"en" adverbe ?

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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

En ancien français, le verbe aller au aussi le sens de partir ; c'est ainsi qu'est née la tournure s'en aller, c'est à dire partir d'un lieu déterminé. C'est donc le même en, pronom ou adverbe, que dans les autres expressions comme j'en veux ou j'en viens.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Jacques
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Message par Jacques »

Il est donc conjugué à la forme pronominale avec en comme les autres verbes qui ont ce même sens adverbial ou pronominal (s'en moquer, s'en retourner...).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Re:

Message par André (G., R.) »

cyrano a écrit : ven. 14 juin 2013, 23:57 Est-ce qu'on ne pourrait pas considérer, en tout cas, que en a une valeur adverbiale dans des expressions telles que "s'en aller" où il ne remplace rien?
Pour "j'en viens", il peut y avoir un doute entre la fonction de pronom et d'adverbe, mais dans "je m'en vais", je ne vois pas comment on pourrait dire que "en" remplace un autre élément.
De même d'ailleurs que dans "j'en ai marre", où il ne remplace rien non plus puisqu'il n'empêche pas d'exprimer le complément éventuel ("j'en ai marre de tes insinuations").
Jacques a écrit : sam. 15 juin 2013, 7:47 C'est une idée qui en vaut une autre. Étant donné qu'il ne remplace rien, dans s'en aller je considère, peut-être à tort, qu'il fait partie du verbe. Ce ne serait donc plus le verbe aller mais s'en aller. Dans j'en ai marre il y a encore doute : on peut interpréter « j'ai marre de cela, de cette situation ».
Ce titre jeu de mots dans mon journal : À la Marre-Rouge, ils ont marre des voitures
L'article qui suit explique que la Marre-Rouge est un quartier d'une banlieue nantaise et reprend plusieurs fois le mot sous cette graphie. Une vérification montre qu'il s'agit de la Mare-Rouge.
Ci-dessus, Jacques était moins sûr que cyrano de la lexicalisation définitive de « en avoir marre », c'est-à-dire de l'absence de fonction grammaticale de « en » dans cette expression. Je crois pourtant n'employer que les formes lexicalisées « en avoir assez », « en avoir marre », « en avoir ras le bol » et les dictionnaires semblent ne connaître qu'elles. Mais je peinerais à trouver des arguments, autres que celui de l'usage, de l'habitude, contre la formulation du journaliste.
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