Est-ce que le verbe pouvoir a déjà été transitif ?

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shokin
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Est-ce que le verbe pouvoir a déjà été transitif ?

Message par shokin »

Salut à toutes et à tous,

pouvoir, vouloir et devoir sont des verbes qui peuvent être directement suivis d'un infinitif.

vouloir et devoir peuvent aussi être directement suivis d'un substantif qui est complément d'objet direct. En effet, nous pouvons remarquer l'accord du participe passé.

Je la veux. Je l'ai voulue. La bagarre.
Je la lui dois. Je la lui ai due. La somme.


Mais pouvoir, à ma connaissance, ne peut pas, du moins actuellement, être directement suivi d'un substantif, qui serait complément d'objet direct. En effet, je n'ai jamais vu - mais cela existe peut-être, ou a existé - pue ou pus comme participes passés.

Et pourtant, il peut être pronominal.

Il se peut qu'elle soit dans la forêt. Cela ne se peut. Mais ceci se pourrait.

D'où vient donc ce pronom réfléchi se avec le verbe pouvoir ? Une éventuelle explication serait une ancienne transitivité directe du verbe pouvoir ? Mais le moindre exemple me manque.

L'existence de l'adjectif qualificatif possible va dans le sens d'une transitivité - passée mais disparue ? - du verbe pouvoir.

Je vous assure que la chose est possible autant qu'elle est concevable.
Dernière modification par shokin le jeu. 14 nov. 2013, 19:31, modifié 1 fois.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

"Se pouvoir" ne serait-il pas l'abréviation de "se pouvoir faire" ? On a dit jadis "Il se peut faire que..." là où l'on ne trouve plus guère aujourd'hui que "Il peut se faire que...", qui me semble synonyme de "Il se peut que..."
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Le Robert en six volumes consacre de nombreuses lignes à l'entrée POUVOIR, entre autres celles-ci :
Il peut arriver que..., Il peut se faire, il se pouvait faire (cit. 256) que, il se peut bien faire que... (Cf. Milieu, cit. 16). Autant que faire se peut, se pourrait, autant que cela est, serait possible (Cf. Matineux, cit., dér. de Matin. Il se peut faire, et ellipt. il se peut, il est possible.
Il semble bien que "Il se peut" vaille elliptiquement "Il peut se faire".
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Indépendamment de l'emploi apparemment pronominal (cf. ci-dessus) du verbe "pouvoir", qu'on utilise tous les jours sans se poser le problème de son éventuelle transitivité directe, on constate à la réflexion qu'elle existe bel et bien, mais sous des formes restreintes : il peut introduire un infinitif complément ou le pronom LE le remplaçant.
"Tu crois qu'il pourra manger tout ça ?
— Oh oui, il le peut !"
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Jacques
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Message par Jacques »

Sans vouloir vous vexer, shokin, la formulation de votre titre me choque. Nous sommes sur un forum où chacun est censé s'appliquer au respect d'un français de qualité. L'emploi de est-ce que, quand l'inversion est possible, n'est pas franchement incorrect mais est lourd et procède d'un langage familier.
Quant à a eu été, c'est une forme de conjugaison qui n'existe pas, qu'on entend parfois chez certaines personnes de nature très populaire et qui n'ont reçu aucune formation à l'emploi de la langue.
Vous pourriez éditer votre sujet et rectifier ainsi : Le verbe pouvoir a-t-il été transitif ?
À cette question, après avoir consulté le Dictionnaire historique de la langue française qui retrace son évolution, je peux répondre qu'il n'y est pas mentionné un quelconque emploi transitif.
Je vais ajouter un commentaire personnel, sans savoir ce qu'en pensent les autres participants : vous commencez toujours vos sujets par Salut à tous. Salut, c'était un mot que je réservais à mes copains d'école ou de lycée, mais en dehors de ce cercle je disais bonjour, car c'est un terme familier ; ici nous ne sommes pas entre copains et cela fait désinvolte. Nous ne sommes pas guindés mais tenons à quelques principes de savoir-vivre les uns envers les autres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Jacques a écrit : Je vais ajouter un commentaire personnel, sans savoir ce qu'en pensent les autres participants : vous commencez toujours vos sujets par Salut à tous. Salut, c'était un mot que je réservais à mes copains d'école ou de lycée, mais en dehors de ce cercle je disais bonjour, car c'est un terme familier ; ici nous ne sommes pas entre copains et cela fait désinvolte. Nous ne sommes pas guindés mais tenons à quelques principes de savoir-vivre les uns envers les autres.
Je partage entièrement vos propos et n'ai rien à y ajouter, tout est dit.
Shokin, faites un effort, ce n'est pas si dur que cela à respecter.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :Je vais ajouter un commentaire personnel, sans savoir ce qu'en pensent les autres participants : vous commencez toujours vos sujets par Salut à tous. Salut, c'était un mot que je réservais à mes copains d'école ou de lycée, mais en dehors de ce cercle je disais bonjour, car c'est un terme familier ; ici nous ne sommes pas entre copains et cela fait désinvolte. Nous ne sommes pas guindés mais tenons à quelques principes de savoir-vivre les uns envers les autres.
Je suis tout à fait de l'avis de Jacques. Ce « salut » trop familier, s'il ne détonne pas sur certains forums où le tutoiement et les claques dans le dos virtuelles sont là pour afficher d'emblée une familiarité convenue, ce « salut », donc, est tout à fait déplacé sur notre forum, où la règle est au vouvoiement, au respect d'autrui et au soin apporté à la rédaction des messages. Il me semble qu'il faut se plier aux usages de chaque comunauté humaine. Shokin, iriez-vous serrer la main de votre inspecteur des impôts en l'abordant par ce « salut » de copinerie ? Commenceriez-vous une conférence par les mots de « salut tout le monde » ?
On apprend aux enfants les règles de la bienséance et du savoir-vivre en société. Je pense qu'il faut adapter son niveau de langue au milieu fréquenté, en en observant les usages. Il serait tout aussi incongru et mal perçu d'utiliser un langage soutenu truffé de mots recherchés et décoré de verbes au passé simple et à l'imparfait du subjonctif parmi des ouvriers à l'usine ou des saisonniers agricoles.
Dernière modification par Jacques-André-Albert le jeu. 31 oct. 2013, 0:13, modifié 1 fois.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Koutan
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Message par Koutan »

