à + substantif non actualisé

[dave_Paris]

Bonjour,

J'aimerais savoir pourquoi le législateur français utilise dorénavant le terme "arbre à grand développement" au lieu de "arbre de haute tige".

Ne pourrait-il pas utiliser le terme de "arbre de grand développement"?

Quelle différence grammaticale y a-t-il entre ces deux prépositions "à" et "de" dans cette dénomination ?

Par l'emploi du "à", qu'est-ce que le législateur veut nous indiquer selon vous? (Mon avocate n'a pas su me répondre).

Je vous remercie infiniment pour vos suggestions.


Bien à vous.

[Perkele]

Bienvenue Dave, il me semble que la préposition "à" exprime que le complément qui suit (en l'occurrence "développement") est une capacité qui appartient à l'arbre, comme les tiroirs appartiennent au "meuble à tiroir" ou l'aube au "bateau à aube". L'emploi de la préposition "de" aurait plutôt exprimé une destination tout comme on parle d'animal de compagnie ou d'élevage. Il se serait donc agit d'arbre destiné au "grand développement".

J'ai du mal à vous répondre car je ne cerne pas du tout la situation qui vous fait poser cette question.

[Leclerc92]

Selon moi, un arbre à grand développement est un arbre susceptible d'un grand développement. Donc, par exemple, le sequoia est un arbre à grand développement, même quand il n'est qu'un jeune arbre.
Pour moi encore, un arbre de grand développement me paraîtrait être plutôt un arbre qui a déjà atteint un grand développement. Ce n'est plus seulement sa capacité à se développer qu'on indique, mais c'est la constatation de sa taille.
Cela dit, tout cela est théorique et certains emploient l'un pour l'autre :
http://www.pepinieres-vachon-jardinerie ... ement.html

[André (G., R.)]

Bienvenue à vous, dave_Paris. Je ne pense pas que l'on puisse parler de différence grammaticale entre « un arbre à grand développement » et « un arbre de grand développement ». Ce sont deux groupes nominaux qui peuvent remplir les mêmes fonctions et à l'intérieur desquels un second substantif (développement) est complément du premier (arbre). Ainsi que vous l'ont montré Perkele et Leclerc92, c'est plutôt du côté de la sémantique que l'on peut chercher ce qui les différencie.

Il me semble avoir déjà vu sur FNBL des fils traitant des prépositions liant les noms à leurs compléments. La première à laquelle on pense est « de », qui exprime souvent la possession : le livre de Pierre, la voiture de ma voisine... Toutefois, « de » introduit d'autres sortes de compléments de nom. Et d'autres prépositions sont utilisées pour ce faire.
Lorsqu'on parle d'un immeuble de construction récente, la relation entre « immeuble » et « construction » n'a pas grand-chose à voir avec ce qui lie « ma voisine » et « la voiture » dans la voiture de ma voisine. On doit inverser l'ordre des deux substantifs pour retrouver une vague idée de propriété : la construction de l'immeuble est récente. De même, on peut expliquer « une voiture de conception révolutionnaire » en disant que c'est la conception de la voiture qui est révolutionnaire. Mais la relation entre les substantifs des groupes nominaux est encore différente dans « mon retour de vacances » ou « l'attente de la décrue » !
Soient maintenant les expressions une société à deux vitesses, une maison à pans de bois, un ordinateur à webcam intégrée, une personne à faibles revenus... Il me semble que « à » y a plus ou moins le sens de « avec (des, une) ». L'existence de tournures comme un immeuble de construction récente accrédite peut-être « un arbre de grand développement », mais, comme Leclerc92, Perkele... et le législateur ! je préfère, pensant à la préposition d'accompagnement, « un arbre à grand développement », c'est pour moi un arbre avec de grandes possibilités de développement.

[dave_Paris]

Chers tous,

Je vous remercie pour vos réponses. J'en déduis que la préposition "à" indique la capacité du substantif (arbre) tandis que "de" donne au complément (grand développement) un sens de destinée.

C'est exactement ce que je comprenais sans pouvoir l'expliquer.

Je vous ai posé la question pour comprendre si un arbre à grand développement peut être planté à une distance inférieure à celle préconisée par le Plan local d'urbanisme (PLU) au prétexte qu'il se développera à une hauteur équivalente à celle d'un arbre de moyen développement.

La prochaine étape sera de voir si un juge pourrait considérer ces subtilités et appliquer le réglement à la lettre (prés)?

Bon weekend à tous.

David