Serf, cerf et bief...

[Hippocampe]

Merci aux administrateurs!

[Jacques-André-Albert]

Hippocampe de retour parmi nous, quelle bonne surprise ! Vous ne nous avez donc pas oubliés.
Cet éclairage que vous apportez est intéressant, car de nos jours la prononciation « i », qui se transcrit généralement « y » ne se retrouve que dans un langage populaire et est considérée comme très relâchée : y z'ont dit... y va v'nir... y sait pas que...

... et dans « ça va-t-i ? » ou « est-i v'nu ? », formes courantes par ici.
Une autre tendance, que je trouve « plouc », comme dit Hippocampe, c'est la prononciation en toute circonstance de la consonne finale de cinq et six : on entend couramment cink cents francs, sisse feuilles. Mon grand-père maternel, qui avait un langage soigné, ne prononçait même pas les finales de neuf et sept dans les dates (dix sè cent douze, dix neu cent quatre-vingt). Au XVIIè siècle, Tallement des Réaux se moque d'un courtisan qui dit « cink nymphes » au lieu de « cin nymphes ».

[Jacques]

Quand j'ai commencé à travailler, j'étais avec des « anciens », probablement contemporains de votre grand-père, qui ne prononçaient pas non plus les consonnes finales de sept et neuf et disaient diz neu mille ou diss sè mille. Cela fait quand même bizarre. Il y a aussi cette habitude chez les gens de télévision de ne pas prononcer les finales de six, dix et huit dans les pourcentages, ce qui donne sipoursan, dipoursan, dizuipoursan. Cela m'agace.
Il y a aussi ce présentateur des infos, celui qui fait claquer bruyamment ses lèvres chaque fois qu'il revient à l'écran. Il est le seul de son genre apparemment, mais pour lui le chiffre dix-neuf que tout le monde prononce dizneuf devient dissneuf.

[Jacques-André-Albert]

Il y a aussi cette habitude chez les gens de télévision de ne pas prononcer les finales de six, dix et huit dans les pourcentages, ce qui donne sipoursan, dipoursan, dizuipoursan. Cela m'agace.

C'est assez logique : phonétiquement, on perçoit le comptage d'unités qui seraient des « pourcents ». Sis pour cent peut heurter l'oreille comme sis pourceaux. « Pour cent », d'ailleurs souvent écrit en un seul mot, est aussi utilisé sans nombre (quelques pour cents), et de sa substantivation on a fait dériver pourcentage. Cette perception de « pour cent » formant une entité la plupart du temps associée à un nombre peut modifier la prononciation de l'ensemble, de la même façon que « avant hier » est le plus souvent entendu [avãtjεr].

[Jacques]

C'est une explication qui en vaut une autre. Mais une fois encore, nous avons été éduqués autrement, et l'école nous a enseigné des principes différents.

[Claude]

Le résultat de l'opération sera pourtant identique, qu'on applique sur une valeur 40 pour cent, 40 sur cent ou 40 centièmes.
Je sais, c'est selon le domaine d'application.