Fautes très et trop courantes

Pour les sujets qui ne concernent pas les autres catégories, ou en impliquent plus d’une
Répondre
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Le journaliste a aussi qualifié d'hameçonnage le genre de message dont j'ai parlé. Je crois d'ailleurs que si l'on y répond, on se trouvera dans la même situation que si l'on accédait à la demande d'une prétendue banque demandant de cliquer sur un lien malhonnête.
À nous de faire en sorte que le mot soit lié correctement à celui qui le précède. On l'a souvent dit : le h « aspiré », bien que ce mot continue d'être utilisé dans les dictionnaires, n'existe pas en français, ni, d'ailleurs, en allemand ou en anglais. Les rares personnes qui produisent en français un phonème rendant la première lettre de « heaume », par exemple, expirent alors de l'air par la bouche. Mais je me rappelle, Leclerc92, votre position sur ce sujet.
Leclerc92
Messages : 3940
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

Le journaliste a un peu élargi la notion originale d'hameçonnage, dont la définition que vous avez rappelée indique : « technique de fraude par courriel, basée sur l'usurpation d'identité de banques ou d'entreprises commerciales, afin d'obtenir de particuliers des renseignements confidentiels... ». Cela dit, dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'une manœuvre mensongère et frauduleuse.
Avatar de l’utilisateur
Astragal
Messages : 482
Inscription : dim. 03 avr. 2016, 0:55
Localisation : Près d’un champ de Marguerite

Message par Astragal »

Je ne sais pas s'il existe un terme pour désigner les « fausses demandes d'aide », mais dans tous les cas il s'agit d'ingénierie sociale, où l'attaquant exploite les failles de ce qui se trouve entre la chaise et le clavier.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Astragal a écrit : ce qui se trouve entre la chaise et le clavier.
L'internaute lambda ?
Avatar de l’utilisateur
Astragal
Messages : 482
Inscription : dim. 03 avr. 2016, 0:55
Localisation : Près d’un champ de Marguerite

Message par Astragal »

Oui, mais pas seulement, même s'il est vrai qu'un internaute expérimenté se fera moins facilement piéger.
Cette expression est fréquente dans le domaine de l'informatique. D'après Wikipédia, c'est un Allemand, Klaus Klages, qui en serait à l'origine. Pour une fois, ce n'est pas un anglophone !
Wiktionnaire a écrit :« Die meisten Computerprobleme sitzen zwischen Tastatur und Stuhl »[1] ce qui signifie : la plupart des problèmes informatiques se trouvent entre le clavier et la chaise.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

« Bonne anniv' », j'en ai parlé jadis sur un autre fil, est devenu classique sur la Toile. J'y relève aujourd'hui, dans la même « logique », « le nouvelle atelier ».

Et dans mon journal : Vers 14 h, quand les hôtes s'égayent dans la nature... Le contexte montre clairement que l'auteur de la phrase avait à l'esprit le verbe s'égailler. Et son éventuel recours à un correcteur d'orthographe ne lui aura éventuellement été d'aucun secours, s'égayer pouvant prendre à la troisième personne du pluriel du présent aussi bien un i qu'un y. Mais, après tout, il n'a jamais été interdit de s'égailler dans la nature et de s'y égayer concomitamment !
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4478
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Égailler et égayer ne se prononcent normalement pas de la même façon : é-ga-yer pour le premier, é-guè-yer pour le second. Il est vrai que le mot égailler s'est raréfié dans le vocabulaire de nos contemporains, sauf dans les endroits, comme autours d'Αngers, et sans doute aussi dans la Sarthe, où on utilise beaucoup « à l'égaillée », c'est à dire éparpillé.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Dans la Sarthe, le verbe égailler (éparpiller) était et est sans doute, au moins en campagne, plus employé qu'égayer, lui-même toutefois connu, et, vous le dites, la prononciation interdisait et interdit toute confusion entre ces deux mots. Il m'arrivait effectivement d'entendre aussi « à l'égaillée », que je n'utilisais cependant pas, à la différence du verbe. Je dis parfois encore que j'ai égaillé telles affaires à tel endroit.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Peur de « je » ?

