Puissé-je ?

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valiente
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Message par valiente »

Sait-on le nombre de décennies qu'il lui a fallu pour réaliser cette prouesse ? :roll:
codrila

Message par codrila »

Je crois bien que l'année de publication du Grand Palindrome est 1969. Perec étant né en 1936 , il avait 33 ans. :roll:

Il n'a pas dû y travailler depuis le berceau :)
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Claude
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Message par Claude »

codrila a écrit :...
Il n'a pas dû y travailler depuis le berceau :)
Il n'en a que plus de mérite :wink: .
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Jacques
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Message par Jacques »

Effectivement Codrila, le titre du palindrome est :
9691 ,EDNA' D NILUOM UA
CEREP SEGROEG

et il est signé :
Georges Perec
Au Moulin d'Andé, 1969
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

valiente a écrit :"Mais à quelle amitié oserais-je prétendre?"
Ce vers propose un hiatus inacceptable en poésie classique. Emporté dans la discussion, j'en avais oublié cette notion primordiale. :oops:
A défaut d'être corrigé, voilà qui est signalé.
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Jacques
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Message par Jacques »

Il me semble qu'il s'agit d'un vers dodécasyllabique, on devrait donc prononcer quell'amitié, et il n'y a pas de hiatus. Sinon vous avez un vers de treize syllabes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Le hiatus est entre le é de amitié et le o de oserais. Il est vrai que personne n’avait rien vu. C’est dire comme ce point est de médiocre importance pour des oreilles contemporaines. En tout cas, j’admire, Valiente, votre constant souci de perfection dont ce rappel fait preuve.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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valiente
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Message par valiente »

Je ne parlais pas de celui-ci, Jacques, puisqu'ici, le "e" est élidé. Ce qui rend l'ensemble correct : pas de hiatus et vers de douze syllabes.

Je sous-entendais celui-ci : "amitié oserais". Ici, c'est une faute, puisqu'il n'y a pas d'élision possible du fait de l'absence de "e" muet.
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Jacques
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Message par Jacques »

Oui Klausinski l'a signalé.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

... et plus rapidement que moi. Je n'avais pas vu son message.
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Claude
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Message par Claude »

Puisque vous le dites, Klaus et Valiente, je vous crois ; donc en poésie il y a hiatus si je trouve par exemple a_i, a_é, a_è, a_o, a_u, i_a, i_o, i_u, etc. Et pourtant en prose il n'y a rien de hiatal :?:
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Jacques
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Message par Jacques »

Il y a aussi des hiatus en prose, mais on ne peut pas toujours les éliminer. Quand on dit je vais à la halle, je parle au hobereau ; je pense qu'on peut aller plus loin : il a eu, j'ai essayé et acheté, il fut pendu haut et court, elle va à Amiens, j'ai lavé bébé et essuyé la table... On évite le hiatus quand on dit : Irez-vous au marché ? Oui j'irai (pour j'y irai).
La différence est que la poésie doit s'efforcer des les éviter, alors que la prose ne peut pas toujours.
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valiente
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Message par valiente »

Jacques a écrit :La différence est que la poésie doit s'efforcer des les éviter, alors que la prose ne peut pas toujours.
La prose offre des possibilités bien plus nombreuses dans l'évitement des hiatus, puisqu'elle n'a pas toutes les contraintes relatives à la poésie. Mais il est évident qu'on ne peut demander à la prose les mêmes obligations.
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TSOS
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Message par TSOS »

Désolé de déterrer ainsi ce sujet des profondeurs du forum, mais j'ai une question, liée à la conjugaison du verbe pouvoir, et donc audit sujet...

J'aimerais savoir si la forme "je puis" n'est rien d'autre qu'une version plus archaïque du "je peux" utilisé actuellement, ou s'il s'agit de quelque chose de davantage compliqué que celà?

Et, dans le premier cas, avait-on alors archaïquement:

je puis
tu puis
il puit
nous pouvons/puissons(?)
et cætera...?

(juste par curiosité (étymologique?))
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Claude
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Message par Claude »

TSOS a écrit :...Et, dans le premier cas, avait-on alors archaïquement:
je puis
tu puis
il puit
nous pouvons/puissons(?)
et cætera ?...
Probablement car le TLFi a écrit :Claudel emploie la forme archaïque puit et avec un sujet désignant une chose : Face à l'ouragan, il me manquait encore l'horreur (...) de ce bateau pourri qui n'en puit plus.
Mais je ne puis vous en dire plus. :wink:
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