INDIGNATIONS 6

Pour les sujets qui ne concernent pas les autres catégories, ou en impliquent plus d’une
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Jacques
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Message par Jacques »

Sous le titre « Des correcteurs invités à surnoter », à lire ici :
http://www.lepoint.fr/societe/bac-des-c ... 442_23.php

Ainsi donc, au lieu de chercher à relever le niveau de français des cancres du bac, on les encourage dans leur ignorance en incitant à des notations plus généreuses. Pourquoi se donneraient-ils du mal ? Il y avait déjà la loi Haby, qui prescrivait de ne pas compter de fautes pour une longue liste d'erreurs courantes, voilà maintenant qu'on descend encore un peu plus bas.
L'objectif est de faire remonter artificiellement, par une tricherie, la cote de l'académie locale d'Orléans-Tours.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

C'est bien connu ! Étant donné que ce sont les enseignants qui notent, les mauvais résultats sont leur faute. :D

Plaisanterie mise à part, j'ai remarqué que ceux qui suggèrent une réforme de l'enseignement en France raisonnent comme les coiffeurs (qui "coupent tout en laissant toute la longueur"). Ils voudraient réformer sans rien changer.

Réformer ce n'est pas plus de ci ou moins de ça, c'est déconstruire et remonter. Je me suis toujours demandé, par exemple, pourquoi l'enseignement de la langue française n'était pas distinct de l'enseignement de la littérature.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Perkele a écrit :Je me suis toujours demandé, par exemple, pourquoi l'enseignement de la langue française n'était pas distinct de l'enseignement de la littérature.
À tel point que des gens qui n'enseignent que la littérature et pas la langue, sont couramment qualifiés de « professeurs de français ».
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Perkele a écrit :Je me suis toujours demandé, par exemple, pourquoi l'enseignement de la langue française n'était pas distinct de l'enseignement de la littérature.
Mélanger les deux permet d'étudier la littérature en négligeant l'étude la langue.

Je m'éloigne un peu du sujet, mais ça me rappelle mes cours d'allemand : nous avons appris à analyser la psychologie des personnages dans la littérature alors que nous n'étions pas capables d'exprimer les choses simples du quotidien dans cette langue.

Je suis d'accord avec Perkele ; les deux devraient être distincts.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Claude a écrit :Le TLFi situe le bambin entre 2 et 10 ans.
C'est bizarre. J'ai toujours cru que la nuance entre enfant et bambin était évidente.

Voici ce qu'indique mon ancien dictionnaire des synonymes (Larousse 1947), que je garde précieusement :
enfant est un terme très général qui désigne tout garçon ou fille, depuis la naissance jusqu'à l'adolescence. Bambin désigne un petit enfant, avec une nuance de sympathie ou d'intérêt.
Il me semble qu'un enfant qui sait s'habiller tout seul et qui sait prononcer les j et les ch comme les grands n'est plus un bambin.
(Je fais allusion à la prononciation des petits enfants qui disent par exemple : z'ai vu un sat au lieu de j'ai vu un chat).

En ce qui concerne la limite entre l'adolescence et l'âge adulte, j'ai de la peine à considérer comme adultes les jeunes de 18 ans, bien qu'ils soient majeurs.
La croissance se terminant vers 21 ans, il sont biologiquement encore adolescents ; psychologiquement aussi, d'ailleurs.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne crois pas que l'on puisse mathématiquement situer les limites d'âge de ce qu'on appelle des bambins. Je le ressens comme entre un et cinq ans, mais c'est une notion personnelle. La définition du TLFi est douteuse. Je n'ai jamais entendu parler d'un « bambin de neuf ans ».
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Claude
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Message par Claude »

Mon traducteur Reverso me donne :
- d'italien à français : bambino > enfant
Pour vérification de mon traducteur de choc j'ai saisi :
- de français à italien : enfant > bambino

Par ailleurs l'Académie définit l'enfant de la naissance à l'adolescence ; il devrait en être de même pour bambin dérivé de bambino.

C'était mon raisonnement à l'approche imminente et officielle de l'été. :lol:
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est sûr, les efforts vont devenir très difficiles avec le soleil qui tape de plus en plus fort.
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AliceAlasmartise.
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Message par AliceAlasmartise. »

En parlant des oraux de français, que j'ai passés la semaine dernière, le niveau demandé est en effet assez bas.
On m'a simplement demandé, hors du commentaire de texte (qui n'est somme toute qu'un exercice de forme), de définir un style de théâtre, l'écriture d'un dramaturge célèbre et un résumé de l'évolution du style théâtral depuis l'Antiquité.

Finalement c'est simplement une vérification de l'expression orale.
Après, ne pas baisser le niveau engendrerait forcément un désintérêt de bon nombre d’élèves, et beaucoup de difficultés pour d'autres.
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Jacques
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Message par Jacques »

Mais tout cela, ce n'est pas à proprement parler du français.
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Marc81
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Message par Marc81 »

Sauf erreur de ma part, bambin apparaît pour la première fois dans la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie (1762), avec cette définition : "Nom qu'on donne à un enfant. Il est familier."
Dans la sixième édition, l'Académie donne comme exemple "Un petit bambin", ce qui laisse à penser que ledit mot n'est pas réservé aux seuls enfants en bas âge.
Dans Recueil de l'Académie des jeux floraux (1923), on trouve encore cette phrase : « Un bambin à tête blonde, apprenant que vous alliez récompenser d'un souci d'argent un grand ami de sa famille, futur lauréat de beaucoup d'autres de vos concours, demandait à ses parents avec curiosité : "Qu'est-ce donc que l'Académie ?" » On ose croire que ledit bambin ne porte plus de couches-culottes depuis quelque temps.
Autre exemple (extrait d'un livre paru en 1895) : "On fiance des jeunes gens de 15 ans à des filles de 11 ; quelquefois, un bambin de 8 ans est marié à une gamine de 5 ans."
Avançons en âge : "Ce n'était pas trop mal rimé pour un bambin de 12 ans" (Henri Beaune, dans son livre sur Voltaire, 1867).
Il n'en reste pas moins vrai que le mot, emprunté de l'italien bambino ("petit enfant"), fut d'abord employé comme terme de peinture pour désigner l'Enfant Jésus (cf. Dictionnaire étymologique de la langue française)... qui n'est généralement pas bien âgé dans les représentations traditionnelles !
Dernière modification par Marc81 le mer. 19 juin 2013, 15:54, modifié 2 fois.
Mon site Parler français sur les difficultés de la langue française
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AliceAlasmartise.
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Message par AliceAlasmartise. »

Jacques a écrit :Mais tout cela, ce n'est pas à proprement parler du français.
En effet, je m'excuse.
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Claude
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Message par Claude »

Ici nous n'excusons plus, nous donnons des gages. Je vous invite à rédiger trois pages de dissertation dont le sujet est : Quels sont les sentiments éprouvés par un serpent (vous avez le choix de la race) face à une pile d'assiettes ?
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Jacques
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Message par Jacques »

« Le rapport de l'eurodéputée libérale suédoise a recueilli 11 voix pour, 1 contre et 4 abstentions. »

Question : peut-on recueillir des abstentions ? C'est un peu le même genre que quand une publicité nous dit qu'on a ajouté zéro sucres (sic, le S y est bien).
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Claude
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Message par Claude »

Zéro est ressorti des archives numériques depuis la fameuse expression : le risque zéro n'existe pas.
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