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André79
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Message par André79 »

J'entendais il y a peu ceci:

"J'aurais été président de la République, je n'aurais pas ..."

Or, une personne faisait remarquer que si on veut s'exprimer correctement (c'est bien le moins!) il faut dire:

"Si j'avais été président de ...je n'aurais pas ..."

Et pourtant, si je suis d'accord sur cette formulation, je suis également d'accord avec la première!

Et vous qu'en pensez-vous? Merci de votre réponse.

André.
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Jacques
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Message par Jacques »

En explorant rapidement mes livres je ne trouve rien qui mentionne spécifiquement ce type de construction, mais il ne me choque pas. Le conditionnel, autant que je sache, ne doit pas obligatoirement s'accompagner de la conjonction SI. Je vote pour.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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abgech
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Message par abgech »

À la lecture de cette discussion, il me revient en tête une réplique du film d'Yves Robert, "la guerre des boutons" :

"Si j'aurais su, j'aurais pas venu !"
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Message par Invité »

"J'aurais été président de la République, je n'aurais pas ..."
Il me semble qu'une inversion serait plus appropriée :

«Aurais-je été président de la République, je...» Mais alors , le sens se rapprocherait de même si . Avec une idée d'opposition.

Pour exprimer la condition sans la conjonction si, le verbe de la sous-phrase ne devrait-il pas être au subjonctif?

- « Eussé-je été président de la République, je...» Style plus recherché ou plus pédant.
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Jacques
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Message par Jacques »

abgech a écrit :À la lecture de cette discussion, il me revient en tête une réplique du film d'Yves Robert, "la guerre des boutons" :

"Si j'aurais su, j'aurais pas venu !"
Dans la bouche de P'tit Gibus. Un savoureux souvenir.
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André79
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Message par André79 »

Oui Codrila je suis un peu de votre avis et je dois dire qu'en "amusant" à lire le Grévisse cet aspect de la chose m'avait effleuré notamment la seconde formulation... un peu recherchée j'en conviens.

Il n'empêche que je ne trouve ni sur le net ni sur Grevisse (encore que..) d'explication et je dirai que comme Jacques il n'y a rien qui mentionne spécifiquement ce type de formulation ...

Et vous m'en voyez bien marri!
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Marco
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Message par Marco »

Grevisse dit ceci (Le bon usage, 9ème édition, § 1042):

La proposition conditionnelle affecte parfois la forme d’une proposition principale unie à la principale par simple juxtaposition ou par coordination. Ainsi la donnée d’hypothèse peut s’exprimer : […]

3° Par une proposition à l’impératif ou au conditionnel (cf. § 1035, 1°), toujours placée avant la principale :

[…] Vous m’offririez des fleurs, je les refuserais ! (Montherlant, Celles qu’on prend dans ses bras, I, 2.)
André79
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Message par André79 »

En effet Marco.
Je ne possède que la huitième édition et je pense que la neuvième est un peu plus explicite bien qu'on retrouve en gros les mêmes explications aux mêmes alinéas...

Merci à vous tous.
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Message par Invité »

Merci Marco :)
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Marco
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Message par Marco »

codrila a écrit :Merci Marco :)
Je vous en prie. :) En fait, j’oublie toujours de passer à la librairie pour me procurer la dernière édition du Grevisse… :( Mais les vacances approchent, et je m’acquitterai de mon devoir envers moi-même dans quelque temps. ;)
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Jacques
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Message par Jacques »

codrila a écrit :
"J'aurais été président de la République, je n'aurais pas ..."
Il me semble qu'une inversion serait plus appropriée :

«Aurais-je été président de la République, je...» Mais alors , le sens se rapprocherait de même si . Avec une idée d'opposition.

Pour exprimer la condition sans la conjonction si, le verbe de la sous-phrase ne devrait-il pas être au subjonctif?

- « Eussé-je été président de la République, je...» Style plus recherché ou plus pédant.
Dans ce cas on dit plus volontiers Eussé-je été président que je n'eusse pas...
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Jacques
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Message par Jacques »

Marco a écrit :Grevisse dit ceci (Le bon usage, 9ème édition, § 1042):

La proposition conditionnelle affecte parfois la forme d’une proposition principale unie à la principale par simple juxtaposition ou par coordination. Ainsi la donnée d’hypothèse peut s’exprimer : […]

3° Par une proposition à l’impératif ou au conditionnel (cf. § 1035, 1°), toujours placée avant la principale :

[…] Vous m’offririez des fleurs, je les refuserais ! (Montherlant, Celles qu’on prend dans ses bras, I, 2.)
Donc Marco, finalement, vous confirmrez que la construction est recevable.
Il va falloir que je me décide moi aussi à me procurer une version plus récente du Grevisse.
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Message par André79 »

Pour tomber dans des considérations bassement matérielles j'avais bien eu l'idée de m'acheter également la dernière édition parue il y a peu je crois mais le prix m'a fait tousser ("André pourquoi tu tousses?)

On peut en trouver d'occasion assez récents mais les frais de port sont parfois assez importants...

Etant un simple amateur (de langue française...)j'ai pensé qu'une édition même ancienne devrait me suffire mais pour vous des ouvrages plus récents sont certainement fort utiles pour déjouer les dernières subtilités de notre langue.

Mais vous vendrez aisément votre édition à un bon prix...
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Jacques
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Message par Jacques »

Je vois la 14e édition à 79 €. Ce qui fait 518 FF. Je ne me rappelle pas que celle que j'ai m'ait coûté si cher, par rapport au pouvoir d'achat de l'époque, quand je l'avais achetée en 1980.
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Claude
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Message par Claude »

Jacques a écrit :
abgech a écrit :À la lecture de cette discussion, il me revient en tête une réplique du film d'Yves Robert, "la guerre des boutons" :
"Si j'aurais su, j'aurais pas venu !"
Dans la bouche de P'tit Gibus. Un savoureux souvenir.
Savez-vous que l'histoire se déroule près de chez moi ? Les deux villages ennemis Landresse et Courtetain-et-Salans ont été modifiés par Louis Pergaud en Longeverne et Velrans afin d'éviter des animosités entre les citoyens des deux communes.
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