Remplacement de « en vigilance »

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André (G., R.)
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Remplacement de « en vigilance »

Message par André (G., R.) »

Si l'on a parlé d'une première personne qui s'est mise en danger, on dit d'une seconde qu'elle s'y met aussi. Qui oserait « elle se le met aussi » ?
Une présentatrice de la météo à la télévision : Soixante-dix-huit départements sont en vigilance canicule. Seuls dix-huit ne le sont pas. Je dirais : Dix-huit n'y sont pas.

• Le pronom personnel « le » (ou l'), lorsqu'il ne remplace pas un nom masculin (Ton père ? Je le vois !), peut être substitué, je crois, à un adjectif attribut (Elle est fâchée, je le suis aussi) ou à une proposition (Tu sais qu'elle a gagné ? Oui, je l'ai appris), voire une phrase complexe.

• « Y », FNBL a déjà traité ce sujet, est aussi pronom personnel — C.O.I. — dans « Je n'y pense plus » (Je ne pense plus à ma chute) ; toutefois, dans « Il y travaille », il est pronom s'il s'agit de travailler, par exemple, « à un projet », alors qu'il est adverbe — de lieu — s'il vaut « dans ce bureau » !
Adverbe, il peut remplacer aussi un complément de manière comme, ci-dessus, « en danger », « en vigilance ». J'ai cependant l'impression qu'il faut être plus précis et plus nuancé : le danger, la vigilance, ainsi que l'indique le verbe mettre, avec lequel ils vont bien, sont appliqués aux départements ou aux hommes concernés de l'extérieur, pour ainsi dire. Il n'en va pas de même avec « Oh oui, il l'était ! », que je préfère peut-être en réponse à la question « Était-il en état de choc ? », par exemple, parce que « en état de choc » est inhérent à la personne qu'il qualifie. Pourtant, je me vois mal refuser « il y était », en la circonstance.
Leclerc92
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Re: Remplacement de « en vigilance »

Message par Leclerc92 »

André (G., R.) a écrit : jeu. 27 juin 2019, 9:31 Si l'on a parlé d'une première personne qui s'est mise en danger, on dit d'une seconde qu'elle s'y met aussi. Qui oserait « elle se le met aussi » ?
Pas grand monde, probablement.
En revanche, si l'on a parlé d'une première personne qui est en danger, on peut dire d'une seconde qu'elle y est aussi. Qui oserait « elle l' est aussi » ?
Beaucoup de monde, car la deuxième construction est tout à fait correcte.
Pourquoi cette différence ? Parce que le verbe "mettre" ne gère pas les mêmes constructions que le verbe "être".
Autre exemple :
Je me mets à l'abri = je m'y mets. *Je me le mets est impossible !
Je suis à l'abri = j'y suis ou je le suis. Les deux sont possibles et sont deux constructions légèrement différentes.
Une présentatrice de la météo à la télévision : Soixante-dix-huit départements sont en vigilance canicule. Seuls dix-huit ne le sont pas. Je dirais : Dix-huit n'y sont pas.
Vous pouvez le dire. Et la présentatrice n'a pas tort d'avoir dit comme elle l'a dit. Le verbe "être" admet les deux constructions.
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