Le français sur les ondes

Pour les sujets qui ne concernent pas les autres catégories, ou en impliquent plus d’une
Répondre
Leclerc92
Messages : 3917
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Le français sur les ondes

Message par Leclerc92 »

C'est le titre d'une page copieuse que propose France-Culture sur les fautes à éviter :
https://www.franceculture.fr/sciences-d ... -les-ondes
Avatar de l’utilisateur
Jacques-André-Albert
Messages : 4477
Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Merci pour ce lien vers une liste très riche de recommandations qu de nombreux professionnels de la parole feraient bien de consulter.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Comme vous avez raison !
Bon, l'ergoteur que je suis probablement ne peut pas ne pas contester certains passages :

août n’avait classiquement qu’une seule prononciation correcte : ou ,le a inaugural tout comme le t final étant muets
Le a « inaugural » de « août » a au contraire longtemps été prononcé et l'est encore dans certaines régions.

dam dans au grand dam se prononce habituellement dame (admis), mais il faut savoir que la prononciation la plus orthodoxe est dan , le mot étant d’origine flamande
L'utilisation de l'alphabet international serait préférable : « dam » peut effectivement se prononcer [dɑ̃]. Mais je ne vois rien de flamand là-dedans, le mot étant issu du latin damnum.

l’ajout d’un e ou d’un eu est une dérive fréquente à la fin des mots (matcheu en directeu du Parque des Princes, à l’Oueste de Paris, avecqueu Maxe Dupont et Marke Durand). Ce tic affecte également les mots qui finissent par un e en principe muet (reconnaissanceu, l’Europeu , l’action internationaleu ). Il arrive même qu’on le retrouve à l’intérieur des mots (lorse que).
Mettre sur le même plan « l'ajout d'un e » à « match » et la prononciation du e final de « reconnaissance » a sûrement de quoi étonner nos compatriotes méridionaux !

gent dans le sens de genre, espèce, est un substantif féminin qui se prononce en principe comme Jean (sans le t). Mais lorsque le quiproquo est possible comme dans la gent (l’agent) masculine , on peut prononcer le t afin d’éviter toute confusion
En aucun cas, je ne prononcerais ce t devant « masculine ».

jun gle se prononce jin gle aujourd’hui et non plus jon gle comme le recommandait naguère l’Académie (idem pour junte).
« Jungle » se prononce [ʒœ̃gl] (qu'on peut comparer à « brun ») et non [ʒɛ̃gl] (son vocalique de « brin »).

ré bellion (ré bé lion) et non pas re bé lion
J'écrirais, en renonçant à l'API, ré bè lion.

soyons simples et ne prononçons jamais d’i après un y !
Je ne vois pas où l'auteur veut en venir.

Peter en tant que prénom allemand se prononce péter et non pas à l’anglaise (piter).
Ce n'est pas vrai que pour l'allemand mais pour à peu près toutes les autres langues germaniques que l'anglais.

un long k’ article
Dites-vous cela ? Ma prononciation est « un long g'article ».
Leclerc92
Messages : 3917
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

