Pluriel ou singulier ?

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Léa

Pluriel ou singulier ?

Message par Léa »

Bonjour,

Je fais appel à votre science qui, je l'espère, palliera mon intuition trop peu assurée pour quitter cette phrase avec la certitude qu'elle est bien accordée.
Face à moi, il y a donc la double difficulté de devoir d'abord arrêter de me sentir responsable de mes parents malgré la sensation qu'il ne sont pas capables de l'être eux-mêmes, et ensuite de devenir moi-même responsable sans avoir de modèle dont m'inspirer pour le faire.
C'est modèle qui me pose problème. Est-ce qu'il faut le mettre au pluriel ? Au niveau du sens, il n'en a pas besoin. Mais peut-il garder de comme déterminant s'il reste au singulier ? Ou bien faut-il impérativement un ?

Merci !
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Jacques
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Message par Jacques »

Je pense qu'on peut grammaticalement mettre les deux, mais c'est encore une affaire de choix personnel et aussi un peu de bon sens :
– sans avoir des modèles qui puissent me guider dans les diverses situations ;
– sans avoir un seul modèle qui puisse me guider pour une règle de conduite.
Tout dépend de savoir à quoi vous pensez : un modèle, un mode d'emploi qui vous servira de guide pour une action générale, ou des exemples différents pour répondre aux diverses situations.
Je pense que parfois, il faut se laisser guider par son instinct ; dans ce cas précis je mettrais le singulier.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
amourdeliceetorgue

Re: Pluriel ou singulier ?

Message par amourdeliceetorgue »

Allez bonne année à tous
me revoilà
c'est Léa ma cible...
à propos le verbe pallier transitif direct; on pallie un manque, un défaut, une défaillance mais est-ce qu'on pallie une intuition?
C'est juste une question en passant.
Léa a écrit :Bonjour,

Je fais appel à votre science qui, je l'espère, palliera mon intuition trop peu assurée pour quitter cette phrase avec la certitude qu'elle est bien accordée.
Face à moi, il y a donc la double difficulté de devoir d'abord arrêter de me sentir responsable de mes parents malgré la sensation qu'il ne sont pas capables de l'être eux-mêmes, et ensuite de devenir moi-même responsable sans avoir de modèle dont m'inspirer pour le faire.
Ce ne pas le (ou les) modèle qui pose problème...

Votre phrase (Léa) est un peu difficile à comprendre parce que vous dites de façon contradictoire que vous voulez "arrêter" de vous sentir responsable et en même temps que vous voulez être devenir responsable...pas clair. Vous l'êtes ou vous l'êtes pas?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je tente de répondre à votre question, A.D.O., sur pallier : le sens d'origine est « couvrir d'un manteau » ; c'est donc essayer de dissimuler un défaut ou une faiblesse en le présentant sous une apparence trompeuse (avec forcément une intention de duperie).
Dans le sens qui est employé de nos jours, c'est remédier de façon sommaire et provisoire à une anomalie, une imperfection, appliquer une mesure de fortune en attendant quelque chose de plus solide.
Dans le contexte présent, il s'agirait peut-être de combler une lacune ou de corriger une faiblesse de raisonnement plutôt que de pallier quelque chose ? (l'intuition étant quasiment du domaine de la perception extrasensorielle ou de la parapsychologie : une sensation non raisonnée et non étayée sur des faits ou des preuves, une sorte de « sixième sens »).
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valiente
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Re: Pluriel ou singulier ?

Message par valiente »

amourdeliceetorgue a écrit :Votre phrase (Léa) est un peu difficile à comprendre parce que vous dites de façon contradictoire que vous voulez "arrêter" de vous sentir responsable et en même temps que vous voulez être devenir responsable...pas clair. Vous l'êtes ou vous l'êtes pas?
Léa, dans son sous-entendu, semble évoquer deux responsabilités bien différentes. Si cela est volontaire, pourquoi ne pourrions-nous pas accepter cette phrase ?
D'une part, elle doit perdre l'obligation de responsabilité qu'elle nourrit envers ses parents ; et d'autre part, elle doit apprendre à devenir responsable vis-à-vis d'elle-même. Le dédoublement assez prononcé de la notion de responsabilité me parait suffisant pour tolérer une telle formulation, qu'en pensez-vous ?
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est un raisonnement qui n'est pas à écarter. Attendons que Léa nous dise ce qu'il en est.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Léa

Message par Léa »

Haha ! Je m'attendais un peu à ce que vous releviez ce truc foireux. C'est de deux responsabilités différentes qu'il s'agit : celle de mes parents que j'ai tendance amalgamer à la mienne, et la mienne. Je suis sûre que certains trouveront un moyen de tourner la phrase autrement, mais je m'en fous parce qu'elle me plaît bien comme ça.
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valiente
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Message par valiente »

Léa a écrit : mais je m'en fous parce qu'elle me plaît bien comme ça.
Loin de nous l'envie de vous faire changer de tournure, surtout si elle vous convient. Nous refléchissions simplement sur son caractère juste ou non.
Invité

Message par Invité »

Autrement dit dans un cas Léa est responsable sans le vouloir, dans l'autre elle le veut sans l'être faute de modèle.

