C'était fatal !

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André (G., R.)
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C'était fatal !

Message par André (G., R.) »

Une proche, aveugle, me signale avoir entendu récemment à la télévision, dans un film audio-décrit : Il prend un livre, Le Fataliste, de Jacques Diderot !
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Claude
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Re: C'était fatal !

Message par Claude »

J'ai consulté la Toile pour apprendre qu'il s'agit de Jacques le Fataliste de Diderot.
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André (G., R.)
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Re: C'était fatal !

Message par André (G., R.) »

Je me rappelle en avoir lu jadis des extraits dans le Lagarde et Michard. C'est une critique sociale, en particulier du clergé du XVIIIe siècle. Diderot, qui sait bien qu’il n’écrit pas un traité philosophique, en profite pour inclure dans son roman la doctrine fataliste. Si Diderot n'était nullement fataliste, c'est peut être plus une raillerie que l'auteur fait ici. Jacques pense donc que le monde est régi par le fatalisme, affirmant que les événements sont déterminés par le principe de causalité ; les actions nient donc le principe de libre-arbitre. Les hommes n’agissent pas de leur propre volonté mais, inconsciemment, sont déterminés par d’innombrables mobiles plus ou moins dérobés, qui sont d’une part l’éducation et d’autre part le caractère propre à chaque individu. Ce fatalisme, rigoureusement moderne en comparaison de celui prôné par les Stoïciens, est néanmoins différent de celui qu’affirme Jacques dans le roman : tout n’est pas écrit « là-haut », de façon irrémédiable, ce qui reviendrait à dévaloriser l’importance de l’action. Bien plutôt, ce type de fatalisme prétend qu’une action peut modifier la fin qui nous attend. C’est donc un déterminisme. Mais [...] le terme « déterminisme » ne rentrera dans la langue que quelques années après la mort de l’auteur. (Bien que ce texte de Wikipédia me paraisse laisser à désirer, il donne peut-être une idée de la philosophie du roman).

L'importance que revêt l'audio-description pour les déficients visuels ne demande aucune explication ! Je suis admiratif, le cas échéant, de ces commentaires insérés dans le film entre les paroles des acteurs ou les autres éléments sonores indispensables à la bonne compréhension. Mais du fait de ma vue satisfaisante, je les ressens plutôt comme une gêne lorsque je regarde un film en compagnie d'un aveugle.
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