Dans ce cas comme dans bien d'autres, nous avons affaire au NE explétif, c'est-à-dire qu'il n'est pas obligatoire et ne remplit aucune fonction grammaticale. C'est une fausse négation, et son utilisation est libre. Les deux formes sont donc correctes. On le rencontre dans d'autres constructions : Je crains qu'il se fâche – Je crains qu'il ne se fâche etc. Il peut parfois donner un tour plus élégant à la phrase mais rien de plus.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
JR a écrit :Je déteste le "NE explétif" : c'est une source de confusion.
On peut le ressentir de cette façon, au moins dans certains cas, car on aurait peut-être tendance (c'est une supposition) à vouloir le faire suivre d'un pas sous-entendu. Est-ce bien cela que vous voulez dire ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
JR a écrit :Je déteste le "NE explétif" : c'est une source de confusion.
On peut le ressentir de cette façon, au moins dans certains cas, car on aurait peut-être tendance (c'est une supposition) à vouloir le faire suivre d'un pas sous-entendu. Est-ce bien cela que vous voulez dire ?
Oui, exactement.
Et ce d'autant plus qu'un de mes professeurs de français avait expliqué que la négation était exprimée par le "ne", et que le "pas" était facultatif; en fait, il voulait surtout s'opposer aux expressions familières telles que "j'aime pas", "t'iras pas", "il veut pas", etc. . .
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
En vous répondant j'y avais pensé ; le français a cette particularité d'utiliser la double négation, ce qui peut sembler un peu redondant. Jadis on disait je ne peux ou je ne sais etc., on trouve encore cette négation simple en littérature mais plus rarement dans la langue orale. L'omission de pas est donc correcte, mais le ne est absolument obligatoire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
C'est peut-être le besoin de toujours renforcer l'expression de la pensée, poussé aujourd'hui à un point tel qu'il impose le culte de la redondance et du pléonasme, comme les « télécommandes à distance », les « Je vous entends parfaitement bien » sans parler des « jeunes adolescents ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
C'est la même chose avec rien et personne qui ont une valeur positive et expriment pourtant souvent une négation, même employés seuls, à cause de leur fréquent usage avec NE.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).