question se rapportant au nom "membre"

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jofra
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question se rapportant au nom "membre"

Message par jofra »

Petite question

Depuis quelques semaines, je vois cette annonce dans le journal :

Toutes les membres sont invitées à s'inscrire.

Il s'agit d'une activité féminine.


Selon le Multi :

Membre :

Personne, groupe, pays faisant partie d'un ensemble, d'un groupe.
Les membres d'une association.
Attention, ce nom ne comporte pas de forme féminine. Elle est un membre de ce conseil d'administration.

J'aurais tendance à écrire : tous les membres sont invités...
Suis-je fautive?

Merci beaucoup!
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valiente
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Message par valiente »

J'aurais tendance à penser comme vous. Je ne sais si l'on peut accepter une féminisation de ce mot, mais cela me dérange un peu.
Maintenant, est-ce que l'activité exclusivement féminine de votre exemple, rejetant de par sa nature le genre masculin, peut suffire à tolérer cette forme inhabituelle ? Je me pose la question...
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Marco
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Message par Marco »

Il me semble qu’il est inacceptable de féminiser des noms qui ne se réfèrent pas à une profession. Un membre est un membre, peu importe le sexe des personnes auxquelles on se réfère. De même, on dit bien « Ma sœur est le sosie de Sharon Stone » et non pas « *la sosie ». Pour les professions, on tolère celles que l’usage a consacrées et dont le féminin est justifié lorsqu’il s’agit, à l’origine, de participes passés ou présents (enseignante, par exemple).
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Jacques
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Message par Jacques »

En effet Marco, nous donnons là dans cette outrance des féminisations qui aboutit à des absurdités, comme lorsqu'on entend dire à la télévision « la médecin » ou « une témoin » ; c'est le même principe. La circulaire du Premier ministre sur la féminisiation des noms de fonctions a fait beaucoup de tort, car on va bien au-delà des intentions de son auteur : on a retenu féminisation, mais on a oublié le mot fonctions.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
jofra
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Message par jofra »

Me voilà soulagée...

MERCI !
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Claude
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Message par Claude »

A ce propos, j'ai entendu hier à la télévision armatrice :wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

Claude a écrit :A ce propos, j'ai entendu hier à la télévision armatrice :wink:
D'un point de vue strictement grammatical, ce n'est pas choquant, quantité d'autres mots en -teur font leur féminin en -trice : instituteur/trice, cultivateur/trice, présentateur/trice... En outre cela ne heurte pas l'oreille.
Je serais favorable à ces féminisations bien construites, et l'Académie les acceptera probablement sans difficultés. Ce qui est intolérable, c'est qu'on mette un article féminin devant des mots de genre résolument masculin, comme ceux que nous avons cités : membre, médecin, témoin.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Oui, c'est exact, ça ne choque pas du tout, mais on dirait que les mises au féminin sont faites au gré de leurs auteurs. A ce propos, auteur est féminisé en auteure, je crois que c'est définitivement adopté (par les médias, c'est sûr), mais pourquoi pas autrice ? Y a-t-il une raison étymologique, à savoir que les « teur » ne proviennent pas tous des mêmes sources ou quelque chose comme ça ?
Ce choix qui me semble à priori arbitraire a le chic de m'énerver (pas de m'ôter les nerfs :lol:).
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Jacques
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Message par Jacques »

Autrice a été effectivement proposé, mais sans grand succès. La raison pour laquelle nous voyons éclore des féminins comme auteure, professeure, procureure, proviseure est que des gens mal inspirés sont allés chercher de l'autre côté de l'Atlantique des formes qui n'existent pas en Europe et sont rejetées par l'Académie française. L'Office québécois de la langue française a décidé très officiellement que tous les noms en -eur qui n'avaient pas de féminin pouvaient en prendre un par l'ajout d'un E final.
Je qualifierais ce comportement d'incivisme linguistique. Ce n'est pas l'Office québécois qui dicte les règles du français d'Europe. Je dirai même qu'il y a là une provocation, quand un organisme d'un pays francophone se met carrément en opposition avec les principes de l'Académie.
À l'origine, l'Office québécois avait la vocation honorable et salutaire de faire barrage aux anglo-américanismes ; mais il a voulu étendre ses attributions en réglementant la langue française et en promulguant ses propres principes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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