Les scouts

Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Doubs (près de l'abreuvoir)

Message par Claude »

Jacques a écrit :Le Dictionnaire historique nous dit que les jacques a servi à désigner en 1359 les paysans qui ont participé à la révolte de 1358, à cause de la fréquence de ce prénom dans le monde paysan....
C'est donc ce qui s'appelait la jacquerie.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Oui, c'est bien le nom qu'on a dès le début donné à cette révolte paysanne.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Doubs (près de l'abreuvoir)

Message par Claude »

Je n'ai pas pris le temps de me renseigner mais je suppose que jacquemart, l'automate qui sonne les heures (il y en a un au clocher de l'église Sainte-Madeleine à Besançon) doit aussi dériver de Jacques.
codrila

Message par codrila »

Desiderius a dit:
Je n'appellerais certainement pas commune une expression dont vous seriez bien en peine de trouver des attestations au XVIIe siècle, autre que celle que vous mentionnez, très indirecte car je ne crois pas que le texte original soit en ligne. On n'en trouve sur GL qu'une seule autre attestation ancienne, au XVIIIe siècle, assez mystérieuse comme titre d'ouvrage, mais encore apparemment avec le sens du flatteur de son maître.
C'est très maigre pour dire qu'une expression était commune et très insuffisant pour expliquer sa résurgence soudaine à la fin du XIXe siècle, dans un sens au demeurant différent.
Je ne peux évidemment pas prouver cela, mais les expressions utilisant le nom Jacquet ( avec un sens dépréciatif, moqueur, ironique) citées par Oudin à la même époque ( voir mon post plus haut) sont toutes signalées comme populaires voire appartenant à la langue vulgaire.
Le dénominatif Jacquet ,diminutif de Jacques, était typique des façons de parler des provinces ou des campagnes.

En ce sens, on peut légitimement supposer que l'expression, même si elle n'apparaît qu' à l'écrit dans un texte littéraire ( pas de magnétophone:) , est issue du registre populaire et donc commune :) Il est également raisonnable de penser qu'elle n'a pas été inventée à ce moment là.

Quant à dire que le sens s'en était perdu en français et ne signifiait plus du tout au XIXème " fourbe ou flatteur" c'est à voir:
http://books.google.com/books?id=IAAIAA ... yig&edge=0
1895 , au sens de flatter, faire le fourbe.

L'évolution de sens semble par ailleurs compréhensible: avoir un comportement fourbe, peu fiable et faire l'imbécile, faire semblant de l'être ne sont pas très éloignés et l'on trouve plusieurs occurrences contenant cette acception intermédiaire: quelqu'un qui semble faire le niais et auquel il ne faut pas se fier.
codrila

Message par codrila »

D'autre part, grâce au dictionnaire d'ancien français de Godefroy, on peut effectivement faire un bout de chemin :)

Les jacqueries ont bien désigné les émeutes et révoltes paysannes des jacques, appelés ainsi, comme il a été dit sur ce fil, car le prénom était fréquent dans les campagnes françaises.

Mais, ce prénom a aussi donne la jacque ( veste courte, en référence à l'habit des paysans) et son diminutif jacquette nous est encore familier, laquelle jacquette Littré définit comme :
Habillement qui descend jusqu'aux genoux ou un peu plus bas, et qui était anciennement à l'usage des paysans et des hommes du peuple.
Et Godefroy ( dictionnaire ancien français) explique que jaque/jacque/ jaquet/jacquet signifiait aussi: un domestique, un valet, un parasite, un bouffon.

Comme quoi l'habit fait le moine :D

L'anglais pourrait avoir emprunté au français: le jack désignait aussi un homme ordinaire, paysan, un valet. Même évolution.

L'allemand a aussi emprunté puisque die Jacke vient du moyen-français et de l'habir porté par les paysans. Aujourd'hui, une Jacke est une veste.

Ce qui nous promène autour de ce mot mais ne montre pas de quand date l'expression faire le jacques ou le jacquet.

