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Publié : lun. 29 nov. 2010, 20:00
par Jacques-André-Albert
Le moyen français (vers le XVIe siècle) connaissait l'adjectif impérit (source : Dictionnaire du moyen français, Greimas, Larousse).

Publié : lun. 29 nov. 2010, 23:43
par Perkele
Je comprenais jusqu'alors qu'impéritie désignait un manque d'expertise, c'est-à-dire un degrés au dessus (ou au dessous) de l'incompétence.

Publié : mar. 30 nov. 2010, 7:55
par Jacques
C'est un peu cela, non ? Ce qui m'ennuie, c'est que les définitions données par les dictionnaires ne sont pas en accord sur le véritable sens. Certains disent manque de savoir-faire ou lacunes dans les compétences, et d'autres inaptitude, manque d'habileté, ce qui n'est pas la même chose.

Publié : mar. 30 nov. 2010, 8:01
par Claude
Mon vieux dictionnaire latin-français ne connaît que l'adjectif imperitus => ignorant.

Publié : mar. 30 nov. 2010, 8:08
par Perkele
Eh bien j'étais guidée par la connaissance du mot latin "peritus" = "expert".

Publié : mar. 30 nov. 2010, 8:31
par Claude
C'est exact ; ce même dictionnaire donne peritus => expert, habile.

Publié : mar. 30 nov. 2010, 11:40
par Klausinski
Jacques-André-Albert a écrit :Le moyen français (vers le XVIe siècle) connaissait l'adjectif impérit (source : Dictionnaire du moyen français, Greimas, Larousse).
Le mot est également mentionné dans l'encyclopédie de Diderot :
IMPÉRIT, IMPÉRITIE, (Gram.) ignorance des choses de l'état qu'on professe. Un juge, un avocat, un ecclésiastique, un notaire, un érudit, un médecin, un chirurgien, peuvent être accusés d'impéritie. Impéritie est un peu plus d'usage qu'impérit. Cependant on lit, école du monde : « le bon prélat Salcidius fut tellement pénétré de l'esprit du népotisme, que quoique son neveu, très-impérit en toutes choses, eût une femme vivante & des enfans, il trouva le moyen de le faire prêtre, chanoine, official, grandvicaire, & surintendant du temporel & du spirituel de son évêché ». Voyez le diction. de Trévoux.
Au XIXe siècle, le Grand dictionnaire universel Larousse fait la différence entre plusieurs termes approchants (gaucherie, impéritie, inhabileté, maladresse, malhabileté [mais pas incompétence]) : « Impéritie par son étymologie a exactement la même valeur qu’inhabileté mais comme il a conservé presque intacte la forme latine, il est d’un emploi plus relevé et beaucoup plus rare. »

On a donc l’embarras du choix pour désigner quelqu’un qui ne montre pas toutes les qualités requises par son travail.

Publié : mar. 30 nov. 2010, 11:52
par Jacques
Alors, nous pouvons préférer l'acception d'inaptitude et de maladresse à celle d'incompétence.

Publié : mer. 01 déc. 2010, 3:47
par Klausinski
Oui, Jacques. Et le mot impérit, pour le retour duquel plaide Bescherelle, est encore d’un emploi plus large, si l’on en croit les exemples que vous pouvez le voir à la page suivante.
http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre ... =209&M=tdm

Publié : mer. 01 déc. 2010, 12:33
par Brazilian dude
Perito est un mot qui a survécu en portugais, espagnol et italien. C'est intéressant que vous ne l'ayez pas.

Publié : mer. 01 déc. 2010, 13:51
par Jacques
Brazilian dude a écrit :Perito est un mot qui a survécu en portugais, espagnol et italien. C'est intéressant que vous ne l'ayez pas.
Cela s'explique peut-être parce que le mot impéritie est d'un emploi rare. L'usage du nom étant très peu fréquent, la nécessité d'un adjectif n'est pas ressentie.