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Publié : dim. 28 nov. 2010, 10:14
par Klausinski
Perkele a écrit :Il me semble me souvenir que les règles de sécurité font la différence entre les personnes qui ont été blessées par un passage de courant électrique de basse tension (électrisées) et celles (les électrocutés) qui sont mortes pour avoir été parcourues par un courant de haute tension...
C'est aussi ce que j'ai lu. Du coup, cela me paraîtrait étonnant s'il y avait écrit :
Soins à apporter aux électrocutés.

Publié : dim. 28 nov. 2010, 11:51
par Claude
On peut dire que l'électrocution est une électrisation de forte puissance ayant entraîné la mort.

Publié : dim. 28 nov. 2010, 12:12
par Bernard_M
Si je me fie à l'Académie, l'électrocution ne sous-entend pas obligatoirement la mort de la victime.
Ce terme peut aussi être compris comme simple commotion consécutive à une décharge électrique. Dans ce cas, apporter des soins aux électrocutés me parait parfaitement envisageable.

Publié : dim. 28 nov. 2010, 19:12
par Perkele
Vous noterez que je n'ai pas fait référence aux dictionnaires, mais aux consignes de sécurité, ce qui doit être affiché sur le placard en question.

Publié : dim. 28 nov. 2010, 19:27
par Bernard_M
Je l'avais bien noté.
Je pense que les rédacteurs des consignes ne regardent pas plus le dictionnaire que ne le font les rédacteurs des notices d'emploi de nos différents appareils d'usage domestique et qu'électrisé, dans le sens où on en discute ici, a un caractère technique.
Cet échange m'invite, lorsque je passerai devant, à jeter un coup d'œil à l'affichage figurant sur le poste de transformation électrique devant lequel je passe plusieurs fois chaque jour sans y prêter une attention particulière.

Publié : dim. 28 nov. 2010, 19:32
par Perkele
Ce que j'ai remarqué d'amusant dans le langage de l'entreprise et notamment celui de la sécurité, c'est qu'il peut être laxiste sur le choix de certain mots et scrupuleux pour d'autres comme "impéritie" que les trois quart de leur auditoire ne comprend pas.

Publié : dim. 28 nov. 2010, 22:58
par Klausinski
Bernard_M a écrit :Si je me fie à l'Académie, l'électrocution ne sous-entend pas obligatoirement la mort de la victime.
Ce terme peut aussi être compris comme simple commotion consécutive à une décharge électrique. Dans ce cas, apporter des soins aux électrocutés me parait parfaitement envisageable.
Il s’agit bel et bien d’un terme technique. L’article « électrocution » de l’Encyclopédie Universalis dit même clairement, à la première ligne :
« En toute rigueur, il convient de définir l'électrocution comme étant l'accident suivi de mort et l'électrisation comme l'accident suivi de survie plus ou moins longue.»

Publié : dim. 28 nov. 2010, 23:03
par Klausinski
Perkele a écrit :Ce que j'ai remarqué d'amusant dans le langage de l'entreprise et notamment celui de la sécurité, c'est qu'il peut être laxiste sur le choix de certain mots et scrupuleux pour d'autres comme "impéritie" que les trois quart de leur auditoire ne comprend pas.
Tenez, je me suis toujours demandé quelle différence on pouvait bien faire entre impéritie et incompétence. Vous avez peut-être la réponse.

Publié : lun. 29 nov. 2010, 17:09
par Jacques
Selon Robert l'impéritie est le manque d'aptitude ou d'habileté. L'incompétence est le manque de qualification ou de savoir.

Publié : lun. 29 nov. 2010, 17:29
par Claude
Profitons de ce qui précède pour donner l'autre acception d'incompétence : « Impossibilité où se trouve un fonctionnaire public de faire tel ou tel acte qui n'est pas de son ressort » (Littré).

Publié : lun. 29 nov. 2010, 17:42
par Klausinski
Jacques a écrit :Selon Robert l'impéritie est le manque d'aptitude ou d'habileté. L'incompétence est le manque de qualification ou de savoir.
La différence vous saute aux yeux ? Je voudrais, quant à moi, m’assurer que je l’ai bien saisie. Si je n’ai jamais vissé un boulon de ma vie, je suis incompétent pour faire un métier de mécanicien. En revanche, si je suis censé savoir visser des boulons mais que je le fais mal ou que j’en oublie trois sur quatre, il s’agit d’impéritie. Est-ce que je me fourvoie ?

Publié : lun. 29 nov. 2010, 18:17
par Madame de Sévigné
Je crois que c'est bien là que se trouve la différence. Il n'y a aucune honte à dire qu'on est incompétent. Cela veut dire qu'on n'a pas appris, ou qu'on n'a pas fait telle formation, ou qu'on ignore tout simplement.

Faire preuve d'impéritie, cela veut dire ne pas arriver à faire quelque chose correctement. Souvent, on est censé savoir le faire !

Il me semble que je fais la différence comme cela.

Publié : lun. 29 nov. 2010, 18:43
par Jacques
Klausinski a écrit :
Jacques a écrit :Selon Robert l'impéritie est le manque d'aptitude ou d'habileté. L'incompétence est le manque de qualification ou de savoir.
La différence vous saute aux yeux ? Je voudrais, quant à moi, m’assurer que je l’ai bien saisie. Si je n’ai jamais vissé un boulon de ma vie, je suis incompétent pour faire un métier de mécanicien. En revanche, si je suis censé savoir visser des boulons mais que je le fais mal ou que j’en oublie trois sur quatre, il s’agit d’impéritie. Est-ce que je me fourvoie ?
Non vous ne vous égarez point. L'incompétence est le manque de savoir-faire ou de connaissances dans un domaine donné. Quand on dit de quelqu'un qu'il est incompétent c'est parfois pour constater qu'il n'est bon à rien dans sa partie. L'impéritie est une inaptitude à visser vos fameux boulons, parce que vous n'avez pas l'habileté naturelle pour y parvenir.
Je suis incompétent en mathématiques parce que mon impéritie dans cette discipline ne m'a pas permis de l'assimiler.
Dans l'acception administrative de Claude un fonctionnaire est incompétent, non par manque de savoir mais parce qu'il n'est pas désigné pour une tâche ou autorisé à agir.

Publié : lun. 29 nov. 2010, 18:51
par Madame de Sévigné
y a-t-il un adjectif correspondant au nom impéritie ?
Comme il y a incompétent pour incompétence ?

Publié : lun. 29 nov. 2010, 19:38
par Jacques
Je n'en trouve pas trace. En revanche, le mot a pris aussi un sens péjoratif, selon cette variante que donne l'Académie : ignorance de ce qu'on doit savoir dans sa profession. Pourtant Littré donne une définition très laconique : manque d'habilteté où n'apparaît rien de péjoratif.