Moi non. J'en sème uniquement. Il est vrai que, stricto sensu, ce ne sont pas des radis que l'on sème, mais des graines de cette plante.
On dit aussi que l'on « fait des haricots » ou que l'on « met de la rhubarbe » dans son jardin, ce qui a l'avantage de correspondre aussi bien à une plantation qu'à un semis. Or je me demande si ces expressions ne sont pas en régression : le jardinage est tout à fait à la mode depuis quelques lustres mais la transmission intergénérationnelle des connaissances avait faibli avant ce renouveau. Que les médias, et bon nombre de personnes, semblent de moins en moins connaître le verbe semer dans son acception première en est sans doute une conséquence.
Savez-vous planter les radis ?
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
C'est le moment crépusculaire.
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure du travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
(Victor HUGO. Saison des semailles. Le soir)
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure du travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
(Victor HUGO. Saison des semailles. Le soir)
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Je suis fier d'avoir un point commun avec Victor Hugo : nous sommes tous deux nés à Besançon.
Ses parents ont quitté la région lorsqu'il était encore très jeune ; il n'est jamais revenu dans sa ville natale, ce qui me chagrine un peu.
À l'épreuve orale du certificat d'études, j'ai récité « La retraite de Russie ».
Ses parents ont quitté la région lorsqu'il était encore très jeune ; il n'est jamais revenu dans sa ville natale, ce qui me chagrine un peu.
À l'épreuve orale du certificat d'études, j'ai récité « La retraite de Russie ».
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Texte poignant !
Figurez-vous que la mère de Victor Hugo, Sophie TRÉBUCHET, était née à Nantes et qu'elle venait en vacances, enfant, dans certains villages jouxtant ma commune !
Le métier de son père, né lui-même à Nancy, y est sans doute pour quelque chose !Claude a écrit : il n'est jamais revenu dans sa ville natale, ce qui me chagrine un peu
Figurez-vous que la mère de Victor Hugo, Sophie TRÉBUCHET, était née à Nantes et qu'elle venait en vacances, enfant, dans certains villages jouxtant ma commune !
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4570
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Eh bien, en ce qui me concerne, l'auguste poète et écrivain a vécu dans la commune qui jouxte celle de ma naissance et de ma jeunesse, sur le flan sud de la colline de Montmorency :
« Connaissez-vous, sur la colline
Qui joint Montlignon à Saint-Leu,
Une terrasse qui s'incline
Entre un bois sombre et le ciel bleu ?
C'est là que nous vivions, - Pénètre,
Mon cœur, dans ce passé charmant ! »
La maison n'existe plus, mais l'emplacement est bien identifié.
« Connaissez-vous, sur la colline
Qui joint Montlignon à Saint-Leu,
Une terrasse qui s'incline
Entre un bois sombre et le ciel bleu ?
C'est là que nous vivions, - Pénètre,
Mon cœur, dans ce passé charmant ! »
La maison n'existe plus, mais l'emplacement est bien identifié.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22