Quel complément ?

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Perkele
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Message par Perkele »

Dans certaines régions, "habiter" se dit "rester".

Ex. J'ai un oncle qui reste là. (en désignant une maison)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

J'ai l'impression que cela se dit un peu dans toute la France. Je l'ai fréquemment entendu à Paris dans mon enfance.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Mac-Mahon l'a dit à Sébastopol.
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Jacques
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Message par Jacques »

Il paraît qu'il aurait dit aussi : « La fièvre typhoïde est une maladie terrible. Ou on en meurt, ou on en reste idiot. Je sais de quoi je parle, je l'ai eue. »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

:lol: :lol: :lol:
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Claude
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Message par Claude »

Quant à l'expression « J'y suis, j'y reste », quand on lui demanda plus tard s'il avait effectivement prononcé cette phrase, il répondit :
"Je ne crois pas avoir donné à ma pensée cette forme lapidaire : je ne fais jamais de mots".
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est le même genre d'énigme qu'avec le mot du vicomte Pierre Cambronne : il laissait planer un doute qui l'arrangeait, parce qu'il contribuait à sa renommée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Monsieur Pogo
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Re: quel complément ?

Message par Monsieur Pogo »

schtroumpf grognon a écrit :
olivers30 a écrit :Nos amis rentrent de grece.
Il habite rue Jean jaures.
Elle se rendit boulevard rostant.
ils sont passés par l'Italie.
Dans « Il habite rue Jean Jaurès », je considère que c'est au choix un COD ou un complément de lieu.

Est-il correct d'écrire : « la rue que j'ai habitée...» ?


« rue Jean Jaurès» n'est pas un C.O.D. ; c'est un complément de lieu :

Le verbe habiter est ici intransitif : où habite-t-il ? Il habite rue Jean Jaurès ;

C'est une métonymie ; au sens propre, on n'habite pas une rue ; on habite une maison qui est située sur cette rue-là.


Il habite la maison (située sur rue Jean Jaurès); il occupe la maison :

Habiter est ici transitif : J'habite quoi ? La maison, C.O.D. de habite;

«située sur rue Jean Jaurès» : complément déterminatif de lieu de maison ;



« Est-il correct d'écrire : ''la rue que j'ai habitée (sic)''» ?

Non.

Habiter est ici intransitif : La rue où j'ai habité ; où ai-je habité ? La rue où j'avais ma demeure ; le participe passé ne s'accorde pas.


La maison que j'ai habitée


Habiter est ici transitif : J'ai habité quoi ? La maison, C.O.D. de ai habitée; le participe passé s'accorde.


Habiter (intransitif) : habiter dans un endroit, y avoir sa demeure, ou habiter d'une certaine manière ; habiter dans une cabane, habiter dans une ville, habiter sur une hauteur, habiter seul, etc.

Habiter (transitf) : occuper une habitation ; habiter une cabane, SDF qui habite la rue, (fréquenter, hanter), etc.

.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Malheureusement, Monsieur Pogo se contredisait ci-dessus.

En réponse à une question posée par schtroumpf grognon (Est-il correct d'écrire : « la rue que j'ai habitée... » ?), il écrivait Non. Habiter est ici intransitif. Or à la dernière ligne de son intervention, il notait Habiter (transitif) : occuper une habitation ; habiter une cabane, SDF qui habite la rue, (fréquenter, hanter), etc. (mots mis en gras par moi).
Schtroumpf grognon avait mis en gras l'e final de « habitée », probablement pour montrer que sa question portait sur l'accord du participe. Mais le pronom relatif « que » était laissé de côté par Monsieur Pogo. Or en présence dudit pronom relatif, l'accord du participe est obligatoire.

Lorsque le complément d'« habiter » est le nom d'une rue, ce mot peut être précédé ou non d'un article. Il me semble que l'article rend transitif le verbe :
• Si l'on pense à « habiter la rue des Acacias » (COD), on dira et on écrira « La rue que j'ai habitée portait un nom d'arbre ».
• Mais on peut avoir à l'esprit « habiter rue des Acacias », où « rue des Acacias » vaut « dans la rue des Acacias » (complément de lieu), on notera alors « La rue où j'ai habité portait un nom d'arbre ».

Tout ce fil l'avait montré : il règne un certain flou à propos des compléments du verbe habiter. Sous un lien fourni ci-dessus, on lisait Emprunté du latin habitare, « avoir souvent ; demeurer », fréquentatif de habere, « avoir ». Je trouve donc, et c'est conforme à ce que j'ai appris il y a très longtemps, préférable de dire « habiter une maison », «... un appartement »,... , mais « habiter dans la rue des Acacias ». On « a souvent » une maison (on est en sa possession ou on l'occupe de manière prolongée), on ne peut pas en dire autant de la rue.

Je me demande d'ailleurs si « sur », dans « une maison [...] située sur cette rue-là », qu'avait écrit Monsieur Pogo, n'est pas un québécisme.
jarnicoton
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Message par jarnicoton »

Perkele a écrit :Dans certaines régions, "habiter" se dit "rester".
Je l'ignorais, mais....
Mon père autrefois écrit à un hôtelier en Allemagne en demandant de quoi loger sa famille quelques jours. Il se présente en disant que nous habitons Châlons-sur-Marne. Il me montre fièrement sa lettre pour me faire admirer son allemand, et je vois qu'au lieu de "wohnen" (habiter) il a employé "bleiblen" (rester). J'observe que l'hôtelier va se demander pourquoi on lui demande des chambres puisque nous lui déclarons rester chez nous. Confus, il refait sa lettre...
Donc il ignorait aussi que rester pouvait signifier habiter, car il aurait émis cette excuse ; mais quoique l'ignorant il le savait inconsciemment. Etrange...
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Claude
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Message par Claude »

Petite remarque : en allemand, rester se dit bleiben et non bleiblen. Mais il s'agit probablement d'une coquille. :wink:
Le meilleur est que j'ai devancé André et j'en suis fier. :lol:
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

:lol:
Dans ma Sarthe natale, « rester » signifie (davantage jadis que maintenant, sans doute) aussi habiter.
RESTER v. i. [3] (auxil. être) [du lat. restare, s'arrêter]... 3. Région. ; Afrique, Antilles, Québec. Habiter, résider quelque part : Il reste près du port... (Larousse).
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Message par Leclerc92 »

Rester pour demeurer était un "provincialisme" fort commun, et je crois l'avoir aussi entendu à Paris. Vaugelas dit qu'il était très courant chez les Normands, et la Normandie n'est pas loin de Paris. Je ne serais d'ailleurs pas surpris qu'il ait été utilisé aussi dans le théâtre classique, peut-être dans la bouche de personnages venus de province.
On pourra lire là-dessus les pages 366 et suivantes dans le célèbre "Les Gasconismes corrigés" de Desgrouais :
https://books.google.fr/books?id=vxKgiH ... &q&f=false
http://tolosana.univ-toulouse.fr/fr/notice/044339097
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Perkele
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Message par Perkele »

Je l'ai entendu en Lorraine.

Un oncle de mon mari me dit un jour, montrant un endroit en passant dans la rue "J'avais un oncle qui restait là". Je me suis retenue de lui demander "Pourquoi faire ?" et grand bien m'en a pris.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Yeva Agetuya
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Message par Yeva Agetuya »

"Résider" signifiant étymologiquement "être assis", pourquoi ne pas être debout en utilisant "rester" ?
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