L'écriture euphonique

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Re: L'écriture euphonique

Message par Deleted User 2577 »

Heureusement monsieur Claude Ferrandeix que vous n'êtes pas à la portée de votre interlocuteur, nous sommes dans un monde virtuel mais je me demande : Et si l'on était dans la réalité, on/vous risquerait/risqueriez... ?
ON NE LE SAURA JAMAIS. Mais je suis sûr et certain que plus d'un d'ici a déjà fait ce que le vieil homme.
N.B :
Monsieur Ferrandeix vos apportations intéressent aux gens plus que vous ne l'imaginez. Un grand merci.
Ceci dit, comme nous sommes là, surtout pour apprendre...voici des vidéos que je les vois assez intéressantes.



claude_ferrandeix
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Re: L'écriture euphonique

Message par claude_ferrandeix »

Diberiss a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:02 Merci monsieur Ferrandeix pour votre opinion. Passez une bonne fin de journée.
N.B :
J'en profite pour dire à tous que je viens de mettre une vidéo sur l'adverbe dans la rubrique de " Grammaire, conjugaison et syntaxe" (S'assurer que...)
C'est moi qui vous remercie tous d'avoir visionné cette vidéo... et même ceux qui l'ont critiquée négativement :-)
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Re: L'écriture euphonique

Message par Deleted User 2577 »

claude_ferrandeix a écrit : dim. 27 oct. 2019, 20:40
Diberiss a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:02 Merci monsieur Ferrandeix pour votre opinion. Passez une bonne fin de journée.
N.B :
J'en profite pour dire à tous que je viens de mettre une vidéo sur l'adverbe dans la rubrique de " Grammaire, conjugaison et syntaxe" (S'assurer que...)
C'est moi qui vous remercie tous d'avoir visionné cette vidéo... et même ceux qui l'ont critiquée négativement :-)
Que vous êtes compréhensif !! Ça ne sert à rien "les batailles linguistiques" à contre-sens \a kɔ̃.tʁe.sɑ̃s\. Bravo pour être si humble.
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Re: L'écriture euphonique

Message par André (G., R.) »

Des faits, s'il-vous-plaît, des faits ! Que ceux qui ont visionné intégralement votre exposé, claude-ferrandeix, veuillent bien expliquer en quoi ma critique n'en concernerait éventuellement pas l'essentiel ou en quoi elle serait mensongère ! De telles réactions m'intéresseraient encore davantage, bien sûr, si elles venaient de vous.
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Claude
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Re: L'écriture euphonique

Message par Claude »

Je n'ai pas encore eu le courage de consulter la vidéo ; une heure et des poussières, j'ai rarement le temps de rester devant l'ordinateur aussi longtemps.
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Re: L'écriture euphonique

Message par Deleted User 2577 »

Claude a écrit : lun. 28 oct. 2019, 10:04 Je n'ai pas encore eu le courage de consulter la vidéo ; une heure et des poussières, j'ai rarement le temps de rester devant l'ordinateur aussi longtemps.
Au secours !! Jacques. (Un homme de bien qui a aidé des milliers d'internautes sur ce site, dans la maîtrise du français)
Je conseille fort de voir la vidéo même si l'on n'est pas tout à fait d'accord avec son exposée car il y a là de certaines subtilités que l'on ignorait...en plus ça nous pousse à faire des recherchers ailleurs pour nous enrichir dans le domaine de la poésie et le concept d'euphonie au sens large. Allez y et jetez un coup d'œil et ne vous laissez pas décourager par des mots mornes. :wink: :wink:

N.B :
Une toute petite remarque que vous allez aimer monsieur Ferrandeix dans la minute 14 et 41 secondes dans la 2ème version euphonique vous ne faites pas la liaison dans l'expresion "vers un inconnu rivage" vous ne coupez pas la fluidité entre "vers" et "un", par contre, j'entends une sorte d'enchaînement entre le "r" de vers et le "un" est-il correct cet enchaînement plus que la liaison ?

**L'unique chose que je sais, c'est que quand je prononce par exemple : "On se retrouve VERS HUIT heures" je ne fais ni l'enchaînement ni la liaison.

