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Kissing ou kiss-in : le baiser politique

Publié : lun. 08 nov. 2010, 12:32
par angeloï
Kissing est un nouvel anglicisme désignant une manifestation qui consiste, pour des homosexuels, à s'embrasser langoureusement et à pleine bouche, généralement devant des églises catholiques. Une manifestation de ce type est en train de se préparer à l'occasion de la prochaine visite papale à Barcelone.

En anglais, le terme officiel est "kiss-in", formé sur le modèle du "sit-in"(occupation assise), ou kissing rally.

Que proposez-vous (en restant dans les limites de la décence :wink: )?

J'avais pensé, dans le registre humoristique, à "parade à patins", mais j'hésite sur la préposition : "de", "à" ou "aux" ? Il me semble que chacune apporte une nuance propre. Ah, que le français est exigeant...

Pour ceux qui aiment les racines grecques, "phili" en grec moderne et "philema" en grec post-classique signifient "baiser". En latin, nous avons "osculum" (qui a donné "osculation") et "suavium".

Publié : lun. 08 nov. 2010, 12:40
par Jacques
D'après les intéressés, il n'y a pas de provocation, mais la demande d'une reconnaissance et un appel en direction de l'Église.
N'épiloguons pas sur les intentions, et respectons autrui dans ses choix ou ses particularités. Ce n'est pas une critique envers vous, mais une incitation à la tolérance, pour éviter des dérapages.
Je n'ai pas de terme à proposer pour remplacer l'anglicisme. Dans certains cas, le pouvoir descriptif de l'anglais par des termes brefs ne trouve pas son équivalent en français.

Publié : lun. 08 nov. 2010, 12:45
par Dame Vérone
En Lorraine, peut-être ailleurs également, on dit assez souvent se bicher pour s'embrasser, alors pourquoi pas bibichette ? C'est aussi mignon que le nom donné aux favoris d'Henri III, non ?

Publié : lun. 08 nov. 2010, 12:48
par angeloï
Une poutounade ?

Publié : lun. 08 nov. 2010, 12:49
par angeloï
Dame Vérone a écrit :En Lorraine, peut-être ailleurs également, on dit assez souvent se bicher pour s'embrasser, alors pourquoi pas bibichette ? C'est aussi mignon que le nom donné aux favoris d'Henri III, non ?
Oh oui, j'aime. On pourrait aussi dire une "bichoterie", d'où l'on formerait "bichoter", "bichoteur", "bichotière".

Publié : lun. 08 nov. 2010, 13:01
par angeloï
Jacques a écrit :D'après les intéressés, il n'y a pas de provocation, mais la demande d'une reconnaissance et un appel en direction de l'Église.
N'épiloguons pas sur les intentions, et respectons autrui dans ses choix ou ses particularités. Ce n'est pas une critique envers vous, mais une incitation à la tolérance, pour éviter des dérapages.
Je n'ai pas de terme à proposer pour remplacer l'anglicisme. Dans certains cas, le pouvoir descriptif de l'anglais par des termes brefs ne trouve pas son équivalent en français.
J'ai modifié mon texte dans le sens souhaité par vous. (Quant à moi, je souhaiterais qu'ils bichotassent aussi devant les lieux de culte des autres religions monothéistes, car l'Eglise catholique n'est sûrement pas la seule à réprouver les comportements sexuels entre personnes du même sexe.)

Nous ne sommes pas obligés de reproduire tels quels les mots anglais et de rendre nécessairement l'idée d'occupation représentée par "in", encore que l'on pourrait jouer du préfixe "en" : en-bécotage.

Publié : lun. 08 nov. 2010, 13:25
par Jacques-André-Albert
Le bisoutage ; la bisouterie. Bon, c'est ce qui me vient à l'esprit, mais ça fait trop penser à autre chose.

Publié : lun. 08 nov. 2010, 13:30
par Bernard_M
Pourquoi vouloir réinventer la roue...
Le mot existe chez nous depuis bien longtemps. La solution est , ou là encore chantée par un poète.
Une fois n'est pas coutume ! Copions sur les Québécois et remettons à la mode le mot d'origine bec du XIIes, ou à défaut celui du XVIIIes évoqué par le verbe dans la première chanson.

Publié : lun. 08 nov. 2010, 14:43
par Jacques
Bec est encore en usage en Belgique, si je ne me trompe, et en France dans le diminutif bécot.

Publié : lun. 08 nov. 2010, 15:44
par abgech
Jacques a écrit :Bec est encore en usage en Belgique,...
En Suisse également.

Publié : lun. 08 nov. 2010, 16:29
par Jacques
La France est grande, et les parlers nombreux. Peut-être qu'il subsiste dans certaines régions.

Publié : mar. 09 nov. 2010, 1:46
par angeloï
Bernard_M a écrit :Pourquoi vouloir réinventer la roue...
Le mot existe chez nous depuis bien longtemps. La solution est , ou là encore chantée par un poète.
Une fois n'est pas coutume ! Copions sur les Québécois et remettons à la mode le mot d'origine bec du XII<sup>e</sup>s, ou à défaut celui du XVIII<sup>e</sup>s évoqué par le verbe dans la première chanson.
Je n'ai pas accès aux vidéos de Youtube parce qu'elles sont bloquées par les autorités chinoises. Pouvez-vous me dire de quelle solution il s'agit ?

Publié : mar. 09 nov. 2010, 6:01
par Bernard_M
Bec est encore en usage en Belgique, si je ne me trompe, et en France dans le diminutif bécot.
Cette remarque de Jacques ne vous a donc pas mis sur la voix :wink: ?
Le poète est Georges Brassens(1) et les deux chansons auxquelles il est fait allusion datent de 1952 et 1953 : Les amoureux des bancs publics(2) et La marine(3). La seconde, inspirée d'un poème de Paul Fort, fait partie de l'album La mauvaise réputation.

Pour contourner YouTube, essayez les liens suivants :
(1) un site sur G. Brassens qui devrait vous permettre d'entendre certains textes chantés,
(2) un site généraliste,
(3) vers le poème de Paul Fort.

Publié : mar. 14 avr. 2015, 12:09
par André (G., R.)
Dame Vérone a écrit :En Lorraine, peut-être ailleurs également, on dit assez souvent se bicher pour s'embrasser, alors pourquoi pas bibichette ? C'est aussi mignon que le nom donné aux favoris d'Henri III, non ?
Jean SÉVILLIA, dans son Histoire passionnée de la France (2015), écrit :
... et devient roi sous le nom d'Henri III.
Ce roi, qui veut être au courant de tout ce qui touche à son gouvernement, s'entoure de juristes compétents, issus de la moyenne noblesse. Anticipant Louis XIV, il fait de la Cour un instrument de pouvoir, destiné à mettre en valeur la majesté royale. Les hommes sur lesquels il s'appuie (du Guast, Joyeuse, Épernon) l'imitent dans le goût de la propreté corporelle et du raffinement de l'habillement et de la mise : ils sont appelés les mignons, terme qui n'a aucune connotation sexuelle à l'époque, mais que les polémistes calvinistes associeront ultérieurement à l'homosexualité, pratique restée étrangère, en réalité, au monarque et à ses favoris.

Publié : mar. 14 avr. 2015, 12:47
par Jacques-André-Albert
Il est vrai que sa façon de s'affuble, de se coiffer, de se parer de boucles d'oreilles peut laisser planer un doute...