Cependant, je viens de trouver une attestation encore plus ancienne:

L'évèque Jacques Amyiot, né en 1513 et mort en 1593, traduit Plutarque.
Et, dans le Traité de la mauvaise Honte , au chapitre VIII, il écrit :

" Tu le loueras doncques hautement et follement, et feras bruit des mains en applaudissant comme les jacquets "

On remonte d'un siècle, puisque Amyiot emploie faire comme les jacquets au sens de faire le fourbe, le flatteur.
Desiderius

Message par Desiderius »

codrila a écrit :Quant à dire que le sens s'en était perdu en français et ne signifiait plus du tout au XIXème " fourbe ou flatteur" c'est à voir:
http://books.google.com/books?id=IAAIAA ... yig&edge=0
1895 , au sens de flatter, faire le fourbe.
Cet extrait incomplet, de l'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux si ma mémoire est bonne, devrait être produit en entier pour être bien compris. Il s'attache, je pense, à montrer l'origine de l'expression "faire le jacques" qu'il croit trouver -- bien sûr -- dans le passage déjà commenté des mystérieux Jeux de l'Inconnu. La phrase qui vient ensuite, tirée d'un journal de 1895 est en fait d'Alphonse Allais. Il l'a reprise dans un livre paru en 1897 Le Bec en l'Air. Vous verrez en contexte que le sens n'est nullement "faire le fourbe ou flatteur", mais "faire le mariole", bref, "faire le jacques" !
codrila a écrit :Cependant, je viens de trouver une attestation encore plus ancienne:
L'évèque Jacques Amyiot, né en 1513 et mort en 1593, traduit Plutarque.
Oui, cette citation apparaissait déjà dans les premières recherches, en relation avec les Jeux de l'Inconnu, l'un servant à expliquer le sens de l'autre (cf. Francisque Michel). Mais ce qui est intéressant, en l'occurrence, ce n'est pas tant de remonter en arrière de 60 ans (Godefroy est là pour remonter encore plus loin ; l'expression est d'ailleurs aussi citée dans La Curne de Sainte Palaye à l'article Jacquet, bouffon), mais plutôt d'attester la permanence de l'expression aux XVIIIe et XIXe siècle, avant les années 1880 où se développe faire le jacques. À noter l'hypothèse peu vraisemblable de Quitard dans son vieux Dictionnaire étymologique des proverbes pour expliquer jacquet dans le sens de flatteur :
Jacquet était, dit-on, venu par corruption de jacet, troisième personne du présent de l’indicatif du verbe latin jaceo, employé pour exprimer l’action du flatteur qui se prosterne, qui se met pour ainsi dire à plat ventre devant la personne qu’il veut flagorner.
Avatar de l’utilisateur
TSOS
Messages : 519
Inscription : ven. 04 févr. 2011, 13:22
Localisation : Duché de Bretagne / Nordrhein Westfalen /S'la,sk

Message par TSOS »

Codrila, il me semble que le wiktionary.de n'est pas d'accord avec votre étymologie franco-paysanne de Jacke. Ceci étant dit, je porte ma confiance davantage en vous, quitte à choisir entre les deux... :wink:
Desiderius

Message par Desiderius »

Cette page Wiktionary évoque une vieille hypothèse maintenant abandonnée, comme le rappelle le TLFi. Du reste, vous verrez une autre information sur la page wikipedia.de, qui évoque bien le rattachement paysan.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Claude a écrit :Je n'ai pas pris le temps de me renseigner mais je suppose que jacquemart, l'automate qui sonne les heures (il y en a un au clocher de l'église Sainte-Madeleine à Besançon) doit aussi dériver de Jacques.
Il viendrait de l'ancien provençal jaqueme, « Jacques ».
Dernière modification par Jacques le mer. 07 sept. 2011, 8:11, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
codrila

Message par codrila »

En ce qui concerne le terme Jacke allemand, cher TSOS , il ne s'agit nullement de ma position personnelle mais de celle des étymologistes de la langue allemande, de Kluge ( Etymologisches Wörterbuch der deutschen Sprache) et de celui de Pfeifer , en ligne ( DWDS Digitales Wörterbuch der deutschen Sprache).

