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Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
Publié : ven. 08 nov. 2013, 8:48
par angeloï
Longtemps troublé par le mot "alternative" (au sens anglo-saxon) à force d'être bombardé par lui, j'ai enfin découvert qu'il était très simple de s'en passer. Voyez plutôt :
On cherche une alternative au nucléaire.
Remplaçons/passons-nous du/ le nucléaire !
C'est une alternative au diesel.
C'est mieux/préférable au/plus efficace/ une meilleure solution que le diesel.
Cette variété est en cette saison une alternative à la rose xxx.
Maintenant, plutôt que la rose unetelle, plantez cette variété.
On propose une alternative aux partis traditionnels.
Nous sommes différents des autres partis.
Faute de moyen de transport alternatif, les gens prennent la voiture.
Comme il n'y rien d'autre, les gens roulent en voiture.
Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
La Riposte francoulienne, c'est l'alternative à .... (orientation politique)
La RF, c'est la troisième voie à .../la ..., la vraie !
Vous n'avez pas d'alternative?
Vous n'avez rien d'autre à proposer?
On est sur un programme alternatif.
Nos solutions à nous sont différentes.
Les Français veulent une alternative.
Les Français veulent un vrai changement.
Ca, c'est une fausse alternative !
Ca, c'est un leurre/attrape-nigaud !
Un mouvement alternatif
Des marginaux/illuminés/dissidents/un mouvement contestataire
Une théorie alternative
Une contre-théorie/réfutation/autre explication
Comme on le voit, le mot "alternative" sert à édulcorer et compliquer le propos. Par lui, on évite notamment de dire que l'on est vraiment différent ou que l'on a décidément de meilleures idées que les autres.
C'est un mot de l'idéologie molle, donc comme "valeurs" platement relativiste. Il a partie liée à un autre mot à la mode qu'est "option". Rappelons que selon Littré, on opte entre des choses qui se valent, mais que l'on choisit lorsque l'on distingue.
On peut aussi dire que ce mot participe d'un mal de la langue moderne qui est la substantivite aiguë, càd la tendance à remplacer les verbes par des noms : dire "faire du jogging" plutôt que simplement "marcher". Cela ne fait que refléter l'impuissance des hommes d'aujourd'hui et l'invasion des objets.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 9:10
par Jacques
Quelle scie que cette alternative qui remplace n'importe quoi, et toujours dans un sens qui n'est pas le sien. Et voilà que deux petits partis politiques ont décidé de s'unir pour former une alliance que leurs dirigeants ont baptisée l'Alternative.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 9:14
par angeloï
Oui, j'ai été inspiré par l'actualité, mais peut-être que dans cette dénomination il y a quand même un écho du sens classique d'alternative puisque le parti est en réalité bicéphale.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 9:35
par Jacques
Ce qui me gêne, c'est qu'il y a bien là une courte critique de l'impropriété, mais emballée dans un gros paquet de politique, et que le forum s'interdit tout commentaire politique. Charte, article 3 :
3 . Nous nous interdisons toute propagande politique ou religieuse, la critique ou l’apologie d’une idéologie quelle qu’elle soit. Nous ne déposons pas de commentaires sur des faits de société, des évènements politiques ou sociaux, des régimes ou systèmes de gouvernement.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 9:54
par Claude
Attention aux dérives, Angeloï, elles arrivent si vite qu'on ne s'en rend pas compte.
Jacques a raison de rappeler l'article 3.
Par ailleurs, ce sujet aurait plus sa place dans la rubrique "
Vocabulaire, sens des mots et orthographe", malgré le sens anglo-saxon d'alternative.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 10:01
par Administrateurs
Lien supprimé en vertu de l'article 3 mentionné ci-dessus.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 10:44
par angeloï
Jacques a écrit :Ce qui me gêne, c'est qu'il y a bien là une courte critique de l'impropriété, mais emballée dans un gros paquet de politique, et que le forum s'interdit tout commentaire politique. Charte, article 3 :
3 . Nous nous interdisons toute propagande politique ou religieuse, la critique ou l’apologie d’une idéologie quelle qu’elle soit. Nous ne déposons pas de commentaires sur des faits de société, des évènements politiques ou sociaux, des régimes ou systèmes de gouvernement.
C'est vous qui avez soulevé cette question du nouveau parti du centre. Non?
C'est pourquoi j'ai osé mettre le lien.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 10:48
par angeloï
Claude a écrit :Attention aux dérives, Angeloï, elles arrivent si vite qu'on ne s'en rend pas compte.
