"Thomas, son problème, c'est de ne pas être malade"
Une drôle de manière de s'exprimer!
À rappprocher de cette publicité qui a sévi pendant des années : « Moi, mes gencives, c'est du béton ».
Ce type de syntaxe est appelé dislocation à gauche.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ce qui me rappelle une autre dislocation : « Moi, froid, jamais ! suivi de la marque de vêtement ».
Mais comment êtes-vous allé chercher cette figure de style ?
On peut peut-être admettre que la réclame est un exercice bien particulier qui a créé son propre style. Ce qui est contestable c'est la reprise sans discrimination qu'en font les gens.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Perkele a écrit :On peut peut-être admettre que la réclame est un exercice bien particulier qui a créé son propre style. Ce qui est contestable c'est la reprise sans discrimination qu'en font les gens.
Il doit y avoir là-dessous quelque machiavélique manipulation oratoire destinée à l'imprimer dans les esprits.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'estime que la responsabilité incombe aux gens qui reprennent les bévues des autres. Je pense aux interviews célèbres qui ont promu des tournures comme "à l'insu de mon plein gré". Pourquoi ne s'attacheraient-ils pas plutôt à reprendre le beau langage ? Qu'est-ce qui les en empêche ?
Dernière modification par Perkele le lun. 21 oct. 2013, 19:40, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
gerhec a écrit :"Certains se demandent si c'est le moment de changer votre voiture....."
Comment comprenez-vous cette phrase?
Il me semble que, si l'on n'a pas en tête un message personnalisé reçu d'un concessionnaire automobile, on doit d'abord comprendre celui cité par gerhec comme il l'a indiqué un peu après son premier envoi, c'est-à-dire « Certains se demandent si c'est le moment de changer leur voiture. » À ma première lecture, j'attendais instinctivement le possessif "leur" et non pas "votre". La phrase semblait considérer toute la population automobiliste et la lecture du possessif "votre" la rendait d'un seul coup grotesque, comme si toute cette population s'interrogeait au sujet de la voiture de celui qui lit le message.
C'est sûrement celui qui lit qui l'est !
Le viol de syntaxe est délibéré. "Certains" est une précaution qui remplace "Vous" pour ne pas s'entendre répliquer "Je n'ai aucun besoin de changer de voiture", et "votre voiture" est ensuite le coup direct (mais non pas assené/asséné d'emblée) : "Hé ! C'est à vous qu'on cause !"
Machiavélisme commercial à la petite semaine.
Perkele a écrit :J'estime que la responsabilité incombe aux gens qui reprennent les bévues des autres. Je pense aux interviews célèbres qui ont promu des tournures comme "à l'insu de mon plein gré". Pourquoi ne s'attacheraient-ils pas plutôt à reprendre le beau langage ? Qu'est-ce qui les en empêche ?
Le beau langage a une connotation élitiste, voire passéiste, qu'il est de bon ton de condamner au nom de l'égalité républicaine et du progrès.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Perkele a écrit :Autrement dit, c'est ringard de parler correctement.
Mais bien sûr ! N'avez-vous pas conscience de ce que reptésente ce forum : une arrière-garde de gens dépassés, qui s'accrochent à des chimères, à des principes désuets et inutiles. Sa serre à qoi lortografe ?
Comme l'avait si bien dit une ex-ministresse (M.A.) : L'orthographe n'a pas d'importance, ce qui compte c'est ce qu'on veut exprimer.
Dernière modification par Jacques le mar. 22 oct. 2013, 7:34, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Vous me faites penser qu'hier, je suis tombée sur la phrase : "Je cherch l'amseur." :D
Je vais faire une petite digression ; votre phrase me remet spontanément en mémoire une histoire qui se passe dans une petite école de campagne :
L'institutrice demande aux élèves de former une phrase avec le mot hameçon. L'Antoine lève la main, elle lui donne la parole : « Ben voilà, hier avec eul'père j'avions z'été au marché pour m'acheter eune paire eud'chaussures. Ben j'peux point les mette, passe que les chaussures a'm'sont trop p'tites. »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