Respectivement: dictionnaire étymologique de la langue allemande ( Kluge) et Dictionnaire en ligne de la langue allemande). Tous deux sont formels:

Je cite pour ceux qui comprennent l'allemand:
Entlehnung (15. Jh.) von mfrz. jaque ‘kurzer, eng anliegender Männerrock, Wams’ (vgl. mfrz. jaque de maille ‘Panzerhemd’). Die Bezeichnung für das bäuerliche Kleidungsstück ist eine Übertragung von mfrz. ja(c)ques (Plur.), dem Spitznamen für die Bauern, nach dem unter ihnen verbreiteten Namen Jacques (aus Jacobus); vgl. mfrz. frz. jacquerie für den Bauernaufstand 1358 in Nordostfrankreich, ferner Jacques Bonhomme ‘einfältiger, dummer Mensch’ (14. Jh.), Bezeichnung für den Bauern (im Dt. dafür dummer Michel). Im Frz. wird bald die deminutive Ableitung jaquette f. ‘Jacke der Bauern’ (14. Jh.), dann allgemein ‘kurzer, eng anliegender Männerrock’ üblich, die im 19. Jh. mit Genuswechsel in der Form Jackett n. ‘Jacke zum Herrenanzug’ ebenfalls ins Dt. und in andere europäische Sprachen gelangt.
Traduction:


Emprunt ( 15ème siècle) au moyen-français jaque ( courte veste masculine ajustée, sorte de pourpoint , cf " jaque de maille"). L'acception concernant l'habit des paysans est empruntée au moyen français jacques ( pluriel) , sobriquet donnés aux paysans , car le prénom Jacques ( venant de Jacob) était fréquent parmi eux.; comparer aussi avec le terme jacquerie ( moyen français et français moderne) qui désigne la révolte paysanne du nord de la France en 1358, puis au sobriquet Jacques Bonhomme ( au 14ème siècle, désigne un homme rustre, bête, et qui devient un terme général désignant les paysans ( équivalent allemand: dummer Michel/ Michel , le niais) . En français, apparaît bientôt ( au 14ème siècle) le diminutif jaquette ( veste de paysan) qui sera plus généralement employé au sens de veste d'homme ajustée et qui va entrer dans la langue allemande au 19 ème siècle sous la forme Jackett , avec changement de genre ( neutre, en allemand) au sens de veston ( partie haute d'un costume d'homme). Le terme fera aussi son entrée dans plusieurs autres langues européennes.
Dernière modification par codrila le mar. 06 sept. 2011, 20:06, modifié 2 fois.
codrila

Message par codrila »

Je souhaite revenir sur l'expression : faire le Jacques/ faire le jacquet.

Desidrius, je ne sais pas exactement où vous voulez en venir, à supposer que vous ayez un but précis :)

Tout d'abors, notez que l'extrait que j'avais cité ne venait pas de l'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux mais d'un volume publié par l' Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique pour la classe des lettres et des sciences morales et politiques.

Ceci dit, cela revient au même, si ce n'est que l'ouvrage de référence me semble plus crédible. l'extrait en est strictement le même.

Visiblement, dans ce court extrait, si Alphonse Allais est cité , c'est pour montrer qu'il emploie le terme au sens de flatter, accepter, se plier aux exigences des supérieurs , donc en liaison avec le premier sens attesté.
Je vais y revenir...


Pour ma part, je pense qu'il s'agit bien d'une évolution française à partir du jaque/jaquet/ jacque/jacquet de l'ancien français, tel qu'on le trouve dans ce dictionnaire de Godefroy, avec déjà l'extension domestique, valet, parasite, bouffon.

On part du sens propre ( habit d'homme serré) pour arriver par métonymie à celui qui le porte le valet, le domestique, puis le sens va passer au comportement de celui-ci fait de flatterie, de flagornerie, de flatterie, donc caractère non sincère, fourbe vis à vis des puissants ou des supérieurs hiérarchiques. Et ensuite, de faire semblant, jouer un jeu pour plaire aux grands , aux riches, pour amuser comme le bouffon, on est passé à l'idée de faire le pitre, de faire l'imbécile, de faire n'importe quoi.

Et je pense qu'il n'est nul besoin d'aller chercher un emprunt à l'anglais dans ce cas de figure.

Vous prétendez qu'il y aurait une vide immense entre une époque où on trouverait l'expression faire le jaquet au sens de flatter, se plier, faire des fausses courbettes et faire le Jacques au sens de faire l'idiot qui n'apparaîtrait qu'en fin du XIXème siècle.