Jacques a raison de rappeler l'article 3.
Par ailleurs, ce sujet aurait plus sa place dans la rubrique "
Vocabulaire, sens des mots et orthographe", malgré le sens anglo-saxon d'alternative.
Déplacez-le si vous voulez. Par ailleurs, je m'élève contre le mot
dérive : je ne dérive pas, je suis un sujet agissant. Je commets des fautes, réelles ou imaginaires.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 10:48
par Jacques
Quelle question ai-je soulevée ? J'ai signalé, sans les nommer, sans faire allusion à leur orientation politique, que deux partis avaient fusionné en prenant un nom qui relève de l'impropriété. Nous restons dans le domaine de la langue et on est dans le vague. Sur votre lien, les noms des partis et de leurs responsables sont visibles, avec une prise de position, une critique et des commentaires politiques.
Publié : ven. 08 nov. 2013, 10:52
par angeloï
Cela ne faisait nullement partie du sujet principal, je tiens à le signaler, mais n'était qu'un complément à votre déploration sur L'Alternative.
Bon, mes excuses. Je déteste les chamailleries autojustificatives.
Re: Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
Publié : ven. 08 nov. 2013, 12:56
par André (G., R.)
angeloï a écrit :Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
C'est Français notre belle langue qui m'a instruit de l'emploi erroné, sous influence de l'anglais, du mot "alternative". Je vous en remercie. Par contre vous me donnez l'occasion, angeloï, en toute amitié, de poser la question de savoir si l'expression "il n'y a pas d'autre choix" n'est pas pléonastique. Il me semble que l'on devrait dire "on n'a pas le choix" ou bien "on n'a pas d'autre possibilité".
Publié : ven. 08 nov. 2013, 13:18
par Jacques
Je dois avouer que je n'y avais pas pensé. Un choix nécessite forcément plusieurs possibilités. Il y a des choses évidentes qui, ainsi, nous échappent.
Publié : dim. 10 nov. 2013, 20:07
par Manni-Gédéon
Jacques a écrit :Quelle scie que cette alternative qui remplace n'importe quoi, et toujours dans un sens qui n'est pas le sien. Et voilà que deux petits partis politiques ont décidé de s'unir pour former une alliance que leurs dirigeants ont baptisée l'Alternative.
S'ils représentent une alternative, ça veut dire qu'il faut choisir un des deux. C'est plutôt paradoxal venant de deux partis qui viennent de s'unir.
Re: Se passer des alternatives (inutiles et vaines)
Publié : mar. 12 nov. 2013, 11:45
par angeloï
André (Georges, Raymond) a écrit :angeloï a écrit :Il n'y a pas d'alternative.
Il n'y a pas d'autre choix.
C'est Français notre belle langue qui m'a instruit de l'emploi erroné, sous influence de l'anglais, du mot "alternative". Je vous en remercie. Par contre vous me donnez l'occasion, angeloï, en toute amitié, de poser la question de savoir si l'expression "il n'y a pas d'autre choix" n'est pas pléonastique. Il me semble que l'on devrait dire "on n'a pas le choix" ou bien "on n'a pas d'autre possibilité".
Question redoutable en effet.
On sait que cette phrase, à l'origine, a été prononcée en anglais par une femme politique importante et qu'elle servit à justifier une certaine politique.
L'emploi de 'alternative' relève évidemment d'un discours qui vise à dorer la pilule, car 'il n'y a pas le choix' est d'une brutalité inouïe, surtout en démocratie.
Je crois que vous avez en partie raison. Je dis en partie, car on peut dire que l'on a pas d'autre choix que de faire telle ou telle chose'. Le mot 'choix' peut en effet, ce me semble, désigner la chose à choisir, en plus du sens plus large d'alternative (quand il y a deux possibilités).
'Il n'y a pas le choix' est tout à fait possible ici. C'est pourquoi vous avez aussi raison. Le point de vue est différent. 'Le' choix est l'éventail des possibilités ou la faculté de choisir, 'il n'y a pas d'autre choix' veut dire qu'une seule chose est possible ou offerte (ou imposée).
Publié : mar. 12 nov. 2013, 11:59
par Claude
Vous me rappelez une histoire de Fernand Raynaud ; en voici un court extrait : au dessert il y avait un raisin et une figue ; ma sœur a pris le raisin et moi j'ai choisi la figue.