Je ne tiens pas compte de votre phrase "vers UNE contrée" qui se trouve dans la première version disphonique car cela ne suposse pas de problème car le "u" de UNE agit comme une voyelle, or, le "un" et le "" huit" ce sont des voyelles nasales et semi-consonnes respectivement et ça change un peu ce sujet.
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Message par claude_ferrandeix »

André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 La seconde partie de votre exposé, claude_ferrandeix, est conforme à la première.
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Tout d'abord merci d'avoir écouté cette vidéo.
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 La quantité des suppressions que vous proposez est proprement phénoménale ! J'ose espérer qu'elles ne touchent, dans votre esprit, que votre propre pratique et non le français en général !
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Attention, il faut bien distinguer "préconisation" et "règle". Une préconisation est une préférence relativement souple dans son application. Cela consiste à éviter certaines particularités quand cela paraît opportun, ce n'est pas un absolu. Ces préconisations, pour l'essentiel, consistent à éviter les hiatus et cacophonies, or c'est ce que Boileau fixe comme règle pour la poésie et c'est ce qui est préconisé par de nombreux auteurs depuis la littérature grecque antique. Si vous vous insurgez contre moi, vous devez vous insurger beaucoup plus contre Boileau qui érige l'essentiel de ces préconisations en règle. Il faut ajouter que la rime est en poésie une règle beaucoup plus contraignante que toutes les préconisations que je conseille. Ça ne choque personne et cela n'a jamais empêché les poètes d'écrire de la poésie. Donc, rien d'extraordinaire en soi et rien de bien nouveau dans mes préconisations, sinon du développement. Et vous pourrez vérifier dans mon récit "Quand les humains se virtualisèrent" (lecture libre sur internet) que je n'applique pas systématiquement ces préconisations. Je fais comme Boileau, je les applique quand ça m'arrange :-)
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35
André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Je reprends vos préconisations : 1 : suppression des hiatus et des cacophonies ; 2 : aucune phrase, sauf la première d'un paragraphe ne doit commencer par un son vocalique ; 3 : suppression des liaisons inesthétiques ; 4 : suppression des suites de liaison sur une même consonne ; 5 : suppression des mots inesthétiques ; 6 : suppression des e muets intrasyntagmatiques (à l'intérieur des mots ou des groupes fonctionnels, je crois).
(Les numéros sont de moi.)

