Anthropomorphisme

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Perkele
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Message par Perkele »

Claude a écrit :Je partage vos points du vue sur l'emploi indifférent de l'un ou l'autre mais j'ai une préférence quand il s'agit de l'expression « au temps pour les crosses » puisque le maniement des armes s'effectue toujours en plusieurs temps dans un souci d'ensemble.

Bon, maintenant rompez !
Et combien de temps met le fût du canon... ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

Un certain temps, voire un temps certain.
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Jacques
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Message par Jacques »

Perkele a écrit :
André (Georges, Raymond) a écrit : Ni de « jambes » (pattes) ou de « bouche » (gueule)
Je me souviens pourtant de ma première leçon d'équitation où les recommandations allaient dans le sens inverse. Mais uniquement pour différencier le cheval des autres animaux.
Attention : le mot gueule est employé pour les animaux carnivores. Les autres, herbivores ou frugivores, ont bien une bouche. À l'école on nous a appris à faire la différence : le mouton a une bouche, et le chat une gueule.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Quand on veut faire taire un végétarien on lui dit pourtant bien "ta gueule", non?
Sauf ici, bien sûr.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

En aucun cas les paysans que je connaissais n'auraient parlé de la bouche d'un quelconque animal ! Ni de ses jambes. Et ces mots me gênent quand il ne s'agit pas d'êtres humains. Les milieux hippiques, connus pour parler des jambes des chevaux, se distinguent nettement du monde paysan, qui sourit en entendant cela. Je suppose que le même anthropomorphisme imposera les jambes des chameaux si les courses de chameaux se répandent, puis celles des autruches dans la même hypothèse.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :Attention : le mot gueule est employé pour les animaux carnivores.
À ce propos, il est aussi employé pour le canon mentionné ci-dessus, et pour lequel j'aurais une autre question, mais pour laquelle je vais ouvrir une autre discussion.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Jacques
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Message par Jacques »

André (Georges, Raymond) a écrit :En aucun cas les paysans que je connaissais n'auraient parlé de la bouche d'un quelconque animal ! Ni de ses jambes. Et ces mots me gênent quand il ne s'agit pas d'êtres humains. Les milieux hippiques, connus pour parler des jambes des chevaux, se distinguent nettement du monde paysan, qui sourit en entendant cela. Je suppose que le même anthropomorphisme imposera les jambes des chameaux si les courses de chameaux se répandent, puis celles des autruches dans la même hypothèse.
Le monde hippique, tel que je le vois, pratique une forme de snobisme de haut niveau, qui ferait bien rigoler les paysans. Je sens là-dedans un pédantisme de caste.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Voici ce qu'en dit l'Académie :
II. Chez certains animaux. Chacun des membres qui soutiennent le corps et permettent la locomotion. Les jambes de devant, de derrière d'un bœuf. Les jambes torses d'un basset. Ce cheval a les jambes arquées. La tradition veut qu'on ne parle jamais de la patte d'un cheval, mais de la jambe. ÉQUIT. Retenir la jambe du dedans du cheval, la jambe du dehors. Changer la direction d'une jambe de l'animal par l'action oblique et croisée de l'une ou de l'autre rêne. Spécialt. Pour certains mammifères, se dit de la partie de chacun des membres qui correspond chez l'homme à l'avant-bras ou à la jambe au sens strict. VÈN. La jambe du cerf, du sanglier, la partie du pied comprise entre le talon et les ergots. - HIPPOL. Partie du membre postérieur du cheval qui est comprise entre le grasset et le jarret. Désigne encore l'avant-dernier article des pattes des insectes et des arachnides (on dit aussi Tibia).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je ne peux évidemment pas me référer sans cesse à "mes" paysans sarthois, qui me semblent toutefois avoir sur le présent sujet l'avantage de l'ancienneté des connaissances et du bon sens. Mais la langue française n'a pas qu'eux comme locuteurs !
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Je vous signale que la gamba latine désignait le jarret des quadrupèdes.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Klausinski
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Message par Klausinski »

André (Georges, Raymond) a écrit :Je ne peux évidemment pas me référer sans cesse à "mes" paysans sarthois, qui me semblent toutefois avoir sur le présent sujet l'avantage de l'ancienneté des connaissances et du bon sens. Mais la langue française n'a pas qu'eux comme locuteurs !
En plus de l'étymologie donnée par JAA, on peut citer des passages de ce genre :
« [Les chevaux Tartares] ont la corne du pied fort dure, mais trop étroite, la tête fort légère, mais trop petite, l’encolure longue et roide, les jambes trop hautes ».
(Buffon, Histoire naturelle, 1749-1789)
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

Nous pouvons avoir de la gratitude envers Marguerite pour nous avoir fourni un sujet qui engendre de si généreux développements. Mais tout cela ne répond pas à ce qu'elle attend de nous, et je dois dire que sa question m'embarrasse car je n'ai pas d'exemples à lui donner.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Jacques a écrit :Nous pouvons avoir de la gratitude envers Marguerite pour nous avoir fourni un sujet qui engendre de si généreux développements. Mais tout cela ne répond pas à ce qu'elle attend de nous, et je dois dire que sa question m'embarrasse car je n'ai pas d'exemples à lui donner.
Pensons à la vie de ces animaux de la naissance à la mort et à leur description selon le mode de Quintilien.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Klausinski a écrit :« [Les chevaux Tartares] ont la corne du pied fort dure, mais trop étroite, la tête fort légère, mais trop petite, l’encolure longue et roide, les jambes trop hautes ».
(Buffon, Histoire naturelle, 1749-1789)
Gageons qu'à l'époque de Buffon les différences entre le vocabulaire des paysans et celui des savants étaient au moins aussi importantes qu'aujourd'hui !
Espérons, Marguerite84, que vous pourrez malgré tout tirer un peu parti de ces échanges.
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Anne
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Message par Anne »

Klausinski a écrit :Cette question touche autant la philosophie que la sémantique. Les termes liés au travail de la conscience sont sans doute proscrits : se remémorer, se sentir coupable, imaginer, pardonner, etc. Les êtres non conscients peuvent communiquer par des signaux mais ils n'ont pas de langage. Le mot de souffrance convient moins que celui de douleur, etc. Mais toutes ces affirmations sont discutables.
On dit parfois d'un chien qu'il pleure, et ça me paraît toujours inapproprié, puisqu'il n'a pas de larmes. On pourrait dire gémir, ou couiner, voire hurler à la mort.
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