Je pense qu'on peut trouver d'une part des formes intermédiaires montrant l'évolution de sens et d'autre part des indices de continuité.

Je tente:

A) dans le sens: flatterie , soumission aux supérieurs, fausse approbation, etc:

- 1) je rappelle cette attestation de l'évèque Amyiot, traduisant Plutarque au 16ème siècle , la citation de 1640 et les attestations d'Oudin d'expressions où le terme jacquet montre une dérision, moquerie et une origine populaire, commune des expressions.

-2) 1710: cette citation de Mémoires pour servir l'Histoire de France, citant la bibliothèque de Mme de Montpensier, dans laquelle figure l'ouvrage suivant:

- La nouvelle façon de faire le jaquet auprès des grands
par le Sieur de la Guiche.

Ceci dit, cette attestation illustre à nouveau le sens de cette expression à la fin du 16ème siècle puisqu'il y figure la date de 1587.

3) Alphonse Allais: eh bien, justement, à la lecture attentive du sketch humristique que vous mettez en ligne ( il faut aller assez loin , en bas de page pour le trouver), on s'aperçoit qu'Alphonse Allais ne l'emploie pas du tout au sens de faire le mariole!

De quoi s'agit-il? rapidement:

Un commercial a eu de mauvais résultats financiers, se trouve confronté à son supérieur qui lui reproche de ne pas savoir s'y prendre avec la clientèle et de ne pas savoir se présenter correctement. Autrement dit, il remet en cause son savoir professionnel et lui demande , aux fins de vérification, d'entrer avec lui dans un jeu de rôle. C'est dans ce contexte qu'apparaît notre locution , le narrateur précisant les pensées de ce commercial: " il n'était pas payé pour faire ainsi le jacques devant son patron et ses collègues"

Peut-on considérer que mimer son métier consiste à faire l'imbécile, le guignol? oui et non. C'est se comporter comme un bouffon , au sends ancien, amuser la galerie à la demande d'un supérieur, et ce, parce qu'il n'est pas en vraie situation de travail, parce qu'un patron, un puissant lui demande de faire quelque chose , de s'y plier et que ce ne sera pas sincère, puisque artificiel.
C'est d'ailleurs ce que la suite du sketch prouve car le commercial va entrer dans un rôle superbe qui lui permettra de ridiculiser le patron, adversaire dans ce jeu de rôles et par là de prouver son talent professionnel et ne pas être renvoyé. Ce qu'il a montré, c'est son refus de faire le jacques au gré du patron. Sens traditionnel.


B) dans le sens: faire le rigolo, faire des gamineries, faire n'importe quoi.

Vous affirmez que ce terme n'apparaît qu'à la fin du 19 ème.

Or, voici l'expression faire le jacquet , dans cette deuxième acception , utilisé en 1781 ! Serait-ce le chaînon manquant?

Contexte: il s'agit des militaires:
"Accoutumés à voir de jeunes écoliers de Duggats galopper devant nos fronts de bandières, ou faire les jacquets devant nos lignes , les fonctions des aides- de- camp ne se sont pas présentées à leurs yeux aussi importantes que je crois les voir."
Ces jeunes écoliers qui galoppent et font les jacquets devant les lignes ne semblent pas être des gens sérieux.

Nous sommes loin de la fin du XIXème siècle, nous avons ici l'expression ancienne avec un sens très proche de l'acception moderne.

De même, nous trouverons des exemples d'expressions modernes ( faire le Jacques) dans lequel le contexte montre qu'il s'agit d'un rôle, d'une personne qui fait la bête et dont il faut se méfier, d'où la trace de la duperie, fourberie...
codrila

Message par codrila »

E je vous livre tout de même avec sincérité un doute:

Il se pourrait qe ces jacquets-là ne soient pas des galopins mais des élèves cavaliers faisant les jockeys ( jacquet a également été le terme français correspondant avant de céder la place à l'anglicisme). Dans ce cas, ce serait un exemple à ne pas retenir, ce qui ne prouve pas l'abence de parenté entre faire le jacquet et faire le Jacques :)
Desiderius

