Salon international de l'agriculture de Paris

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André (G., R.)
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Salon international de l'agriculture de Paris

Message par André (G., R.) »

En ce dimanche, avec le Salon en arrière-plan, la toute simple phrase ci-dessous, prononcée par un paysan dans une vidéo, me paraît avoir au moins trois avantages :
• son humour, certes un peu grinçant,
• la possibilité qu'elle nous offre d'être commentée sur sa forme,
• surtout, pour le fond, l'information qu'elle apporte quant à la grande solitude de certains de ceux qui nourrissent les Français.
La voici : Les gens à qui je parle le plus, c'est à mes vaches et à mon chien.
Koutan
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par Koutan »

Bien sûr, cette phrase assimile les animaux à des gens, mais ça procède justement de l'humour grinçant que vous évoquez. C'est aussi une anacoluthe, due à la présence de la préposition "à" car sans elle ce ne serait plus qu'une erreur de nombre dans la conjugaison du verbe être.

Puis-je aussi vous soumettre, sur le même sujet, une autre phrase entendue souvent qui, à mon sens, mériterait une simple petite inversion pour éviter de suggérer une résistance hors du commun de nos amis agriculteurs :
« Un agriculteur se suicide tous les deux jours. »
Leclerc92
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par Leclerc92 »

Oui, ou une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours.
Ces formules, qui courent sous la plume et dans la bouche des journalistes, m'horripilent aussi.
André (G., R.)
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par André (G., R.) »

Koutan a écrit : dim. 23 févr. 2020, 20:05 C'est aussi une anacoluthe, due à la présence de la préposition "à"
Excusez-moi, il ne me semble pas que « c'est à mes vaches » constitue une anacoluthe. C'en est même l'inverse, je crois, en ce sens qu'on a affaire là à un ajout intempestif, celui de la préposition « à », alors que c'est la suppression d'un élément grammaticalement indispensable qui provoque une anacoluthe.
Koutan a écrit : dim. 23 févr. 2020, 20:05car sans elle ce ne serait plus qu'une erreur de nombre dans la conjugaison du verbe être.
« C'est » suivi d'un nom attribut au pluriel était courant dans la langue classique et son acceptation me semble plutôt progresser en français contemporain. Bon, je continue de préférer « ce sont mes vaches » à « c'est mes vaches » ; à vrai dire, davantage par habitude que par souci grammatical.
Koutan a écrit : dim. 23 févr. 2020, 20:05Puis-je aussi vous soumettre, sur le même sujet, une autre phrase entendue souvent qui, à mon sens, mériterait une simple petite inversion pour éviter de suggérer une résistance hors du commun de nos amis agriculteurs :
« Un agriculteur se suicide tous les deux jours. »
Oui. Possible aussi : Un suicide d'agriculteur a lieu tous les deux jours.
Koutan
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par Koutan »

André (G., R.) a écrit : dim. 23 févr. 2020, 23:09
Excusez-moi, il ne me semble pas que « c'est à mes vaches » constitue une anacoluthe. C'en est même l'inverse, je crois, en ce sens qu'on a affaire là à un ajout intempestif, celui de la préposition « à », alors que c'est la suppression d'un élément grammaticalement indispensable qui provoque une anacoluthe.

C'est vrai, ça ne doit pas être une anacoluthe, mais c'est quand même plus proche de l'anacoluthe que du moule à gaufre, du sapajou ou du bachi-bouzouk.
André (G., R.)
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par André (G., R.) »

:lol:
J'ai aimé que, dans la phrase du paysan, le complément de « parler » soit amené par « à » et non par « avec ». En langage... aseptisé, elle pourrait devenir, je crois : Les êtres à qui je parle le plus sont mes vaches et mon chien.
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Jacques-André-Albert
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par Jacques-André-Albert »

Cette phrase pourrait, quoi qu'il en soit, prendre place dans une prestation d'un humoriste.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par Perkele »

André (G., R.) a écrit : dim. 23 févr. 2020, 23:09
Oui. Possible aussi : Un suicide d'agriculteur a lieu tous les deux jours.
Formulée de la sorte, cette phrase me semble plus une règle qu'une constatation, sur le modèle "Un contrôle a lieu toutes les semaine".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Re: Salon international de l'agriculture de Paris

Message par André (G., R.) »

L'un n'empêche pas l'autre, je crois. Et nous sommes peu habitués aux règles concernant le suicide ! D'ailleurs, quand il s'agit de réglementation, le futur est fréquent : Un contrôle aura lieu toutes les semaines.
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