Untel, il...
Untel, il...
Dans le langage parlé, on ajoute régulièrement un pronom après le nom de la personne. ("Jean, il est parti")
C'est étrange car, généralement, en parlant on a tendance à raccourcir les phrases, pas à les allonger.
Savez-vous d'où cela vient ?
C'est étrange car, généralement, en parlant on a tendance à raccourcir les phrases, pas à les allonger.
Savez-vous d'où cela vient ?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Beaucoup de kilomètres à faire pour un petit pastis !
Pour être plus sérieux, l'utilisation de l'article devant un prénom est courante dans diverses provinces, sans que cela ne soit incorrect socialement parlant. À Paris, cela est considéré comme une impolitesse. En allemand cela se fait aussi : Der Karl. Nous avons une amie allemande qui met souvent l'article devant un prénom.
Pour être plus sérieux, l'utilisation de l'article devant un prénom est courante dans diverses provinces, sans que cela ne soit incorrect socialement parlant. À Paris, cela est considéré comme une impolitesse. En allemand cela se fait aussi : Der Karl. Nous avons une amie allemande qui met souvent l'article devant un prénom.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Pour répondre à la question, c'est un mode de parler familier courant, qui agit par insistance. Académiquement ce n'est pas recommandé, mais il faut comprendre que la langue parlée est moins à cheval sur les règles que la langue écrite. C'est une habitude, un usage. Pour le langage oral donc, mais pas pour le style écrit.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: Untel, il...
Peut-être que la langue parlée peine à suivre les méandres de notre raisonnement pendant même que nous nous exprimons, alors que nous prennons notre temps pour forger une phrase écrite.Cassius a écrit :Dans le langage parlé, on ajoute régulièrement un pronom après le nom de la personne. ("Jean, il est parti")
C'est étrange car, généralement, en parlant on a tendance à raccourcir les phrases, pas à les allonger.
Savez-vous d'où cela vient ?
![[lève les yeux] :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
On ne s'en rend pas toujours compte, mais quand on parle, je ne crois pas, contrairement à vous Cassius, qu'on raccourcisse, qu'on résume ; on a plutôt tendance à répéter les informations, à les repréciser. Dans la précipitation, la phrase n'a pas le temps de se former de manière académique, alors elle s'étend à droite et à gauche. Ça porte le nom de dislocation en grammaire moderne (je devrais dire : en linguistique). L'élément détaché est en général un élément sur lequel on veut mettre l'accent :
J'adore ta prof.
Ma prof, elle est chouette, hein ?
Sa voiture n'est pas terrible.
Je te le dis : elle craint trop, sa bagnole !
Cette matière me débecte.
Ah bon ? j'adore ça, moi, la littérature comparée.
J'adore ta prof.
Ma prof, elle est chouette, hein ?
Sa voiture n'est pas terrible.
Je te le dis : elle craint trop, sa bagnole !
Cette matière me débecte.
Ah bon ? j'adore ça, moi, la littérature comparée.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
-
- Messages : 299
- Inscription : sam. 06 mai 2006, 19:59
En portugais, en italien et en espagnol cela se fait aussi (pas dans toutes les régions et avec des différents niveaux d'acceptation selon la grammaire normative).Dans ma région, en parlant on allonge également quand on fait précéder le prénom d'un article : ce matin j'ai vu la Mireille et ce soir le Jacques sera à la maison avec le Marco pour l'apéritif.
Hélas, je n'en connais pas l'origine.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Comme le souligne Klausinski, dans certaines constructions on rallonge par emphase, en recourant à la tautologie, pour marquer l'insistance, pour souligner. Ce sont les mots qui sont raccourcis par apocope ou aphérèse, mais la syntaxe est souvent allongée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
L'article défini devant un nom propre ne serait-il pas le résidu de :
"J'ai rencontré l'homme qui a pour nom Bertrand"
"J'ai rencontré l'homme Bertrand"
"J'ai rencontré le Bertrand"
"J'ai parlé à la femme qui a pour nom Marie"
"J'ai parlé à la femme Marie"
"J'ai parlé à la Marie"
Après il est encore possible de préciser : "J'ai parlé à la Marie du Bertrand."
Cette éventuelle explication me vient en songeant à la façon dont on nommait les quidam et les quidanes dans les vieux actes de justice : "l'homme Untel", "la femme Unetelle" qui, à la révolution est devenu "le citoyen Untel"...![[lève les yeux] :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
"J'ai rencontré l'homme qui a pour nom Bertrand"
"J'ai rencontré l'homme Bertrand"
"J'ai rencontré le Bertrand"
"J'ai parlé à la femme qui a pour nom Marie"
"J'ai parlé à la femme Marie"
"J'ai parlé à la Marie"
![[question] :?:](./images/smilies/icon_question.gif)
Après il est encore possible de préciser : "J'ai parlé à la Marie du Bertrand."
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Cette éventuelle explication me vient en songeant à la façon dont on nommait les quidam et les quidanes dans les vieux actes de justice : "l'homme Untel", "la femme Unetelle" qui, à la révolution est devenu "le citoyen Untel"...
![[lève les yeux] :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je n'ai pas d'opinion sur ce sujet, mais l'ellipse est une explication possible. Dans la Région parisienne l'usage de l'article est impoli et vexant, mais ce n'est pas le cas en province. Jacques Brel l'utilisait dans sa chanson La Mathilde, mais nous ne savons pas si c'est une pratique habituelle en Belgique (je ne me rappelle plus).
Brazilian Dude nous explique qu'on trouve la même chose dans d'autres langues romanes.
Brazilian Dude nous explique qu'on trouve la même chose dans d'autres langues romanes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Nous avons évoqué l'article devant le prénom d'une personne de qui l'on parle ; plus rarement il est employé quand on s'adresse directement à cette personne avec cet exemple représentatif : Hé, la Marie ! Sors les deux boeufs qu'on les compte. Nous avons également le cas dans l'Allier, au lieudit "Les Gourdiflots", où l'on peut entendre : Dis, le Glaude !