• En ce qui concerne le point 1, voulez-vous supprimer des dictionnaires ou lisez-vous douloureusement « à hue et à dia », « je lui ai obtenu un logement », « elle y a acheté des fleurs »... (hiatus), « sensationnel », « borborygme », « quantitatif »... (cacophonies pour vous) ?
• Avez-vous remarqué qu'au point 2, votre conseil concernant le renoncement à une voyelle en début de phrase commence par... une voyelle (« au » [o] de « aucune ») ?!
• Votre point 3 évoque des liaisons inesthétiques. À juste titre ! Il s'en trouve, je pense ! Un domaine, toutefois, où les avis peuvent diverger : subjectivité ! Et je n'ai pas compris — je suis peut-être en cause — s'il s'agit pour vous de renoncer à écrire quoi que ce soit qui en comporterait potentiellement ou de s'abstenir oralement d'en produire certaines auxquelles l'écrit pourrait conduire. Dans cette dernière hypothèse, le donneur de voix que je suis est habitué à faire, le cas échéant, certains choix rapides... ou à revenir sur un passage qu'il vient d'enregistrer !
• Si « derrière » et « texte » font partie des « mots inesthétiques » de votre point 5 — et je crois bien que c'est le cas ! — où va-t-on ?
• Je me pose à propos de votre point 6 une question comparable à celle qu'entraîne pour moi le 3 : renoncement total aux vocables concernés ?
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La grande majorité de ces préconisations sont des règles fixées Boileau (et bien d'autres).
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Vous distinguez, dans vos considérations, prose et poésie. Pour la première, je suis d'accord avec vous quant à la préférence à accorder, dans la mesure du possible, aux phrases courtes.
Un point de détail, à mi-chemin entre prose et poésie, peut-être : vous voyez une élision du e de « montagne » dans « la montagne est belle » ; vous le comparez à « la montagne fut belle », que vous jugez « moins fluide » du fait (entre autres ?) de l'absence d'élision. Je dois dire qu'il me semble prononcer de la même manière « montagne » dans « la montagne est belle » et « la montagne fut belle » : vous non ?
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En prose, oui, et surtout dans le langage courant, c'est possible, vous pouvez apocoper (ou non) le e de montagne, mais pas en poésie (j'ai cité un vers, mais ce n'était peut-être pas explicite). Il me semble que vous confondez apocope et élision. La différence est qu'avec l'apocope, vous engendrez un enchaînement consonne-consonne (ici "gn" et "f"). Si vous faites trop d'apocopes dans une déclamation littéraire en prose, vous obtiendrez un style plus rude, moins noble. C'est une question d'équilibre et aussi de consonnes environnantes (loi des 3 consonnes, qui, d'ailleurs n'est pas un absolu). Cela dépend aussi du contenu sémantique.
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Venons-en avec vous à la poésie. Vous comparez Une petite chose, entraîne un grand émoi et La chose négligeable, entraîne un grand émoi, où les virgules me gênent. Dans « Une petite chose », les quatre e prononcés, dont trois sont potentiellement muets, ne me semblent pas non plus produire l'effet le plus heureux.
Cependant, je n'en tirerais pas la conclusion que ledit e muet serait un « défaut » de notre langue. Vous proposez d'ailleurs ensuite deux alexandrins : Partout ruines, débris, au milieu du village et Partout gravats, débris, au milieu du village, pour indiquer votre préférence pour le second, à cause du e de « ruines », qui, muet en général, ne serait prononcé là qu'à vingt pour cent du niveau sonore des autres voyelles du vers. Lorsque j'ai enregistré de la poésie, je me suis efforcé au contraire de mettre ces e d'habitude muets au niveau sonore de leur environnement : il me semblait que c'était le souhait des poètes.
C'est un point délicat sur lequel je suis en partie revenu. Ma pensée est forcément évolutive. C'est une préconisation qui concerne l'écriture. Pour le déclamateur, effectivement il faut prononcer ce e avec la même intensité sonore que les syllabes normales comme vous le faites, mais attention, à la condition de ne pas interpréter la virgule comme arrêt temporel, et de la faire sentir uniquement par un accent (tonique, de hauteur ou allongement) sur la syllabe précédent le e post-accentuel. Les e post-accentuels non suivis d'arrêt temporel ont une intensité sonore égale aux voyelles normales. C'est le e suivi d'arrêt temporel (asthéno-tonique) qui a une intensité de 2 dixièmes environ (cas du e en fin de vers). Donc pour prononcer le vers