En fait dans le deuxième membre de la phrase Léa ne dit pas de quoi elle veut être responsable. Là gît l'ambiguïté.

Il ya "être responsable" de manière générale, "je suis quelqu'un de responsable", l'idée est rendue par l'"usage de l'expression "j'assure, j'assume, comptez sur moi, j'en fais mon affaire", c'est la mâle attitude.

Et puis il y a le "se sentir responsable", involontaire et culpabilisant. C'est curieux mais ce n'est pas le mot responsable qui me serait venu là pour exprimer sans doute cette compassion vigilante face à ses vieux parents.

Bon mais c'est votre phrase, c'est votre fille, vous en revendiquez la responsabilité, vous avez raison. Vous la défendez, "je m'en fous elle me plaît". Au fond c'est ça être responsable, vous avez trouvé le modèle d'inspiration.
Invité

Message par Invité »

Oh merci amourdeliceetorgue ! Voilà quelqu'un qui m'a comprise. :)

Mais je suis curieuse : quel mot vous serait venu à l'esprit pour exprimer la compassion vigilante face à mes parents ?
Accessoirement, je vous informe du fait que mon sentiment de responsabilité envers eux n'entretient pas de lien précis avec la vigilance, et que mes parents ne sont pas vieux. En tout cas sûrement moins que vous. ;)
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Si je comprends bien, Léa, vous vouliez dire que vous vous sentez tout à la fois attachée à vos parents, et même redevable d’un je-ne-sais-quoi d’affection par le fait même qu’ils sont vos parents, tout en nourrissant des désirs d’indépendance, d’épanouissement personnel. Est-ce bien cela ? Je ne fais peut-être que répéter ce qu’a très bien exprimé AOD, mais je veux être bien sûr de vous comprendre. :wink:
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
Invité

Message par Invité »

Euh, à vrai dire, pour être sûr de bien comprendre, il faudrait énormément plus que ce que soulève l'information accessoire dont je vous ai fait part. Et je ne crois par qu'un forum soit le lieu approprié pour une psychanalyse, ni même pour un résumé. Si ça vous branche à mort, vous pouvez toujours me contacter par mail et peut-être que je vous raconterai l'histoire de ma vie. Il n'est pas question de me sentir redevable d'un je-ne-sais-quoi-d'affection, ni d'être attachée à mes parents. C'est infiniment plus complexe. Et puis qu'est-ce qui vous dit que cette phrase me concerne ? :p
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Vous dites « mes parents », c’est ce qui me donne à croire que cette histoire vous concerne.

Rassurez-vous, je ne cherchais pas à connaître votre vie privée, seulement à bien comprendre le sens de votre phrase, afin de pouvoir, moi aussi, trouver un mot pour exprimer cette fameuse « compassion vigilante » dont parle AOD.
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(Kafka, cité par Mauriac)
amourdeliceetorgue

Message par amourdeliceetorgue »

Toute cette suite m'avait un peu échappée.

J'y reviens donc pour affirmer ceci très clairement.
Je ne fais pas de psychanalyse, mais de l'analyse de texte, c'est ma passion.

Je ne vous connais pas et pour cause.
C'est d'ailleurs cela l'extraordinaire d'un forum.
On ne se "voit" pas, on ne s'entend pas, aucune information sur l'apparence, le grain de voix, la couleur des cheveux, les tics de langage etc. en somme presque tout ce qui caractérise une personne, nous l'ignorons.
On ne peut s'en faire une idée que littérairement. Vous êtes ce que dit votre texte.
Et votre texte était riche d'une ambiguïté, d'une charge émotionnelle peut-être involontaire.
C'est la raison qui m'a fait m'y arrêter, y réfléchir un peu, en passant.
J'ai même pensé que vous étiez fille unique et que vos parents vous ont élevée en garçon plutôt qu'en fille.
Voyez jusqu'où peut porter le fantasmatique pouvoir d'une phrase qui vous a turlupiné au point d'ailleurs de la soumettre au public des internautes.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je n'ai pas d'avis sur l'analyse proprement dite, mais il est vrai que sans connaître les gens, et sans avoir d'indice, on se fait une idée d'une personnalité, qui est probablement complètement fausse, mais c'est dans la nature de la pensée : un être ne peut pas se révéler totalement abstrait et nous lui donnons une enveloppe avec un contenu, pour les commodités de notre raisonnement.
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