujet et voir une locution prépositionnelle (adverbiale ?) dans « le peu de » : je la comparerais grammaticalement volontiers à « beaucoup* de » ou à « la plupart de ». Un nom ne peut, en principe, pas être à la fois complément (d'un autre nom, en l'occurrence) et sujet. Un domaine, toutefois, où le grammairien amateur doit se garder d'être catégorique !
* « Beaucoup » s'est écrit jadis « beau coup » et comporte le nom singulier coup.
Complément du … nom, et non pas complément du verbe !

Par exemple :

La grammaire de Maurice Grevisse.

de Maurice Grevisse, complément du nom grammaire…

La grammaire de Maurice Grevisse que vous n'avez pas lue.

La grammaire de Maurice Grevisse, complément d'objet direct du verbe avez lue…

Pour ce qui est de l'accord du verbe avec le sujet peu ou avec son complément, le grammairien amateur (sic) auquel je me réfère s'appelle Maurice Grevisse… Je vous rapporte donc à son ouvrage, si vous souhaitez contester son point de vue en la matière…

Pour le reste, la discussion porte sur l'emploi nominal de l'adverbe «peu», que je donne en exemple lorsqu'il est sujet d'un verbe… Alors, il me semble bien que l'on doive comprendre que l'exemple que je cite porte sur le sujet peu et non pas sur le verbe…
La liberté de se soumettre est une perversion
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Re: «peu» substantif a-t-il un pluriel

Message par André (G., R.) »

Monsieur Pogo a écrit :Complément du … nom, et non pas complément du verbe !
Par exemple :
La grammaire de Maurice Grevisse.
de Maurice Grevisse, complément du nom grammaire…
Vous aimez décidément beaucoup les dialogues de sourds ! Pourquoi faites-vous semblant de croire que quelqu'un aurait vu autre chose qu'un complément du nom « grammaire » dans « de Maurice Grevisse » ?
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Re: «peu» substantif a-t-il un pluriel

Message par André (G., R.) »

Monsieur Pogo a écrit :La grammaire de Maurice Grevisse que vous n'avez pas lue.
La grammaire de Maurice Grevisse, complément d'objet direct du verbe avez lue
Surtout pas ! Le seul C.O.D. de « avez lue » est le pronom relatif « que », qui remplace « La grammaire de Maurice Grevisse », tandis que ce groupe nominal remplit une autre fonction grammaticale.

Votre phrase est incomplète. Elle comporte une subordonnée (« que vous n'avez pas lue ») et une principale tronquée (« La grammaire de Maurice Grevisse »). Il manque un élément comme :
• Je parle de (Je parle de la grammaire de Maurice Grevisse, que vous n'avez pas lue)
ou comme :
• est un excellent livre (La grammaire de Maurice Grevisse, que vous n'avez pas lue, est un excellent livre).

La principale non tronquée peut donc être :
• Je parle de la grammaire de Maurice Grevisse » (« de la grammaire de Maurice Grevisse » est alors complément d'objet indirect du verbe « parle »).
ou :
• La grammaire de Maurice Grevisse [...] est un excellent livre. (« La grammaire de Maurice Grevisse » est maintenant sujet du verbe principal « est »).

Bien entendu, dans ces deux exemples, « de Maurice Grevisse » reste complément du nom « la grammaire » à l'intérieur du groupe fonctionnel « la grammaire de Maurice Grevisse ».
Dernière modification par André (G., R.) le dim. 18 févr. 2018, 7:23, modifié 1 fois.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Re: «peu» substantif a-t-il un pluriel

Message par André (G., R.) »

Monsieur Pogo a écrit :Pour ce qui est de l'accord du verbe avec le sujet peu ou avec son complément, le grammairien amateur (sic) auquel je me réfère s'appelle Maurice Grevisse… Je vous rapporte donc à son ouvrage, si vous souhaitez contester son point de vue en la matière…
J'ai écrit :
Par ailleurs, il est évidemment un peu délicat de dire que la forme conjuguée d'un verbe s'accorde avec un complément. Je préfère considérer que « dents » est le sujet et voir une locution prépositionnelle (adverbiale ?) dans « le peu de » : je la comparerais grammaticalement volontiers à « beaucoup* de » ou à « la plupart de ». Un nom ne peut, en principe, pas être à la fois complément (d'un autre nom, en l'occurrence) et sujet. Un domaine, toutefois, où le grammairien amateur doit se garder d'être catégorique !
Où voyez-vous que je parlerais de Maurice Grevisse ? Je vous ai déjà expliqué qu'aucun inscrit sur ce forum ne se considère comme un professionnel de la langue, à l'exception éventuelle de vous-même, qui ne m'avez pas répondu quand je vous ai interrogé sur ce point. Par conséquent, qu'on ne voie pas ma modeste personne dans « le grammairien amateur » me laisse très sceptique...
Répondre