Partout ruines, débris, au milieu du village

à mon avis, il ne faut pas s'arrêter après ruines, et je conseillerais d'appuyer un peu plus l'accent tonique sur "rui", ce qui fera mieux passer le e post-accentuel et facilitera la compréhension. Ici, le e qui fait 2 dixième d'intensité, c'est le "e" de village en fin de vers.
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Vous imaginez l'octosyllabe La violette répand son baume pour énoncer une « loi de limitation », que je trouve tout à fait fantaisiste, selon laquelle « le e muet terminal ne devrait jamais être éloigné de plus de trois syllabes de la fin du vers » : les quatre syllabes de « répand son baume » ne me gênent pas le moins du monde après le e final de « violette » ! À moins que je doive formuler ainsi : le e final de « violette » ne me dérange pas le moins du monde avant les quatre syllabes de « répand son baume ».
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Les lois de limitation sont souvent subtiles. Il n'est pas évident de les percevoir sur un exemple tiré de son contexte et sur lequel on polarise artificiellement sa pensée. C'est à la longue, sur l'ensemble d'un texte, que cela peut se faire sentir intuitivement, à ce qu'il me semble. Et il faut y réfléchir longtemps pour détecter ces lois. J'ai passé toute ma vie de lecteur, déclamateur et auteur pour comprendre comment fonctionnait la métrique en poésie (et j'ai 70 balais bien tassés au compteur après avoir écrit plus de 30.000 alexandrins non rimés). L'exemple du grec ancien est significatif. Il existe une grande quantité de lois euphoniques (loi de limitation pour les accents, allongements de voyelles, modifications de consonnes, contractions) qui peuvent paraître fantaisistes, mais qui, en fait, correspondent (ou correspondaient) à des subtilités euphoniques.
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 « Défaut », dont j'ai déjà parlé, « rugosité », « agressivité », « vulgaire »... que vous employez pour qualifier le langage que vous dites « dysphonique » vont dans le sens, me semble-t-il, de ce que je vous avais signalé d'emblée : vous n'aimez souvent pas notre langue telle qu'elle est.
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C'est le principe de tout écrivain de tenter d'élever le niveau de la langue au-dessus du langage courant, et notamment en poésie. Chaque auteur peut choisir (et éventuellement proposer) les préconisations qu'il veut. Je m'appuie sur Boileau essentiellement, mais on pourrait remonter à Aristote. Le problème de Boileau, c'est que les contraintes énormes liées à la rime ne lui permettaient pas d'appliquer les principes d'euphonie qu'il fixaitt. Les littérateurs du 15e et 16e siècle ont pris le parti de ne pas accepter la langue française telle qu'elle était à l'époque et ont notamment entrepris de la relatiniser. Si vous aviez vécu à l'époque, vous les eussiez désapprouvés. Les préconisations que je propose, me semble-t-il, vont dans le sens du génie de la langue française et surtout dans le sens de nombreux littérateurs, qui recherchent la fluidité. C'est dit-on, une langue "aristocratique" par rapport à de nombreuses langues d'aspect plus proches du "terroir". Donc, j'essaie de poursuivre l'esprit de la langue. Mais ne vous inquiétez pas, je ne me prends pas pour Boileau :-)
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André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Mais il me faut évoquer la séquence la plus étonnante de votre exposé : vous lisez sans le moindre embarras visible une phrase de Poésie et sonorités, de Paul DELBOUILLE, devenue incorrecte et incompréhensible du fait d'un passage dont elle a été tronquée. Elle me plaît bien dans sa version originelle : Nous savons d'expérience — quand on veut bien ne pas l'oublier — que la poésie peut exister sans particulière « harmonie », qu'elle peut exister, même, en dépit d'une certaine cacophonie (et je n'entends pas ici seulement une cacophonie qui serait, comme il arrive, expressive, mais la plate, insignifiante et bénigne rencontre de deux ou de plusieurs sons).
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J'avoue ne pas voir où est le problème. J'ai cité cette phrase justement pour montrer que la recherche d'euphonie n'était pas un absolu, surtout en poésie moderne. La recherche de cacophonie peut aussi engendrer un affect spécifique. Prenez par exemple Rimbaud "un trou rouge à ses côtés): la cacophonie "rou" rou" est une provocation (parmi d'autres) qui ajoute à cette poésie. Je me suis amusé à traduire en poésie euphonique "Le dormeur du val." Le résultat est une poésie sirupeuse sans intérêt. En revanche, la réécriture euphonique du "Lac" de Lamartine me paraît beaucoup plus pertinente. Par ailleurs, cela peut paraître scandaleux de réécrire un texte classique. On n'a pas l'habitude en littérature, mais en musique c'était courant. Les compositeurs du 19e siècle affectionnaient de réinterpréter les œuvres de leurs confrères sous la forme de Fantaisie, Variations, Paraphrase… Ainsi en est-il de la Fantaisie Le Streghe de Nicolo Paganini sur un thème de Franz Xaver Süssmayr, de la Fantaisie sur Carmen de Pablo de Sarasate d’après Georges Bizet, ou encore du Concerto de Reinhold Gliere orchestré et complété par Boris Nikolaïevitch Lyatochinsky.

PS J'ai essayé de mettre les "quote" en espérant que ce soit bon. Et je vous prie de m'excuser de ne pas les avoir mis dans un message précédent.
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Re: L'écriture euphonique

Message par claude_ferrandeix »

Diberiss a écrit : lun. 28 oct. 2019, 12:38
Claude a écrit : lun. 28 oct. 2019, 10:04 Je n'ai pas encore eu le courage de consulter la vidéo ; une heure et des poussières, j'ai rarement le temps de rester devant l'ordinateur aussi longtemps.
Au secours !! Jacques. (Un homme de bien qui a aidé des milliers d'internautes sur ce site, dans la maîtrise du français)
Je conseille fort de voir la vidéo même si l'on n'est pas tout à fait d'accord avec son exposée car il y a là de certaines subtilités que l'on ignorait...en plus ça nous pousse à faire des recherches ailleurs pour nous enrichir dans le domaine de la poésie et le concept d'euphonie au sens large. Allez y et jetez un coup d'œil et ne vous laissez pas décourager par des mots mornes. :wink: :wink:

N.B :
Une toute petite remarque que vous allez aimer monsieur Ferrandeix dans la minute 14 et 41 secondes dans la 2ème version euphonique vous ne faites pas la liaison dans l'expresion "vers un inconnu rivage" vous ne coupez pas la fluidité entre "vers" et "un", par contre, j'entends une sorte d'enchaînement entre le "r" de vers et le "un" est-il correct cet enchaînement plus que la liaison ?