À l'occasion des remarques justement formulées par Jacques, Claude et Jacques-André-Albert, je crois déceler une ambiguïté dans le caractère du mot salut. De la même famille, saluer, salutations n'ont pas de connotation familière et ont même des emplois chargés de déférence, saluer un supérieur, salutations les plus distinguées. Le mot salut lui-même comporte cette acception distinguée, le salut au drapeau par exemple, ou bien adresser un salut . Et il n'existe pas, à ma connaissance, de mot réellement synonyme de salut ou salutation pour désigner l'acte par lequel on présente à autrui une marque de civilité, pour reprendre les termes du Petit Larousse. Bien entendu, le sens familier du mot employé en interjection (je crois) est aussi répertorié et, dans nos habitudes, ce sens est devenu prépondérant. Mais je crois qu'on ne peut pas exclure que quelqu'un, en l'employant, ne le pense pas dans son sens familier. Est-ce alors vraiment impropre ou seulement ambigu ?
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Claude
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Message par Claude »

En ce qui me concerne je ressens une nette différence entre « Salut » et « Je vous salue ».
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Message par Koutan »

Moi aussi, bien sûr.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Vous observerez, sur cette page, que l'exclamation « salut ! » se trouve essentiellement dans des textes religieux, poétiques ou représentant des personnages de l'antiquité.
Je pense que « salut » a, en toute circonstance, pris un sens très familier et peu respectueux. Il est difficile, par exemple, de remplacer « je vous salue, Marie » par « salut, Marie ! ».
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Koutan
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Message par Koutan »

JAA, votre exemple m'a fait m'esclaffer, mais je ne voudrais pas froisser d'éventuels théologiens désireux d'étudier la question.
À la réflexion, je crois que l'ambiguïté n'existe pas à l'oral, mais seulement, peut-être, à l'écrit.
Dernière modification par Koutan le mer. 30 oct. 2013, 14:50, modifié 1 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

À l'oral, en interjection c'est ressenti comme une familiarité, et c'est bien ainsi que le Petit Robert le qualifie : familier.
Salut les copains, salut les mecs, salut vieille branche, salut la compagnie ! Chaque fois qu'il est suivi de quelque chose, c'est toujours une formule qu'on n'adresserait pas à une personne envers qui on a du respect. Vous imaginez-vous rencontrant le maire de votre commune, le préfet, un ministre, votre patron ou simplement votre chef en lui disant : Salut ! ? C'est désinvolte.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Jacques a écrit : Vous imaginez-vous rencontrant le maire de votre commune, le préfet, un ministre, votre patron ou simplement votre chef en lui disant : Salut ! ?
Dans le monde d'aujourd'hui, cela peut se concevoir, en tout cas pour le patron et le chef, surtout ceux de ce qu'on l'on appelle des « petites boîtes », dans les secteurs de la communication ou de l'informatique. Est-ce à déplorer ? Je ne le sais pas.
Sur ce forum, cela choque un peu, car ce n'est pas l'usage des membres. En ce sens, je suis d'accord avec l'avis exprimé par mes collègues administrateurs et modérateurs.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne suis plus à la page pour les relations avec le patron ou le chef. Il est vrai que, dans un autre domaine, les paroisses, les ouailles appellent les prêtres par leur prénom et le tutoiement est réciproque.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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