Je suis sûr que dans la longue liste de fautes, il y en a de discutables.
août n’avait classiquement qu’une seule prononciation correcte : ou ,le a inaugural tout comme le t final étant muets
Le a « inaugural » de « août » a au contraire longtemps été prononcé et l'est encore dans certaines régions.
Je ne suis pas d'accord. Cela fait plusieurs siècles que la prononciation réputée correcte (certes arbitrairement calquée sur celle de la Cour et des bourgeois de Paris) laisse le "a" muet, en dehors de certains dérivés, comme aoûté ou aoûtat. Les anciens dictionnaires et grammaires l'attestent facilement.
dam dans au grand dam se prononce habituellement dame (admis), mais il faut savoir que la prononciation la plus orthodoxe est dan , le mot étant d’origine flamande
L'utilisation de l'alphabet international serait préférable : « dam » peut effectivement se prononcer [dɑ̃]. Mais je ne vois rien de flamand là-dedans, le mot étant issu du latin damnum.
Vous avez raison ; rien de flamand ! Mon père prononçait encore "dan". Pas moi, sauf dans "la peine du dam", mais je n'ai pas souvent l'occasion de le faire !
l’ajout d’un e ou d’un eu est une dérive fréquente à la fin des mots (matcheu en directeu du Parque des Princes, à l’Oueste de Paris, avecqueu Maxe Dupont et Marke Durand). Ce tic affecte également les mots qui finissent par un e en principe muet (reconnaissanceu, l’Europeu , l’action internationaleu ). Il arrive même qu’on le retrouve à l’intérieur des mots (lorse que).
Mettre sur le même plan « l'ajout d'un e » à « match » et la prononciation du e final de « reconnaissance » a sûrement de quoi étonner nos compatriotes méridionaux !
Il est clair que la prononciation méridionale n'est pas considérée généralement par les arbitres du beau langage qui n'ont d'yeux et d'oreilles que pour Paris.
gent dans le sens de genre, espèce, est un substantif féminin qui se prononce en principe comme Jean (sans le t). Mais lorsque le quiproquo est possible comme dans la gent (l’agent) masculine , on peut prononcer le t afin d’éviter toute confusion
En aucun cas, je ne prononcerais ce t devant « masculine ».
Moi non plus.
jun gle se prononce jin gle aujourd’hui et non plus jon gle comme le recommandait naguère l’Académie (idem pour junte).
« Jungle » se prononce [ʒœ̃gl] (qu'on peut comparer à « brun ») et non [ʒɛ̃gl] (son vocalique de « brin »).
Vous avez raison, même si Paris (toujours Paris) ne fait pas de différence entre les deux sons.
ré bellion (ré bé lion) et non pas re bé lion
J'écrirais, en renonçant à l'API, ré bè lion.
Mon petit Robert n'est pas de votre avis. Le TLFi donne les deux prononciations.
soyons simples et ne prononçons jamais d’i après un y !
Je ne vois pas où l'auteur veut en venir.
Je ne vois pas non plus !
un long k’ article
Dites-vous cela ? Ma prononciation est « un long g'article ».
Je le dirais — peut-être — dans un texte poétique, de même que j'y dirais "sang K impur". Mais pas dans le discours courant où je prononce comme vous.
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Dire « sang k’impur » pour « sang impur » ne me viendrait en aucun cas à l’idée. Lorsque je dois lier oralement « sang » à un mot commençant par un son vocalique, je pense à des mots comme « sanguin » et [kɛ̃pyr] évoque pour moi immanquablement la graphie « qu’impur ».
Je viens de terminer la lecture du Français sur les ondes. La deuxième partie de ce texte comporte moins de passages sujets à caution. Mais j’y relève celui-ci : Débuter et démarrer étant intransitifs on ne peut pas débuter une interview , on la commence. En revanche, on peut et même on doit la débuter par une question. Avez-vous observé que l’auteur, après avoir critiqué à juste titre l’emploi transitif de débuter, tombe lui-même dans le piège qu'il dénonce ?!
Je regrette aussi que la liste des mots qui changent de sens en changeant de genre ne fasse pas la distinction entre ceux de la même famille (le mort, la mort) et ceux dont les étymons sont sans rapport l’un avec l’autre (le moule remonte au latin modulus, la moule vient de musculus ; le latin pensilis a donné le poêle, tandis que patella a évolué vers la poêle…).
Leclerc92
Messages : 3917
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

André (G., R.) a écrit :Dire « sang k’impur » pour « sang impur » ne me viendrait en aucun cas à l’idée. Lorsque je dois lier oralement « sang » à un mot commençant par un son vocalique, je pense à des mots comme « sanguin » et [kɛ̃pyr] évoque pour moi immanquablement la graphie « qu’impur ».
La liaison en "k" est désuète mais elle était encore parfaitement observée la dernière fois (il y a quelques années) que j'ai entendu Phèdre de Racine au théâtre (il y a au moins trois exemples de liaison de "sang" avec un mot commençant par une voyelle).
En revanche, elle a été abandonnée dans la Marseillaise.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9733
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Leclerc92 a écrit :
André (G., R.) a écrit :Dire « sang k’impur » pour « sang impur » ne me viendrait en aucun cas à l’idée. Lorsque je dois lier oralement « sang » à un mot commençant par un son vocalique, je pense à des mots comme « sanguin » et [kɛ̃pyr] évoque pour moi immanquablement la graphie « qu’impur ».
La liaison en "k" est désuète mais elle était encore parfaitement observée la dernière fois (il y a quelques années) que j'ai entendu Phèdre de Racine au théâtre (il y a au moins trois exemples de liaison de "sang" avec un mot commençant par une voyelle).
En revanche, elle a été abandonnée dans la Marseillaise.
C'est bien avec cette liaison que nous avons appris notre hymne national à l'école primaire. Je sais, il y a bien longtemps... :vieuxsage:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Yeva Agetuya
Messages : 1942
Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43

Message par Yeva Agetuya »

Leclerc92 a écrit :
ré bellion (ré bé lion) et non pas re bé lion
J'écrirais, en renonçant à l'API, ré bè lion.
Mon petit Robert n'est pas de votre avis. Le TLFi donne les deux prononciations.
Mais devant une double consonne, le e doit se prononcer ê : ʁe.bɛ.ljɔ̃
Leclerc92
Messages : 3917
Inscription : jeu. 29 nov. 2012, 17:06

Message par Leclerc92 »

D'une part, il arrive que les doubles consonnes s’accommodent d'un e fermé :
http://www.languefrancaise.net/forum/vi ... 23#p149023
D'autre part, l'existence de deux prononciations ici vient du fait que "rébellion" fait partie, selon Fouché, des noms où le double "l" sonne toujours comme un "l" simple, ce qui a pu justifier le "é".
Warnant donne néanmoins comme prononciation unique le "e" ouvert.
Martinet donne les deux prononciations, mais la majorité des locuteurs de l'échantillon font le "e" ouvert.
(Aucun des deux ne note une prononciation avec "l" double)
Répondre