**L'unique chose que je sais, c'est que quand je prononce par exemple : "On se retrouve VERS HUIT heures" je ne fais ni l'enchaînement ni la liaison.

Je ne tiens pas compte de votre phrase "vers UNE contrée" qui se trouve dans la première version dysphonique car cela ne suppose pas de problème car le "u" de UNE agit comme une voyelle, or, le "un" et le "" huit" ce sont des voyelles nasales et semi-consonnes respectivement et ça change un peu ce sujet.
Concernant les mots terminés par 2 consonnes, je ne sais pas s'il existe une règle stricte. Personnellement, je préfère plutôt ignorer le s, sauf dans les mots qui sont étymologiquement des pluriels comme "toujours"

"Il a toujours (z) été..." et non "Il a toujour(s) été..."

À mon avis, dans les autres cas que vous citez, il ne faut pas lier avec le "s".
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Re: L'écriture euphonique

Message par claude_ferrandeix »

Diberiss a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:55 Heureusement monsieur Claude Ferrandeix que vous n'êtes pas à la portée de votre interlocuteur, nous sommes dans un monde virtuel mais je me demande : Et si l'on était dans la réalité, on/vous risquerait/risqueriez... ?
ON NE LE SAURA JAMAIS. Mais je suis sûr et certain que plus d'un d'ici a déjà fait ce que le vieil homme.
N.B :
Monsieur Ferrandeix vos apportations intéressent aux gens plus que vous ne l'imaginez. Un grand merci.
Ceci dit, comme nous sommes là, surtout pour apprendre...voici des vidéos que je les vois assez intéressantes.



Mais nous sommes tous là pour apprendre. Merci.
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Re: L'écriture euphonique

Message par claude_ferrandeix »

André (G., R.) a écrit : lun. 28 oct. 2019, 9:04 Des faits, s'il-vous-plaît, des faits ! Que ceux qui ont visionné intégralement votre exposé, claude-ferrandeix, veuillent bien expliquer en quoi ma critique n'en concernerait éventuellement pas l'essentiel ou en quoi elle serait mensongère ! De telles réactions m'intéresseraient encore davantage, bien sûr, si elles venaient de vous.
J'ai répondu à pas mal de commentaires, mais peut-être pas à tous ceux qui ont réagi. Je vous prie de m'excuser, je suis un peu débordé.
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Re: L'écriture euphonique

Message par André (G., R.) »

claude_ferrandeix a écrit : mar. 29 oct. 2019, 5:32 Ces préconisations, pour l'essentiel, consistent à éviter les hiatus et cacophonies, or c'est ce que Boileau fixe comme règle pour la poésie et c'est ce qui est préconisé par de nombreux auteurs depuis la littérature grecque antique. Si vous vous insurgez contre moi, vous devez vous insurger beaucoup plus contre Boileau qui érige l'essentiel de ces préconisations en règle. Il faut ajouter que la rime est en poésie une règle beaucoup plus contraignante que toutes les préconisations que je conseille.
Je ne vous ai pas entendu expliquer que les préconisations numérotées par mes soins concernaient la poésie. J'ai d'ailleurs eu longtemps le sentiment que le flou régnait sur ce point dans vos considérations. Mais aux trois quarts environ de la vidéo, vous dites justement en venir à la poésie : ne peut-on en déduire que ce qui précède concerne essentiellement la prose ? Quoi qu'il en soit, « supprimer » et « suppression », y compris à propos de poésie, me gênent.
Loin de moi, bien sûr, l'idée de contester l'existence et la pertinence des règles de la versification. Vous les qualifiez de contraignantes : on sait bien que beaucoup de textes poétiques s'en affranchissent plus ou moins. Mais je suis trop incompétent en la matière pour entrer dans leur détail. Des poèmes où elles sont scrupuleusement respectées me plaisent toutefois énormément, mais d'autres plus libres, voire beaucoup plus libres, aussi !
Les rigueurs de la métrique ne sont-elles pas suffisantes sans qu'on leur ajoute votre « loi de limitation » ?
Sur FNBL, je ne m'insurge contre rien, je ne suis choqué par rien lorsqu'on s'en tient, dans la bonne foi, aux faits de langue ! La vie de personne n'est en jeu !