Message par Desiderius »

codrila a écrit :Desidrius, je ne sais pas exactement où vous voulez en venir, à supposer que vous ayez un but précis :)
Oui, essayer d'y voir plus clair sur l'origine de l'expression, si c'est possible !
Visiblement, dans ce court extrait, si Alphonse Allais est cité , c'est pour montrer qu'il emploie le terme au sens de flatter, accepter, se plier aux exigences des supérieurs , donc en liaison avec le premier sens attesté.
Il faudrait avoir des extraits plus longs des ouvrages de Google Livres pour savoir exactement ce que les auteurs cherchent à démontrer. Ce n'est qu'une supputation, contredite (à mon avis) par le contexte d'Allais, mais nous y revenons plus bas.
Pour ma part, je pense qu'il s'agit bien d'une évolution française à partir du jaque/jaquet/ jacque/jacquet de l'ancien français, tel qu'on le trouve dans ce dictionnaire de Godefroy, avec déjà l'extension domestique, valet, parasite, bouffon. [...]
Et je pense qu'il n'est nul besoin d'aller chercher un emprunt à l'anglais dans ce cas de figure.
C'est aussi mon avis, de principe. Reste à l'étayer par des textes.
-2) 1710: cette citation de Mémoires pour servir l'Histoire de France, citant la bibliothèque de Mme de Montpensier, dans laquelle figure l'ouvrage suivant:

- La nouvelle façon de faire le jaquet auprès des grands
par le Sieur de la Guiche.
Ceci dit, cette attestation illustre à nouveau le sens de cette expression à la fin du 16ème siècle puisqu'il y figure la date de 1587.
La date de 1710 est ici sans intérêt puisqu'on se contente de reprendre dans un inventaire le titre (pas forcément compris) d'un livre ancien. C'est donc plutôt une attestation du 16e siècle.
3) Alphonse Allais: eh bien, justement, à la lecture attentive du sketch humristique que vous mettez en ligne ( il faut aller assez loin , en bas de page pour le trouver), on s'aperçoit qu'Alphonse Allais ne l'emploie pas du tout au sens de faire le mariole!
Je ne partage pas du tout votre analyse. De surcroît, ce serait bien surprenant qu'Allais ressuscite ici une expression dans son sens ancien non attesté depuis deux siècles, au lieu d'utiliser l'expression dans le sens nouveau qu'elle venait justement de prendre autour des années 1880.

B) dans le sens: faire le rigolo, faire des gamineries, faire n'importe quoi.
Vous affirmez que ce terme n'apparaît qu'à la fin du 19 ème.
Je ne fais que répéter ce qu'affirment, avec une belle unanimité, les ouvrages savants. Mais nous avons déjà vu plusieurs fois que les possibilités qu'offrent les outils informatiques permettent de faire reculer les dates des premières attestations. Pas toujours cependant.
Or, voici l'expression faire le jacquet , dans cette deuxième acception , utilisé en 1781 ! Serait-ce le chaînon manquant?
J'avoue que le sens ne me paraît pas clair. L'observation que vous faites dans le message suivant jette effectivement un doute sur la pertinence de la citation.
J'ai bien peur que nous soyons près d'avoir épuisé les ressources aisément disponibles par Google Livres ou Gallica. Pour en savoir plus, cela demanderait de beaucoup plus gros moyens.
Pour le plaisir, juste un poème complet de Remy Belleau, dans l'édition de 1578 :
Elle mesme

C'est maintenant qu'il faut que librement je die
Tant m'estes importun, que vous me cajollez,
Taisez-vous je vous pry, Monsieur, vous m'enjollez
De vos propos succrez qui m'ont toute estourdie.


Or qu'en me caressant, vostre ame, vostre vie,
Vostre espoir, vostre coeur, humble vous m'appellez,
Je sçay sous ces beaux mots que vous dissimulez,
Et cachez doucement le nom de vostre amie.


Anda je ne veux point vous servir de jacquet,
Je sçay ce que l'on dit, et comme le cacquet
Mesme entre nos voisins se jette à l'avanture.


Mais je merite bien avoir un serviteur
Qui m'aime et me caresse et me donne son coeur,
Et non pas de servir d'ombre et de couverture.
Répondre