Sur un autre fil, je me pose la question de savoir si, après « sans que... », « ne » pourrait être autre chose qu'explétif. La réponse est clairement négative, ainsi que l'indique l'Académie française et comme le montrait cette conversation il y a onze ans ! (J'étais encore dans les langes !)
Je reviens sur cette locution conjonctive pour une autre raison. Sous mon premier lien, on voit que l'Académie précise :
Il ne vient jamais sans qu’on l’en ait prié ou sans qu’on ne l’en ait prié sont toutes des phrases correctes. Seule la phrase Il vient sans qu’on ne l’en ait prié serait fautive (mots mis en gras par moi).
En ce qui concerne la phrase fautive, je crois avoir vu quelque chose de proche sur FNBL il n'y a pas si longtemps, mais c'est flou dans mon esprit. Je regrette que l'Académie ne soit pas encore plus explicite : il s'agit, pour « sans que... », de l'interdiction du « ne » explétif après un verbe principal positif.
• Aucune journée ne passe sans que je pense à vous !
• Aucune journée ne passe sans que je ne pense à vous !
Mais :
• La journée a passé sans que je pense à vous ! (Mieux, peut-être : sans que j'aie pensé à vous ! Mais là n'est pas la question.)
Donc, sauf erreur de ma part : On est sûr de ne pas se tromper si l'on n'utilise jamais « ne » avec « sans que... ». C'est d'ailleurs ce que pensait le regretté JR (sous mon second lien).
Sans que... ne...
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Sur le fil d'origine, j'ai oublié de signaler que je trouvais cette formulation très satisfaisante. Mais, ainsi que je l’ai expliqué et a fortiori après « cela fait 10 ans », je trouve « les mois, les années » superflu.Leclerc92 a écrit :Sans bousculer l'«économie» originale de la phrase, on peut dire :
cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent, sans que nous cessions de penser à toi.
Il s’agit pour moi d’une inflation linguistique en provenance de « Les jours passent, le souvenir reste », qu’on trouve désuet et qu'on essaie de faire passer à la trappe.
Mais je n’imagine guère de persuader beaucoup de télépapoteurs de la justesse de ma vision !
- Monsieur Pogo
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André (G., R.) a écrit :Sur le fil d'origine, j'ai oublié de signaler que je trouvais cette formulation très satisfaisante. Mais, ainsi que je l’ai expliqué et a fortiori après « cela fait 10 ans », je trouve « les mois, les années » superflu.Leclerc92 a écrit :Sans bousculer l'«économie» originale de la phrase, on peut dire :
cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent, sans que nous cessions de penser à toi.
Il s’agit pour moi d’une inflation linguistique en provenance de « Les jours passent, le souvenir reste », qu’on trouve désuet et qu'on essaie de faire passer à la trappe.
Mais je n’imagine guère de persuader beaucoup de télépapoteurs de la justesse de ma vision !
C'est une épitaphe ; la formulation que vous rejetez est littéraire.
Elle ne comporte aucune licence grammaticale. Il convient toutefois de supprimer la dernière virgule, et d'écrire le nombre en lettres pour respecter l'homogénéité du registre.
La tournure suivante vous apparaîtra moins équivoque :
(Depuis) que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent non sans que nous pensions à toi.
.
La liberté de se soumettre est une perversion