Sans rapport avec tout cela : il serait bon que vous appreniez à ne pas inclure votre texte dans celui des co-télépapoteurs que vous citez ! Ne craignez pas de cliquer sur Prévisualiser avant de publier.
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Re: L'écriture euphonique

Message par André (G., R.) »

claude_ferrandeix a écrit : mar. 29 oct. 2019, 5:32 En prose, oui, et surtout dans le langage courant, c'est possible, vous pouvez apocoper (ou non) le e de montagne, mais pas en poésie (j'ai cité un vers, mais ce n'était peut-être pas explicite). Il me semble que vous confondez apocope et élision. La différence est qu'avec l'apocope, vous engendrez un enchaînement consonne-consonne (ici "gn" et "f"). Si vous faites trop d'apocopes dans une déclamation littéraire en prose, vous obtiendrez un style plus rude, moins noble. C'est une question d'équilibre et aussi de consonnes environnantes (loi des 3 consonnes, qui, d'ailleurs n'est pas un absolu). Cela dépend aussi du contenu sémantique.
Après ce que j'ai dit à propos de l'allemand Herbstferien, vacances d'automne, vous comprendrez ma réserve. Ni « la montagne fut belle », avec son e réellement muet en prose, ni « la montagne fut belle » et son e prononcé en poésie ne me gênent. Si Jean FERRAT avait écrit et chanté à l'époque « la montagne fut belle », je tends fortement à croire que cela n'attirerait pas notre attention aujourd'hui.
Peut-être, toutefois, plusieurs séquences proches, de plusieurs consonnes, finiraient-elles par me gêner. Mais « Reste tranquille et prends à droite » ne provoquerait aucune réaction de ma part si je ne vous avais pas écouté récemment ! et je n'imagine pas de me priver de mots comme « entartré », « fichtre ! », « perdre », « sépulcre » ou d'expressions comme « peur bleue », « mal blanc »... ! Bon, vous avez vous-même été prudent sur ce point et avez parlé du contenu sémantique.
Dernière modification par André (G., R.) le mar. 29 oct. 2019, 15:22, modifié 1 fois.
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Re: L'écriture euphonique

Message par André (G., R.) »

claude_ferrandeix a écrit : mar. 29 oct. 2019, 5:32
André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Venons-en avec vous à la poésie. Vous comparez Une petite chose, entraîne un grand émoi et La chose négligeable, entraîne un grand émoi, où les virgules me gênent. Dans « Une petite chose », les quatre e prononcés, dont trois sont potentiellement muets, ne me semblent pas non plus produire l'effet le plus heureux.
Cependant, je n'en tirerais pas la conclusion que ledit e muet serait un « défaut » de notre langue. Vous proposez d'ailleurs ensuite deux alexandrins : Partout ruines, débris, au milieu du village et Partout gravats, débris, au milieu du village, pour indiquer votre préférence pour le second, à cause du e de « ruines », qui, muet en général, ne serait prononcé là qu'à vingt pour cent du niveau sonore des autres voyelles du vers. Lorsque j'ai enregistré de la poésie, je me suis efforcé au contraire de mettre ces e d'habitude muets au niveau sonore de leur environnement : il me semblait que c'était le souhait des poètes.
C'est un point délicat sur lequel je suis en partie revenu. Ma pensée est forcément évolutive. C'est une préconisation qui concerne l'écriture. Pour le déclamateur, effectivement il faut prononcer ce e avec la même intensité sonore que les syllabes normales comme vous le faites, mais attention, à la condition de ne pas interpréter la virgule comme arrêt temporel, et de la faire sentir uniquement par un accent (tonique, de hauteur ou allongement) sur la syllabe précédent le e post-accentuel. Les e post-accentuels non suivis d'arrêt temporel ont une intensité sonore égale aux voyelles normales. C'est le e suivi d'arrêt temporel (asthéno-tonique) qui a une intensité de 2 dixièmes environ (cas du e en fin de vers). Donc pour prononcer le vers

