Des jeunes gens écrivant bien, des Marsiens ?

[Himeros]

Difficile de comparer jadis à notre époque.
Je pense que beaucoup de jeunes jargonnaient, malmenaient ou balbutiaient à peine notre langue autrefois, mais, la lumière médiatique ne les illuminait pas autant et, leurs erreurs syntaxiques ne trouvaient donc pas un écho équivalent dans la pénombre d'alors.

Aujourd'hui, alors que la bêtise n'est plus coiffée du bonnet d'âne et que la médiocrité est revendiquée voire encensée ici et là, les médias, ces phares modernes, tendent à braquer leurs feux sur d'infâmes pauvretés qu'ils banalisent. Nombreux sont alors ceux qui, sur leurs barques de fortune, peu préparés, suivent celles-ci dans leurs sillons. Plus par mimétisme, grégarisme et paresse que par véritable choix. Je ne pense pas cependant qu'ils soient davantage que leurs aînés, qui ne pouvaient aligner correctement deux phrases ou qui n'avaient de l'école qu'une vague idée. Mais, parce qu'ils sont couverts jour et nuit par la lumière de ces fameux phares, ils apparaissent alors aux yeux des résistants, comme autant de millions de membres d'une même armada, forcément invincible et insubmersible.

Or, ces résistants, qui devraient au moins de temps en temps, quitter leur humeur maussade pour se réjouir comme Lucrèce aimait le faire sur sa falaise, tendent à ne regarder que vers le large éclairé, et ne s'hasardent jamais à jeter un oeil vers le paisible port.

Ils y verraient là, moins de cancres et de grimauds qu'il n'y paraît.

Du moins, j'aime à le penser.

[Jacques]

Les enquêtes et les statistiques sont quand même là pour démontrer que le nombre d'illettrés, voire d'analphabètes, est beaucoup plus important en proportionde la population qu'il ne l'était du temps de nos aïeux, disons dans le premier quart du XXe siècle.