Sans que cela

[Perkele]

Dit-on :

-sans que cela vous engage à...

- sans que cela ne vous engage à...

[Jacques]

Dans ce cas comme dans bien d'autres, nous avons affaire au NE explétif, c'est-à-dire qu'il n'est pas obligatoire et ne remplit aucune fonction grammaticale. C'est une fausse négation, et son utilisation est libre. Les deux formes sont donc correctes. On le rencontre dans d'autres constructions : Je crains qu'il se fâche – Je crains qu'il ne se fâche etc. Il peut parfois donner un tour plus élégant à la phrase mais rien de plus.

[JR]

Je déteste le "NE explétif" : c'est une source de confusion.

[Jacques]

Je déteste le "NE explétif" : c'est une source de confusion.

On peut le ressentir de cette façon, au moins dans certains cas, car on aurait peut-être tendance (c'est une supposition) à vouloir le faire suivre d'un pas sous-entendu. Est-ce bien cela que vous voulez dire ?

[JR]

Je déteste le "NE explétif" : c'est une source de confusion.

On peut le ressentir de cette façon, au moins dans certains cas, car on aurait peut-être tendance (c'est une supposition) à vouloir le faire suivre d'un pas sous-entendu. Est-ce bien cela que vous voulez dire ?

Oui, exactement.
Et ce d'autant plus qu'un de mes professeurs de français avait expliqué que la négation était exprimée par le "ne", et que le "pas" était facultatif; en fait, il voulait surtout s'opposer aux expressions familières telles que "j'aime pas", "t'iras pas", "il veut pas", etc. . .

[Jacques]

En vous répondant j'y avais pensé ; le français a cette particularité d'utiliser la double négation, ce qui peut sembler un peu redondant. Jadis on disait je ne peux ou je ne sais etc., on trouve encore cette négation simple en littérature mais plus rarement dans la langue orale. L'omission de pas est donc correcte, mais le ne est absolument obligatoire.

[Perkele]

Avez vous remarqué que le pendant du "ne" exprime une petite chose : un pas, un point, une goutte ?

Ou bien, qu'au contraire, le "ne" nie l'énorme quantité exprimée par "guère", "jamais", "plus" ?

[Jacques]

Je suis peut-être fatigué à la fin de la semaine, mais je ne vous suis (pas) tout à fait.

[Perkele]

NE suffit à exprimer la négation. Au fil du temps on y a rajouté : pas, point, goutte pour renchérir :

Je n'y vois point = je n'y vois même pas un point

[Jacques]

C'est peut-être le besoin de toujours renforcer l'expression de la pensée, poussé aujourd'hui à un point tel qu'il impose le culte de la redondance et du pléonasme, comme les « télécommandes à distance », les « Je vous entends parfaitement bien » sans parler des « jeunes adolescents ».

[Perkele]

Et, deuxième partie de ma remarque :

Je ne le ferais jamais (jamais = toujours, mais comme il est nié par NE...)

Je ne l'aime guère (guère = beaucoup, mais il est nié par NE)

Je n'en veux plus (plus = en surcroit, mais il est nié par NE)

[Jacques]

C'est la même chose avec rien et personne qui ont une valeur positive et expriment pourtant souvent une négation, même employés seuls, à cause de leur fréquent usage avec NE.