Partout ruines, débris, au milieu du village

à mon avis, il ne faut pas s'arrêter après ruines, et je conseillerais d'appuyer un peu plus l'accent tonique sur "rui", ce qui fera mieux passer le e post-accentuel et facilitera la compréhension. Ici, le e qui fait 2 dixième d'intensité, c'est le "e" de village en fin de vers.
Alors, nous sommes à peu près d'accord ! « À peu près », parce que, à mon avis, aucun reproche ne peut être fait à celui qui, oralement, renonce totalement au e de fin de vers, option que je préfère : imaginez que le poète fasse rimer « mare » et « départ » ! Mieux, peut-être : « mare » et « calamar » !
André (G., R.)
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Re: L'écriture euphonique

Message par André (G., R.) »

claude_ferrandeix a écrit : mar. 29 oct. 2019, 5:32
André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 « Défaut », dont j'ai déjà parlé, « rugosité », « agressivité », « vulgaire »... que vous employez pour qualifier le langage que vous dites « dysphonique » vont dans le sens, me semble-t-il, de ce que je vous avais signalé d'emblée : vous n'aimez souvent pas notre langue telle qu'elle est.
C'est le principe de tout écrivain de tenter d'élever le niveau de la langue au-dessus du langage courant, et notamment en poésie. Chaque auteur peut choisir (et éventuellement proposer) les préconisations qu'il veut. Je m'appuie sur Boileau essentiellement, mais on pourrait remonter à Aristote. Le problème de Boileau, c'est que les contraintes énormes liées à la rime ne lui permettaient pas d'appliquer les principes d'euphonie qu'il fixait. Les littérateurs du 15e et 16e siècle ont pris le parti de ne pas accepter la langue française telle qu'elle était à l'époque et ont notamment entrepris de la relatiniser. Si vous aviez vécu à l'époque, vous les eussiez désapprouvés. Les préconisations que je propose, me semble-t-il, vont dans le sens du génie de la langue française et surtout dans le sens de nombreux littérateurs, qui recherchent la fluidité. C'est dit-on, une langue "aristocratique" par rapport à de nombreuses langues d'aspect plus proches du "terroir". Donc, j'essaie de poursuivre l'esprit de la langue. Mais ne vous inquiétez pas, je ne me prends pas pour Boileau.
« Relatiniser » la langue française à l'époque de BOILEAU et en « rechercher la fluidité » à votre manière au vingt-et-unième siècle me paraissent totalement étrangers l'un à l'autre.
Élever le niveau de la langue ! Vaste programme ! Je ne suis pas sûr qu'un poète soucieux de beauté stylistique imagine que le riverain de la rue des Violettes l'imite quand il rencontre son voisin. Il s'agit de cohabitation de deux langages, je crois. Français notre belle langue est modeste. On ne s'y prive certes pas de relever des incongruités, de rappeler des règles syntaxiques, de prendre en compte des registres différents. Mais c'est le français de 2019 qui y prime. N'oublions pas que la langue a été parlée avant d'être écrite, qu'elle est d'abord un outil de communication.
André (G., R.)
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Re: L'écriture euphonique

Message par André (G., R.) »

claude_ferrandeix a écrit : mar. 29 oct. 2019, 5:32
André (G., R.) a écrit : dim. 27 oct. 2019, 17:35 Mais il me faut évoquer la séquence la plus étonnante de votre exposé : vous lisez sans le moindre embarras visible une phrase de Poésie et sonorités, de Paul DELBOUILLE, devenue incorrecte et incompréhensible du fait d'un passage dont elle a été tronquée. Elle me plaît bien dans sa version originelle : Nous savons d'expérience — quand on veut bien ne pas l'oublier — que la poésie peut exister sans particulière « harmonie », qu'elle peut exister, même, en dépit d'une certaine cacophonie (et je n'entends pas ici seulement une cacophonie qui serait, comme il arrive, expressive, mais la plate, insignifiante et bénigne rencontre de deux ou de plusieurs sons).
J'avoue ne pas voir où est le problème.
Cela devient étonnant ! Comparez, s'il-vous-plaît, la phrase que vous lisez, à cinquante-six minutes douze secondes du début de la vidéo, et celle que je fournis ci-dessus.
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