Quitte

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André (G., R.)
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Quitte

Message par André (G., R.) »

L'adjectif vient du latin quietus, tranquille, et signifie qu'on est libéré d'une obligation, d'une dette (Larousse). Le verbe apparenté acquitter veut donc dire, originellement, libérer quelqu'un d'une obligation :

En te donnant ces cent euros, j'acquitte mon fils de toute dette envers toi,

mais il peut aussi avoir pour COD la dette, au sens propre et au sens figuré :

Je ne te donne que cinquante euros, mon fils acquittera lui-même le reste de ce qu'il te doit.

On dit aussi que l'on s'acquitte d'une dette et ce verbe réfléchi s'emploie beaucoup au sens figuré banal de : faire ce que l'on doit faire (s'acquitter d'un travail). Ces idées d'action et de devoir me semblent alors nécessaires à la pertinence de son emploi. Or je lis dans mon journal : pour y* accéder à pied, il faut s'acquitter de la côte pentue qui mène à la butte Sainte-Anne...
J'aurais préféré, par exemple et pour le moins, « s'acquitter de l'ascension de la côte... » et je crois que l'auteur de cette phrase ne connaît guère le sens du verbe : une côte n'est pas une action !
______________
* à un panorama
Koutan
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Re: Quitte

Message par Koutan »

Heureux encore que la phrase ait été écrite, ça aura évité d'avoir à entendre, en plus, la "cotte."
André (G., R.)
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Re: Quitte

Message par André (G., R.) »

Dans la zone de diffusion de mon journal, le grand Ouest, on ne fait généralement pas cette confusion, à moins qu'on se trouve tout à l'ouest, en Bretagne bretonnante, où l'on ne connaît souvent que /kɔt/.
La Bretagne, à vrai dire et de toute manière, se porte dorénavant plutôt mieux que d'autres régions et ses habitants n'y sont pas trop à la côte !
André (G., R.)
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Re: Quitte

Message par André (G., R.) »

Mon journal, toujours lui, et en lien avec ma précédente intervention, comporte ce titre correct à la une : La bolée de cidre a moins la cote.

Et j'y lis, sans rapport avec cela, dans un autre article traitant d'expressions typiques de la zone de culture du muscadet :

À Gorges, le langage de tous les jours est émaillé d'expressions qui ne franchissent guère les frontières du vignoble, mais sont des « joyaux » du terroir. [...]
Une vigne à arracher est « taillée en bique », de façon un peu hirsute.
D'une initiative dont l'existence semble éphémère on assure que « ça ne durera pas aussi longtemps que les foires de Clisson ». Hélas, celles-ci ne sont plus.
La dernière expression est à moissonner au vocabulaire des chasseurs Dominique, Joseph et Basile. Les trois fines gâchettes chassaient un canard dans le marais, avec, selon leurs dires, « de l'eau jusqu'au cou ». Envol de volatiles, Basile commente : « Je me suis mis d'un pied d'un genou et j'ai tiré. »
L'expression : d'un pied d'un genou est bien parlante et mérite la photo*... Mais avec de l'eau jusqu'au cou, est-ce sérieux ? Rangeons-la au royaume des expressions gorgeoises et au vocabulaire imagé des chasseurs.
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* La photo jointe à l'article montre effectivement un jeune homme un genou à terre.
** « Ranger au royaume... et au vocabulaire... » me paraît un peu... audacieux ! J'aurais préféré Rangeons-la dans la catégorie...
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