Quel complément ?

[Jacques]

Manni-gedeon lui a fourni les réponses.

[Manni-Gédéon]

C'est bien ce que j'ai pensé sans vouloir m'en vanter...

[Perkele]

Oui, c'est vrai, je vous prie de m'excuser.

[Zeitnot]

Je n'avais jamais entendu parler de compléments «essentiels» avant de participer à ce fil de discussion.

La réflexion s'annonce ardue !

Je commence par ce texte :

http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... _86_1_5790

[Jacques]

Je n'avais jamais entendu parler de compléments «essentiels» avant de participer à ce fil de discussion.

Moi non plus. Sans plaisanter, si on m'avait cité le terme, j'aurais pensé à des compléments alimentaires du genre oligo-éléments.

[Perkele]

Il est vrai que ce qui est "essentiel" est à la mode, que ce soit dans le sens "indispensable" ou "obtenu par distillation".

[Jacques-André-Albert]

Le mot « essentiel », mis à la mode assez récemment par le biais des huiles essentielles chères aux adeptes des médecines naturelles, me gêne depuis le début. C'est l'intrusion d'un terme spécialisé dans le langage courant avec un sens légèrement différent de celui qui est admis communément :
- essentiel, qui est absolument nécessaire, indispensable.
En chimie et en parfumerie, l'huile essentielle, c'est une essence, c'est à dire un « liquide volatil, peu ou non gras, très odorant, extrait des végétaux, le plus souvent par distillation. »

[Perkele]

Je ne sais pas combien de fois j'ai expliqué (en vain) qu'une huile essentielle pouvait être nocive.

[Jacques]

Je ne sais pas combien de fois j'ai expliqué (en vain) qu'une huile essentielle pouvait être nocive.

C'est un préjugé favorable faux, qui fait croire que les végétaux sont inofffensifs. Les huiles essentielles sont à très forte concentration, et non anodines. Des quantités de plantes sont toxiques, voire mortelles.

[Zeitnot]

Je préfère «qualifier» un complément d'«essentiel» plutôt que de le «classifier» comme tel. Ce n'est pas vraiment une propriété du complément, car il peut très bien ne pas l'être dans un contexte voisin. C'est comme si on déplaçait la propriété d'un verbe d'être «essentiellement transitif» vers la conséquence de ce fait.

J'avais déjà vu un inventaire des verbes ne pouvant en aucun cas être utilisés avec (sans) complément. Ça peut être un point de départ intéressant.
Je vais essayer de retrouver ça.

[Perkele]

Si j'ai bien compris, le COD n'est pas forcément essentiel ; je peux dire "je chante". Je n'ai pas systématiquement besoin de préciser "je chante une chanson".

[Jacques]

D'une manière générale, les verbes transitifs directs ou indirects peuvent tous être employés à la forme intransitive.

[Zeitnot]

Je dirais que ça dépend du verbe et non du type de complément.

Syntaxiquement, «Je chante» est correct en forme intransitive.
Sémantiquement, c'est moins précis, mais le sens est complet et est le même.

Mais ce n'est pas le cas de «J'entonne». Le verbe exige d'être complété.

Dans les deux cas, on peut avoir un même complément direct évalué de façon différente. C'est pourquoi je trouve que caractériser le complément ainsi provoque des concepts mal définis.

«Je chante une chanson.»
«J'entonne une chanson.»

Pour cela, je ne suis pas d'accord avec le fait de dire qu'un complément d'objet est nécessairement essentiel (!), même si c'est le cas la plupart du temps.

Reste à décider si on considère qu'un complément est essentiel si son absence change le sens du verbe. Dans ce cas, je considère qu'il est essentiel d'un point de vue sémantique mais pas syntaxique. On ne semble pas faire cette distinction et on le considère essentiel.

«Je reçois un cadeau.»
«Je reçois.» (de la visite)

[Jacques]

Syntaxiquement, «Je chante» est correct en forme intransitive.
Mais ce n'est pas le cas de «J'entonne». Le verbe exige d'être complété.

Erreur, voyez cet exemple :
« Nous allons nous diviser en quatre groupes et chanter en canon le Chant du sonneur. C'est le groupe de gauche qui entonne (qui commence).
Et si on lui donne son sens d'origine de mettre en tonneau, on dira fort bien « Lundi nous presserons le raisin, et ensuite nous entonnerons ». Ou bien encore :
– que faites-vous ?
– j'entonne.
ENTONNER. v. act. Verser une liqueur dans un tonneau, ou dans un muid. Entonner du vin, du cidre, du vinaigre &c. il faut prendre garde que les fustailles soient bonnes, avant que d'y entonner le vin.
On dit bassement d'Un homme qui boit beaucoup, qu'Il entonne bien.
(Dictionnaire de l'Académie, 1694).

[Manni-Gédéon]

Savez-vous comment on appelle celui qui entonne ?



L'entonnoir.


C'est une blague de choristes.
Je n'ai pas résisté...