donnez-moi-z-en un
donnez-moi-z-en un
Cet après-midi on me demande de traduire "show me one" et voilà que la tournure qui me vient spontanément à l'esprit, c'est "donnez-moi-z-en un". Là-dessus, je me dis que "moi" n'ayant pas de s final, ce "z" n'est pas normal, et je finis par proposer "montrez-m'en un", mais je dois avouer que cette formule, pour correcte qu'elle soit, me paraît peu naturelle.
Qu'en pensez-vous ô sages d'Assy-râ ?
La question est abordée dans ce dictionnaire d'Acadien :
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/cea/livr ... ul&index=1
Qu'en pensez-vous ô sages d'Assy-râ ?
La question est abordée dans ce dictionnaire d'Acadien :
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/cea/livr ... ul&index=1
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
J’ai l’impression, pour ma part, d’avoir souvent entendu cette tournure et, comme Perkele, elle ne me choque pas le moins du monde. Notre façon de concevoir le langage est donc vraiment influencée par des habitudes auditives. Rien n’est laid ou bizarre qu’en fonction d’une certaine accoutumance à entendre tel ou tel son.Jacques a écrit :C'est une tournure qui ne s'emploie guère dans la langue parlée. Elle surprend un peu parce qu'elle n'est pas d'usage fréquent.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Aussi...
Ce genre de " subtilité " j'aime beaucoup, c'est pour moi un « passe t'en ! »Klausinski a écrit :J’ai l’impression, pour ma part, d’avoir souvent entendu cette tournure et, comme Perkele, elle ne me choque pas le moins du monde. Notre façon de concevoir le langage est donc vraiment influencée par des habitudes auditives. Rien n’est laid ou bizarre qu’en fonction d’une certaine accoutumance à entendre tel ou tel son.Jacques a écrit :C'est une tournure qui ne s'emploie guère dans la langue parlée. Elle surprend un peu parce qu'elle n'est pas d'usage fréquent.
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
C’est une bonne astuce pour ceux que la tournure choque, car alors, ce n’est pas « moi » qu’on élide mais « me », et il est plus courant d’élider un e, qu’un oi, ainsi que l’a fait remarquer Angeloï.Claude a écrit :C'est peut-être une chacalerie, mais si je dis Je vous prie de m'en montrer un ça ne choque pas ; la syntaxe est différente mais l'analyse grammaticale de m'en est la même.
Pour moi, cette tournure m’est inhabituelle surtout quand le pronom est à la troisième personne du singulier : « donne-lui-en », « parle-lui-en ». Ça peut tout de même paraître incohérent que le pronom moi s’élide et pas le pronom lui. Pourquoi l’un et pas l’autre ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois que ce n'est pas moi qui est élidé, mais me : donne me-en, comme dans tu m'en donnes (tu me en donnes, tu me donnes de en). N'oublions pas que me remplace à moi, dans le cas du datif. Ce serait une sorte de pronom contracté mis pour à moi, de la même façon que du est un article contracté pour de le.
Quand vous dites il faut l'en avertir, cela veut dire le en avertir, où le remplace à l'accusatif le pronom lui.
Quand vous dites il faut l'en avertir, cela veut dire le en avertir, où le remplace à l'accusatif le pronom lui.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Oui, je me suis trompé. Ce que vous dites me semble juste.Jacques a écrit :Je crois que ce n'est pas moi qui est élidé, mais me : donne me-en, comme dans tu m'en donnes (tu me en donnes, tu me donnes de en). N'oublions pas que me remplace à moi, dans le cas du datif. Ce serait une sorte de pronom contracté mis pour à moi, de la même façon que du est un article contracté pour de le.
Quand vous dites il faut l'en avertir, cela veut dire le en avertir, où le remplace à l'accusatif le pronom lui.
Étrange tout de même qu’on dise : donne-moi cela, donne-moi un peu de cela, mais tu me donnes cela, alors que le pronom lui reste lui qu’il soit anté- ou postposé.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je comprends votre étonnement, mais nous avons affaire à des déclinaisons de pronoms, au nominatif, au datif et à l'accusatif :
je, me, me
tu, te, te
il, lui, le
elle, lui, la
nous, nous, nous
vous, vous, vous
ils, leur, les
elles, leur, les
Ce que peu de francophones comprennent, c'est que la langue française, si elle a éliminé les déclinaisons du latin, les a conservées à ces trois cas pour les pronoms personnels. Seulement on n'en parle pas, on préfère parler de cas sujet, de COI et de COD. Pourquoi ne pas dire que le COI est commandé par le datif, et que le COD est commandé par l'accusatif ?
Prenez la 3e personne du singulier au féminin :
sans déclinaisons : elle parle, je parle à elle, je vois elle.
Avec déclinaisons :
elle parle, je lui parle, je la vois.
je, me, me
tu, te, te
il, lui, le
elle, lui, la
nous, nous, nous
vous, vous, vous
ils, leur, les
elles, leur, les
Ce que peu de francophones comprennent, c'est que la langue française, si elle a éliminé les déclinaisons du latin, les a conservées à ces trois cas pour les pronoms personnels. Seulement on n'en parle pas, on préfère parler de cas sujet, de COI et de COD. Pourquoi ne pas dire que le COI est commandé par le datif, et que le COD est commandé par l'accusatif ?
Prenez la 3e personne du singulier au féminin :
sans déclinaisons : elle parle, je parle à elle, je vois elle.
Avec déclinaisons :
elle parle, je lui parle, je la vois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).