Jacques a écrit :...mais je remarque une chose bizarre : le S est écrit comme un f.
C'est exact, mais il garde la forme que nous connaissons quand il est la dernière lettre d'un mot.
Mais comment aurait-on écrit "lœss" : lœfs ou lœss ?
J'ai digressé ; c'est promis, je ne le ferai plus
Nous sommes quand même toujours dans le sujet. Rappelons-nous que pendant longtemps le son V était représenté par la lettre U, ce qui est déroutant pour nous.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Perkele a écrit :Pour ma part, j'ai l'impression d'entendre une différence entre :
- elle a ouvert les portes
- les portes qu'elles à ouvertes
J'y trouve un sens, pas seulement l'application d'une règle de grammaire.
Veuillez m'en excuser.
On se plaint souvent du fait que l'accord du participe passé conjugué avec avoir n'est pas souvent fait alors qu'il devrait l'être. Voilà un exemple contraire où l'accord est fait alors que le COD n'est pas antéposé : Elle ne comprend pas comment il en est arrivé là, mais également comment il a pu trahir et mentir à une famille qui lui a ouverte sa porte depuis son adolescence. https://www.msn.com/fr-fr/actualite/fra ... spartandhp
On remarque que « ouverte » finit par les mêmes lettres que « porte » : le journaliste ne pensait-il pas déjà au substantif lorsqu'il a écrit le participe ? Il m'arrive en tout cas de me tromper ainsi en rédigeant.
Je m'étonne, premièrement, de voir une critique aussi nette de l'accord du participe sur ce très vieux fil intitulé Une règle artificielle ; deuxièmement, de constater que personne ne semble y penser aux conséquences qu'aurait ce non accord sur l'adjectif qualificatif : accepter « les portes qu'il a ouvert » ouvre la porte (!) à « les portes ouvert », « les races ovin », « une boisson mousseux », « des textes légal »... Où va-t-on ?
Je ne crois pas du tout au risque évoqué dans la fin de votre message. Ce sont des mécanismes intellectuels différents qui gouvernent dans l'esprit des locuteurs l'accord des adjectifs et celui des participes passés conjugués avec avoir : c'est même bien parce qu'ils sont complètement différents que beaucoup de gens qui font très naturellement l'accord de l'adjectif comme tout un chacun ne font jamais, oralement, l'accord du participe passé.
C'est vrai, Yeva Agetuya, « il a ouvert les portes » joue un rôle dans la tournure fautive « les portes qu'il a ouvert ».
J'ai d'ailleurs eu tort dans mon intervention précédente d'utiliser le mot « opinions » et le conditionnel « amènerait ». Il s'agit de faits : j'ai déjà entendu des animateurs de télévision nous infliger à quelques secondes d'intervalle des tournures du genre « les personnes qui se sont assis » et « les personnes assis ».
Mais votre exemple est très différent car la faute de l'animateur est de mettre "personne" au masculin, masculin qu'il utilise avec constance.
Dans "Il a ouvert les portes", le sujet est "il".
Dans "Les portes qu'il a ouvert", "qu'il a ouvert" a un rôle d'adjectif.
Un adjectif s'accorde, il est vrai. Mais à l'intérieur de cette locution adjectivale, le sujet reste "il".
D'ailleurs, dans "les portes qu'il voit", le verbe voir s'accorde avec "il" alors que c'est du même ordre.
Ce n'est pas le même temps, il est vrai.
Les portes qu'il ouvrit.
Pour connaître l'accord, j'utilise comme mnémotechnique :
Les portes par lui ouvertes > Les portes qu'il a ouvertes
J'ai parlé de tournures du genre « les personnes qui se sont assis » et « les personnes assis ». J'aurais pu aussi bien écrire : du genre « les femmes qui se sont assis » et « les femmes assis ».
Je ne sais pas ce qu'est le sujet à l'intérieur d'une locution adjectivale.
J'aime beaucoup votre moyen mnémotechnique pour l'accord du participe.
Yeva Agetuya a écrit :Dans "Il a ouvert les portes", le sujet est "il".
Dans "Les portes qu'il a ouvert", "qu'il a ouvert" a un rôle d'adjectif.
Un adjectif s'accorde, il est vrai. Mais à l'intérieur de cette locution adjectivale, le sujet reste "il".
Dans « qu'il a ouvert », c'est le pronom relatif COD « qu' » qui fait que l'on peut ressentir cette subordonnée comme une locution adjectivale. La présence du sujet « il » n'y est pour rien. Au passif, on obtient « les portes (qui ont été) ouvertes par lui », où le sujet de l'actif est devenu complément d'agent et où l'on ressent davantage encore « ouvertes par lui » comme une locution adjectivale. Mais dans « les portes ouvertes hier par mégarde avant l'heure », « ouvertes hier par mégarde avant l'heure » est pareillement ressenti comme une locution adjectivale*, malgré l'absence de l'agent « par lui ».
* Il vaut peut-être mieux parler de groupe participial épithète.
Le message auquel vous répondez date de 2008. Je ne crois pas que Marco vous en voudra de le contredire dix ans plus tard !
Mais si j'ai bien compris son message, il parlait de l'italien et non du français, ce qui fait que votre contradiction est sans objet.