Quel complément ?

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Après une nuit de sommeil, je reviens sur mon analyse.
En fait, les différentes sources divergent. Je pense que la recherche mériterait d'être approfondie.

- Certaines sources expliquent les compléments circonstanciels et les compléments essentiels sans donner d'exemples de phrases dans lesquelles le complément de lieu ou de temps est essentiel.
- D'autres expliquent la différence entre les compléments circonstanciels et les compléments essentiels, mais appellent cicrconstanciels tous les compléments de lieu et de temps, même dans les cas où ils sont essentiels.
- D'autres encore parlent de compléments essentiels de lieu ou de temps, par exemple ici et .

À l'école publique, mon fils n'a appris que les compléments du verbe et de la phrase et il n'a pas appris à analyser les COD, COI, COS et compléments circonstanciels (ou essentiels).
Dans l'école privée qu'il fréquente actuellement, il apprend la grammaire classique. Il a donc appris les COD, COI et compléments circonstanciels, mais pas le COS ni les compléments essentiels.

En conclusion, Olivers30, si vous cherchez des explications pour votre compréhension personnelle, je confirme celle que j'ai donnée plus haut, mais si vous devez passer des examens à ce sujet, il vaudrait mieux vous renseigner sur la position officielle de votre école à ce sujet. Avec les éléments de cette discussion, vous pourrez poser des questions précises à vos professeurs.

J'ai trouvé une discussion intéressante à ce sujet sur un autre forum. On dirait que même les maîtres de l'école primaire ont des soucis avec ça. :D
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9764
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

À force de rencontrer des adultes qui doutent de leurs capacités à écrire, j'en suis venue à me demander si les premières années d'apprentissage de la grammaire française ne devraient pas se consacrer aux règles qui aident à s'exprimer et à accorder.

La règle de l'accord du participe passé est manifestement occultée (par les élèves ou les enseignants ?) alors qu'elle permet de maîtriser des accords.

Reconnaître un complément de lieu ou de temps permet d'introduire la règle de rédaction selon l'heptagramme de Quintilien (qui devrait être enseignée à l'école primaire).

J'en reviens à ma question précédente : quelle est l'utilité pratique de distinguer les "essentiels" et les "circonstanciels".

Cela dit, pour moi "complément circonstanciel" a toujours signifié "qui exprime les circonstances".
Dernière modification par Perkele le lun. 14 mai 2012, 9:16, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Il y a sur ce forum quelqu'un qui dit que c'est confus pour tout le monde. Cela me rassure, parce que je me sens moins bête. Il règne dans ces notions une certaine pagaille, et les spécialistes encore une fois n'accordent pas leurs violons.
En conclusion, les grammairiens ou linguistes modernes sont des adeptes convaincus du « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4479
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :En conclusion, les grammairiens ou linguistes modernes sont des adeptes convaincus du « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
Avec, comme conséquence, et tout le monde l'admet maintenant, la baisse catastrophique du niveau de français des élèves et anciens élèves qu'on rencontre souvent sur Internet.
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Zeitnot a écrit : Je vois une différence dans la troisième phrase.

Il y habite, Il habite .
Elle s'y rendit. Elle se rendit .
Ils y sont passés (??) . Ils sont passés par là.
Est-ce un vraiment un cas comme les deux autres ?

et : Ils ont passé par l'Italie ?

Est-ce significatif ? Est-ce à cause de l'auxiliaire être ?
Il me semble que l'auxiliaire n'est pas déterminant.
On reconnaît un complément essentiel au fait qu'on ne peut pas le supprimer :
Il habite ne veut rien dire.
Elle se rendit a un sens complètement différent. Sans complément de lieu, le verbe se rendre ne signifie plus aller quelque part.

Quant au verbe passer, c'est tout un programme. Je vous invite à consulter le dictionnaire de l'Académie française.
Pour ce qui est de l'utilisation de l'auxiliaire être ou avoir avec le verbe passer, j'a trouvé une explication intéressante ici.
Mais dans certains cas, on peut apparemment utiliser indifféremment l'un ou l'autre :
Le voleur est passé par la fenêtre ou le voleur a passé par la fenêtre.
Le facteur a déjà passé ou le facteur est déjà passé.

Qu'on dise Ils ont passé par l'Italie ou Ils sont passés par l'Italie, si on enlève le complément, ça ne veut plus dire la même chose.
Ils ont passé ou Ils sont passés voudrait dire qu'ils sont venus rendre une brève visite à celui qui parle. En conclusion, par l'Italie est un complément essentiel, indépendamment de l'auxiliaire utilisé.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Si on ne fait pas la distinction entre les compléments essentiels et les compléments circonstanciels, je reviens à la question que je me posais dans mon enfance : pourquoi parler de compléments circonstanciels de temps, de lieu, etc. plutôt que les appeler simplement compléments de temps, de lieu, etc. ?
S'il ne s'oppose pas à une autre notion, le mot circonstanciel semble être là juste pour ennuyer les élèves. Je l'ai mémorisé facilement, mais ce n'était pas le cas de tous mes camarades.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9764
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Circonstanciels parce qu'ils décrivent les circonstances de l'action alors que l'objet décrit ce sur quoi se porte l'action.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4479
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

comme le dit si bien un professeur intervenant sur ce forum d'enseignants :
c'est la notion de Complément essentiel qui est une catastrophe.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9764
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Je relève un point abordé dans cette discussion :
S'il veulent s'éclater là-dessus, ils iront à l'Université où, ça tombe bien, on l'enseigne.
Il me semble aussi que l'école ne forme pas de futurs spécialistes, mais donne aux enfants d'un pays les rudiments nécessaires à tout individu avant qu'il se spécialise.