Message par André (G., R.) »

Encore un sujet probablement déjà traité sur FNBL ! Mais il me semble bien que la fréquence d'emploi des pronoms « nous » et « on » à la place de « je », et avec un complément introduit par « avec », augmente. Un mari : Avec ma femme, on va souvent au casino. Un chef d'entreprise : Avec mes collaborateurs, nous avons de grandes ambitions...
Pourquoi a-t-on, apparemment, peur de « je » ? Ou de « et moi » ?
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4478
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Peu-être parce que « avec mes collaborateurs » ou « avec ma femme » est perçu comme « mes collaborateurs et moi » ou « ma femme et moi ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Vraisemblablement, en effet.
Mais cela contribue au flou de l'expression et je n'ai pas l'impression que l'équivalent se trouve dans d'autres langues, en tout cas je n'ai jamais rencontré de tournure comparable en allemand.
Toutefois, là n'est pas le plus important : la grammaire ne saurait voir un sujet dans un complément (prépositionnel, amené par « avec ») ! Si l'on compare « Avec ma femme, on va souvent au casino » et la forme correcte « Avec ma femme, je vais souvent au casino », on pourrait penser à une anacoluthe. Mais la rupture de construction apparemment contenue dans la phrase incorrecte n'est susceptible d'être palliée que si l'on supprime « on va ». Or, pour passer d'une véritable structure anacoluthique comme « En arrivant, ma maison brûlait » à la forme irréprochable « En arrivant, j'ai vu que ma maison brûlait », on ne supprime rien, on se contente d'ajouter « j'ai vu que ».
Mystère !
Leclerc92
Messages : 3940
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

Je vois une légère différence -- éventuelle -- de sens entre :
(a) Je vais souvent au casino avec ma femme
et
(b) On va souvent au casino avec ma femme.
Dans (a), je parle de moi, et je vais souvent au casino accompagné de ma femme et cela peut laisser sous-entendre que j'y vais, plus rarement, sans ma femme.
Dans (b), je parle au nom du couple et le couple va souvent au casino ; il n'est pas sous-entendu que je puisse y aller sans ma femme.
Avatar de l’utilisateur
Astragal
Messages : 482
Inscription : dim. 03 avr. 2016, 0:55
Localisation : Près d’un champ de Marguerite

Message par Astragal »

Je suis d'accord avec vous, Leclerc92, pour la phrase (a), mais je n'arrive pas à comprendre votre raisonnement pour (b).
D'après mon raisonnement, dans (b), le pronom « on » représente le locuteur et, au moins, une autre personne, mais il ne représente pas le couple.
Je compte exactement deux personnes dans (a), et au moins trois dans (b).
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Vous donnez à la phrase (b), Astragal, sons sens normal. C'est d'autant plus légitime qu'elle ne comporte pas de virgule après « au casino » : il me semble qu'elle en demanderait une pour rendre compte de ce que je dénonce.

Je suis d'accord avec vous, Leclerc92, pour constater que « Je vais souvent au casino avec ma femme » n'exclut pas que j'aille seul au casino. Comme vous, je trouve que dans la phrase (b), avec virgule, le sous-entendu est moins net ; mais l'hypothèse que le locuteur aille seul au casino ne m'en paraît pas absente.
Vous le dites, cette phrase (b) évoque davantage le couple. Alors je la préférerais sous les formes « On va souvent au casino, ma femme et moi » ou « Ma femme et moi, on va souvent au casino », la meilleure formulation étant, autant que je sache, « Ma femme et moi allons souvent au casino ».
Leclerc92
Messages : 3940
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

Je rencontre, à l'occasion d'un autre fil, ces commentaires de Gabriel Wyler :
¶ Coordination par préposition

hier nous nous promenions avec Pierre
nous avons parlé de ce problème avec Pierre
nous sommes d'accord avec Pierre
nous l'avons fait avec Pierre
nous sommes toujours bons amis avec M. Mouret (Zola)
nous ne nous quittions plus avec Fernand (Vercors)
nous nous envoyions des cartes postales avec Pierre
nous remontions l'avenue des Champs-Elysées avec le docteur F. (A. Daudet)

Nous avec N équivaut à moi et N.

D'ailleurs, la présence de nous n'est pas obligatoire. Souvent avec peut être remplacé par et quels que soient les termes coordonnés : le murmure des sources avec le hennissement des licornes se mêlent à leurs voix (Flaubert).

D'autres prépositions (comme auprès de) entraînent parfois l'emploi du pluriel.

Des compléments comme accompagné de, flanqué de, doublé de, appuyé au bras de, suivi de entraînent parfois l'emploi du pluriel.
http://gabrielwyler.com/page416.html#Co ... réposition
Répondre