commencer à/de, terminer de

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shokin
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commencer à/de, terminer de

Message par shokin »

Salut à toutes et à tous,

Après les verbes de commencement et d'achèvement, utilisez-vous la préposition à ou de pour introduire l'infinitif suivant ?

Voici les tournures que j'entends :

Commencement :

J'ai commencé à manger. J'ai commencé de manger.

Je n'utilise pas débuter, entamer, initier, introduire suivis d'un infinitif.

Achèvement :

J'ai fini de manger.
J'ai terminé de manger.
J'ai achevé de manger.


En connaissez-vous d'autres ?
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

On a aussi « cesser », dont l’infinitif complément est introduit par « de ».
Pour « commencer », je crois avoir vu sur ce forum un fil traitant de la différence entre ses emplois avec « à » et avec « de ». Je ne dis personnellement jamais « J’ai commencé de manger », mais je devrais peut-être le faire…
L’existence de ces deux prépositions pour introduire l’infinitif complément est perturbante quand on apprend le français comme langue étrangère, alors que les locuteurs natifs n’y voient guère de problèmes... la plupart du temps !
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Jacques
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Message par Jacques »

André (Georges, Raymond) a écrit :On a aussi « cesser », dont l’infinitif complément est introduit par « de ».
Pour « commencer », je crois avoir vu sur ce forum un fil traitant de la différence entre ses emplois avec « à » et avec « de ». Je ne dis personnellement jamais « J’ai commencé de manger », mais je devrais peut-être le faire…
L’existence de ces deux prépositions pour introduire l’infinitif complément est perturbante quand on apprend le français comme langue étrangère, alors que les locuteurs natifs n’y voient guère de problèmes... la plupart du temps !
On dit généralement commencer à dans la langue courante, et pour des actions qui s'étalent dans le temps. Commencer de est littéraire et s'applique, en principe, à une action de courte durée.
Dernière modification par Jacques le mar. 16 avr. 2013, 10:37, modifié 1 fois.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

Je fais la distinction suivante, fondée sur l'usage que j'ai relevé :
commencer à dans toutes les circonstances
commencer de possible uniquement avec la troisième personne s. et pl.
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Jacques
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Message par Jacques »

Selon Girodet il n'y a pas de restrictions à l'emploi de commencer de, qui s'applique donc à toutes les personnes.
Pas de restrictions non plus pour Hanse qui dit que les deux emplois sont corrects. Pour Robert, commencer de se rencontre principalement chez des écrivains classicisants. Mais pas davantage pour lui de rectrictions à certaines personnes.
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shokin
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Message par shokin »

Ah ! merci. Je commence à comprendre, mais à peine d'apprendre. Pour ma part, j'utilise plus souvent commencer à.

Mais, avec le à peine intercalé, j'utilise plutôt le commencer de.
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André (G., R.)
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Re: commencer à/de, terminer de

Message par André (G., R.) »

Dans mon journal, le politologue et écrivain Jean-Michel DJIAN dénonce la déshumanisation de l'administration. Il écrit : ... réduire de manière aussi drastique le face-à-face administration-citoyen à un clavier et un écran, des algorithmes et une dose d'intelligence artificielle, c'est nier la possibilité de tout un chacun à faire valoir par une libre expression sa différence et son bon droit.

La préposition à que j'ai mise en gras est manifestement inappropriée, c'est « de » qui convient pour amener l'infinitif complément de « possibilité », me semble-t-il. Peuvent avoir joué un rôle dans cette confusion le premier complément « de tout un chacun », le complément « à un clavier... » de « réduire » et des tournures dans l'air du temps comme « l'aptitude (de tout un chacun) à comprendre la question » ou « le droit (de tout un chacun) à mourir dans la dignité » (qu'on entend et lit presque autant que « le droit de mourir dans la dignité »).

Il faut bien admettre que nos trois manières d'introduire les infinitifs compléments (Il pense venir, Il a la possibilité de venir, Il renonce à venir) ont de quoi dérouter des allophones. Elles dépendent évidemment des mots (pense, possibilité, renonce) que les infinitifs complètent. Mais lesdits allophones doivent apprendre la différence entre « Elle a pensé à venir » (Elle est vraisemblablement venue !) et « Elle a pensé venir » (Elle n'est probablement pas venue !). Diberis, alias Jean-Luc, qui, la plupart du temps, comprenait correctement ce qu'il lisait ici et se faisait bien comprendre, n'utilisait pas toujours « à » à bon escient devant un infinitif. Sa langue maternelle y était évidemment pour quelque chose.

Voici de quoi s'instruire sur le sujet.
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