Les pléonasmes

[André (G., R.)]

Je me demande si je n'ai pas entendu parler de fibres optiques récentes aux performances encore supérieures à celles des premières installées. Mais je n'ai pas bien compris si le pléonasme consisterait pour vous, Claude, dans l'inhérence évidente du haut débit à la fibre. Quoi qu'il en soit, je tendrais à répondre non à votre question.

[Claude]

Tant pis ! Je pensais que fibre devait suffire pour exprimer l'évolution technologique : bas débit (à l'origine), haut débit (adsl) puis très haut débit (fibre).

[Bernard_M]

[...]« fibre très haut débit ». N'est-ce pas un pléonasme ?

À mon avis non; tout est relatif !
S'agissant de la fibre, on peut comprendre qu'il y a une gradation dans la mesure du débit, qui va, aujourd'hui, de 100 Mbit/s jusqu'à 100 Gbit/s selon le mode.
Aussi,dans l'échelle de débit, avec un débit de 100 Gbit/s, peut-on parler de fibre très haut débit.
Voir ici une information intéressante sur cette question.

[André (G., R.)]

[...]« fibre très haut débit ». N'est-ce pas un pléonasme ?

À mon avis non; tout est relatif !
S'agissant de la fibre, on peut comprendre qu'il y a une gradation dans la mesure du débit, qui va, aujourd'hui, de 100 Mbit/s jusqu'à 100 Gbit/s selon le mode.
Aussi,dans l'échelle de débit, avec un débit de 100 Gbit/s, peut-on parler de fibre très haut débit.
Voir ici une information intéressante sur cette question.

À vrai dire, même si le très haut débit de la fibre optique était fixé une fois pour toutes, je ne suis pas certain que « fibre très haut débit » serait pléonastique. Ce serait peut-être davantage un truisme ou une lapalissade. Il me semble que le pléonasme demande que les champs sémantiques des deux éléments concernés se recouvrent au moins partiellement. Dans « C'est un chien qui va promettre pour l'avenir », que j'avais cité l'autre jour, l'idée du temps futur est contenue dans « avenir », « promettre » et « va » : c'est pour moi un pléonasme à trois éléments. En revanche, « Un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie »* me paraît contenir un truisme, la vie et la mort n'ayant par définition rien en commun, en tout cas pour le grand public.

* On sait qu'il s'agit d'une altération de « il faisait encore envie ».

[Claude]

À propos de vie et de mort, vous me rappelez la citation « Mourir est un manque de savoir-vivre ».

[André (G., R.)]

Je m'en veux d'avoir dû en chercher l'auteur : Alphonse ALLAIS. Mais je vois que d'aucuns l'attribuent à Pierre DAC.

[Claude]

Alphonse Allais est aussi l'auteur de vers holorimes.

[Leclerc92]

Le drame d'Internet, c'est qu'il multiplie les erreurs et les fausses attributions de citation sont légion.
Je crois qu'on ne trouve pas cette citation sous la plume d'Alphonse Allais. Pierre Dac l'a utilisée sous une forme semble-t-il différente : la mort serait un défaut d'éducation puisque elle est la conséquence d'un manque de savoir-vivre.
il y a probablement plusieurs auteurs qui ont tourné autour de formules analogues, comme Tristan Corbière dans les Amours jaunes, de 1873 :
— Manque de savoir-vivre extrême — il survivait —
et — manque de savoir-mourir — il écrivait :

[André (G., R.)]

Mon journal évoque ce matin une entreprise dont le siège social est basé en Mayenne (mots mis en gras par moi).

[abgech]

Je lis actuellement un auteur local de la fin du 19em, Oscar Huguenin. J'ai pu y trouver cette merveille :
... pléonasme itératif ...

[Claude]

Plaisantait-il ?

[André (G., R.)]

Ce « pléonasme itératif » me questionne. La tournure est possiblement... pléonastique, bien sûr !
Mais deux autres hypothèses me sont venues à l'esprit. Ne pourrait-il pas s'agir du pléonasme à trois éléments, comme « C'est un chien qui va promettre pour l'avenir », que j'avais cité l'autre jour ? Ou de celui dont le deuxième élément est de la même famille que le premier, une catégorie dans laquelle se rangent « à haute altitude », « chanter une chanson », « au jour d'aujourd'hui »... ?

[abgech]

Durant ma lecture, j'avais, au passage, retenu plus ou moins la tournure, sans avoir l'idée d'en faire un message sur FNBL. Si bien que, ma mémoire n'étant pas parfaite, je me suis trompé. Il ne s'agit pas de pléonasme itératif, mais de pléonasme redondant, ce qui me paraît encore plus pléonastique.

Plaisantait-il ?

Je vous en laisse juger en vous aidant d'une citation plus complète et plus fidèle :

"... lu d’une voix solennelle et monotone par le secrétaire, un petit homme à cheveux gris qui affectionnait les termes pompeux, les pléonasmes redondants et les synonymes. ..."

Peut-être, voulait-il accentuer l'aspect ridicule du secrétaire.

J'ai ce livre sous forme électronique. En moins de dix secondes, j'ai retrouvé la citation. C'est plusieurs dizaines de minutes qu'il aurait fallut avec un livre papier.

[Claude]

[...] Peut-être, voulait-il accentuer l'aspect ridicule du secrétaire. [...]

D'après le contexte, c'est fort possible.

[André (G., R.)]

Itératif et redondant ne se valent pas : je ne formulerai donc pas pour « pléonasme redondant » les mêmes hypothèses que pour « pléonasme itératif ».
Mais ne m'en veuillez pas, abgech, vous allez peut-être penser que je me fais systématiquement l'avocat du diable. Je me suis demandé si Oscar HUGUENIN, pensant à l'existence de pléonasmes acceptés, lexicalisés, humoristiques, voire oubliés en tant que tels, ne qualifiait pas de redondants tous les autres. J'ai probablement tort, plusieurs adjectifs, comme contestable, inutile, lourd, maladroit... faisant l'affaire.