Répéter ou ne pas répéter la préposition en apposition

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angeloï
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Répéter ou ne pas répéter la préposition en apposition

Message par angeloï »

Nous devons intensifier la modernisation de nos industries, en particulier de la sidérurgie et de la métallurgie.
Nous devons intensifier la modernisation de nos industries, en particulier la sidérurgie et la métallurgie


Il faut penser à tout, à l'approvisionnement, au transport, à la logistique.
Il faut penser à tout, l'approvisionnement, le transport, la logistique.
(Je suppose qu'ici l'usage des deux points serait préférable)

Faites-moi connaître, chers sages de l'Achyrie, votre point de vue sur cette question (voir le titre du billet). Je suis souvent confronté à ce type de phrase dans mon travail.

Faut-il considérer la virgule comme coupant la cohérence de la phrase, ce qui justifierait la chute de la préposition et l'usage de l'article défini ?
Leclerc92
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Re: Répéter ou ne pas répéter la préposition en apposition

Message par Leclerc92 »

Bonjour,
Il me semble que dans vos deux exemples, on a toute latitude pour répéter la préposition (au risque d'alourdir un peu la phrase) ou ne pas la répéter. Quand on ne répète pas la préposition, on a une sorte de petite rupture de construction, avec des éléments présentés comme un simple développement ou une illustration de ce qui précède ; mais cette petite rupture me semble acceptable, en tout cas dans vos exemples. Comme vous l'observez vous-même, on pourrait avoir parfois un simple deux-points au lieu d'une virgule.
Je ne suis pas sûr que ce soit vrai tout le temps.
André (G., R.)
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Re: Répéter ou ne pas répéter la préposition en apposition

Message par André (G., R.) »

angeloï a écrit : dim. 12 avr. 2020, 3:17 Nous devons intensifier la modernisation de nos industries, en particulier de la sidérurgie et de la métallurgie.
Nous devons intensifier la modernisation de nos industries, en particulier la sidérurgie et la métallurgie


Il faut penser à tout, à l'approvisionnement, au transport, à la logistique.
Il faut penser à tout, l'approvisionnement, le transport, la logistique.
(Je suppose qu'ici l'usage des deux points serait préférable)

Faites-moi connaître, chers sages de l'Achyrie, votre point de vue sur cette question (voir le titre du billet). Je suis souvent confronté à ce type de phrase dans mon travail.

Faut-il considérer la virgule comme coupant la cohérence de la phrase, ce qui justifierait la chute de la préposition et l'usage de l'article défini ?
Une préposition n'est jamais apposée à quoi que ce soit en tant que telle*. Les éléments linguistiques susceptibles d'être apposés sont le nom, le pronom, l'adjectif et certains groupes de mots. Et on ne les appose guère qu'à un nom, à un pronom ou parfois, mais beaucoup plus rarement, à une proposition**. Dans les exemples que vous prenez, « de » et « à » sont répétées (ou ne le sont pas !) et ont pour fonction grammaticale de lier des verbes à des noms compléments.

Les rapports entre la sémantique et la grammaire m'intéressent. Si on laisse un peu de côté le sens des mots, c'est-à-dire si l'on s'en tient à la syntaxe, votre deuxième phrase demande qu'on intensifie « la sidérurgie et la métallurgie », mises sur le même plan que « la modernisation de nos industries » ! Or sémantiquement, « intensifier la sidérurgie » et « intensifier la métallurgie » peuvent paraître étonnants : seule la prise en compte du signifié, comme dit l'autre, nous permet de comprendre la phrase.
Mais alors on peut craindre que le grammairien reste sur sa faim ! Ce qui le ramène à votre première formulation, « Nous devons intensifier la modernisation de nos industries, en particulier de la sidérurgie et de la métallurgie ». Et pourtant, vous y ressentez peut-être une légère gêne. Moi aussi.
La meilleure manière de concilier une formulation claire et une grammaire rigoureuse consistera peut-être à dire : Nous devons intensifier la modernisation de nos industries, en particulier celle de la sidérurgie et de la métallurgie.

Dans vos deux phrases commençant par « Il faut penser à tout », le sémanticien n'a pas besoin, me semble-t-il, de venir au secours du grammairien ! Dans la seconde, le deux-points et la virgule me semblent également acceptables. Mais... elle comporte trois appositions au pronom indéfini « tout » (l'approvisionnement, le transport, la logistique) !

Je n'ai pas compris quelle virgule était susceptible de couper « la cohérence de la phrase ». Ni « ce qui justifierait... l'usage de l'article défini ».

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* Soit la phrase un peu particulière

Une préposition, « de », lie le complément au verbe :

« de » y est certes apposé à Une préposition mais on voit bien que, dans cette explication grammaticale, le vocable ne remplit aucune fonction en rapport avec son statut habituel de préposition et vaut, par exemple, celle qui se présente sous la forme « de ».

** Soit ma séquence

que le grammairien reste un peu sur sa faim ! Ce qui le ramène à votre première formulation.

« Ce qui le ramène à votre première formulation » y est apposé à la subordonnée conjonctive « que le grammairien reste un peu sur sa faim ».
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angeloï
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Re: Répéter ou ne pas répéter la préposition en apposition

Message par angeloï »

Merci infiniment pour les deux réponses et surtout à vous, André, pour vos explications et solutions.

Quand je disais que la virgule provoque une "coupure", j'entendais par là qu'elle rend inutile la répétition de la préposition.
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