Certains enseignements, comme celui-ci me semble trop spécialisé alors que des enseignements sont nécessaire à tout un chacun (p.e. économie) mais ne sont enseignés que dans certaines sections.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Perkele a écrit :Circonstanciels parce qu'ils décrivent les circonstances de l'action alors que l'objet décrit ce sur quoi se porte l'action.
Donc la notion de complément circonstanciel s'oppose à celle de complément d'objet.
À dire que cette idée ne m'avait jamais traversé l'esprit... :oops:
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

La sagesse et le bons sens voudraient que l'on s'appliquât à simplifier la grammaire, à la rendre aussi claire que possible et ainsi accessible à la majorité des francophones, en commençant par les élèves. Au lieu de cela, de pseudo-intellectuels philosophent et spéculent en inventant des concepts qui leur donnent la conviction d'être des initiés. C'est à la fois du narcissisme et de l'exhibitionnisme de m'as-tu-vu. De l'ésotérisme de pacotille, qui mène à la confusion.
C'est strictement inutile sur le plan pratique de l'expression, mais cela flatte leur ego hypertrophié, et ils se donnent l'illusion de planer au-dessus de la masse.
Seulement, ils font suer beaucoup de gens et créent des barrages à l'apprentissage de la langue, qui est devenu une course d'obstacles.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9764
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

C'est inutile à l'apprentissage, mais je n'ai absolument rien contre (au contraire) la poursuite d'interrogation sur le système du français et l'émission d'hypothèses et de théories sur la langue.

Je trouve simplement que ces notions devraient être réservées aux spécialistes, à ceux qui veulent faire de l'étude du français, leur métier.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Manni-Gédéon
Messages : 1217
Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
Localisation : Genève (CH)

Message par Manni-Gédéon »

Jacques-André-Albert a écrit :comme le dit si bien un professeur intervenant sur ce forum d'enseignants :
c'est la notion de Complément essentiel qui est une catastrophe.
À mon humble avis, ce n'est pas la notion de complément essentiel qui est une catastrophe, mais bien celles de complément du verbe et de complément de phrase. On prétend simplifier la grammaire pour les plus jeunes en leur enseignant ces deux types de compléments et on remet à plus tard l'étude des COD, COI, compléments circonstanciels, etc.
On enseigne aux élèves que le complément du verbe ne peut être ni déplacé, ni supprimé sans nuire gravement au sens de la phrase, contrairement au complément de phrase, et que c'est ce qui les distingue. Donc, pour les reconnaître, l'élève apprend à manipuler la phrase en déplaçant certains éléments au lieu de poser des questions telles que qui, quoi, à qui, de qui, où, quand, etc.

Dans les compléments du verbe, on met pêle-mêle les COD, COI, COS, compléments d'attribution (ou attributs) et certains compléments de lieu, de temps, etc.
Ensuite, pour couronner le tout, on associe les compléments du verbe aux compléments essentiels, ce qui est une erreur. La notion de complément essentiel ou non essentiel ne doit pas être liée à sa nature de complément d'objet ou autre.
Pourquoi un COD ou un COI serait-il forcément un complément essentiel ?
Que je dise je lis un livre ou simplement je lis, ça ne change pas le sens du verbe. LE COD n'est donc pas un complément essentiel.
Que je dise je vais donner ces vêtements à ma voisine ou simplement je vais donner ces vêtements, ça ne change pas le sens du verbe donner. LE COI (ou COS) n'est donc pas un complément essentiel, mais le COD est essentiel ici, car je donne tout seul ne veut pas dire grand chose.

Je pense que les élèves qui savent différencier les compléments d'objet, les compléments circonstanciels, etc. ne seront pas troublés outre mesure par la notion de complément essentiel, qui est complémentaire.
Ce qui arrive apparemment, c'est que les maîtres d'école ne sont pas au clair sur les notions qu'ils sont censés enseigner, ni sur les méthodes qu'ils sont censés appliquer, d'ou la confusion générale.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Perkele a écrit :C'est inutile à l'apprentissage, mais je n'ai absolument rien contre (au contraire) la poursuite d'interrogation sur le système du français et l'émission d'hypothèses et de théories sur la langue.

Je trouve simplement que ces notions devraient être réservées aux spécialistes, à ceux qui veulent faire de l'étude du français, leur métier.
Entièrement d'accord : que les spécialistes, les linguistes, les savants, fassent des recherches sur la langue, la dissèquent et se livrent à de grandes théories, c'est leur métier. Mais que ces notions ne s'infiltrent pas dans l'usage courant et, surtout, ne viennent pas perturber les « chères têtes blondes » qui ont déjà bien du mal à assimiler l'essentiel d'une langue complexe, et dont les subtilités causent bien du tracas au locuteur courant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9764
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Olivier doit penser qu'on ne l'a pas beaucoup aidé... :roll:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Répondre