Un quatrain plein de questions
Un quatrain plein de questions
Chers lecteurs,
Voici un quatrain que je soumets à votre appréciation. Plutôt que de vous ensevelir sous un amas de questions plus ou moins judicieuses, je vous laisse le soin de relever ce qui vous semble nécessaire.
« Ce sont des jeux d’enfants, c’est un vœu de poète,
Que de croire aux esprits et de vivre d’espoir,
En ce sombre univers que d’y voir une fête,
Et rêver que l’on puisse en son sein s’entrevoir. »
Voici un quatrain que je soumets à votre appréciation. Plutôt que de vous ensevelir sous un amas de questions plus ou moins judicieuses, je vous laisse le soin de relever ce qui vous semble nécessaire.
« Ce sont des jeux d’enfants, c’est un vœu de poète,
Que de croire aux esprits et de vivre d’espoir,
En ce sombre univers que d’y voir une fête,
Et rêver que l’on puisse en son sein s’entrevoir. »
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je le trouve plutôt réussi, ce quatrain. Le chiasme sonore du deuxième vers est particulièrement agréable à entendre : roir pri / ivr poir.
Je me demande seulement si la répétition de la préposition « de » est grammaticalement admise. Par exemple : « Que de voir une fête en ce sombre univers » ne me choquerait pas, mais le pronom y reprenant directement « ce sombre univers » me paraît familier. Enfin, ça n’a plus rien de grammatical, mais l’allitération en s du dernier vers n’est pas très heureuse : uissanssonssinssan.
Je me demande seulement si la répétition de la préposition « de » est grammaticalement admise. Par exemple : « Que de voir une fête en ce sombre univers » ne me choquerait pas, mais le pronom y reprenant directement « ce sombre univers » me paraît familier. Enfin, ça n’a plus rien de grammatical, mais l’allitération en s du dernier vers n’est pas très heureuse : uissanssonssinssan.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Merci pour vos réactions.
Vous m'en voyez ravi. Je craignais l'effet trop facile et le rendu trop lourd.Klausinski a écrit : Je le trouve plutôt réussi, ce quatrain. Le chiasme sonore du deuxième vers est particulièrement agréable à entendre
C'est aussi un point qui me gênait... le fait que vous le releviez aussi n'est pas bon signe. Je tenais à ce "y" mais apparemment c'est une erreur, et je vais devoir me contenter du "de". Je comptais sur les inversions pour rendre la construction correcte, mais cela n'a pas suffi à empêcher vos doutes ; donc je reste méfiant face à cette syntaxe...Klausinski a écrit : Je me demande seulement si la répétition de la préposition « de » est grammaticalement admise.
Avec Jacques, vous avez ressenti l'allitération de manière désagréable. En fait, je ne savais plus réellement quoi en penser... Je la trouvais un peu exagérée, mais je me plaisais dans cette ambiance éthérée et cette impression de mots susurrés... je vais réfléchir à vos remarques sur ce point, et diminuer l'effet certainement.Klausinski a écrit : Enfin, ça n’a plus rien de grammatical, mais l’allitération en s du dernier vers n’est pas très heureuse
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Ça ne vaut tout de même pas ce véritable chef d'oeuvre.
PS : Valiente aime quand on puise dans les anciens sujets
PS : Valiente aime quand on puise dans les anciens sujets
Ah ! mais ne me comparez pas aux références du genre, je vous en prie !Claude a écrit :Ça ne vaut tout de même pas ce véritable chef d'oeuvre.
PS : Valiente aime quand on puise dans les anciens sujets
J'avais déjà lu déjà cette discussion et j'avais pu apprécier alors votre répondant. Le titre m'était bien doux et c'est effectivement une des seules archives que je connaisse. Alors, n'hésitez pas à recommencer lorsque l'occasion se présente.
Bien heureux que vous participiez à cette discussion
Oui et non. Je vais vous expliquer les raisons du choix de ce quatrain.Jacques a écrit : Ce qui vous amène à vous interroger, Valiente, c'est peut-être « que de » ? Il n'y a pourtant rien à redire à cette construction.
Voici les autres points qui me faisaient réfléchir :
1. Dans le premier vers, enfants est au pluriel et poète au singulier. Les deux peuvent s'écrire mais peut-être aurait-il été préférable d'écrire enfant au singulier pour plus d'uniformité ?
2. La proche répétition provoquée par voir et entrevoir. Bien que volontairement choisie pour l'« image », je craignais le même effet manqué que pour l'allitération.
3. Enfin, le dernier vers proposant « Et rêver ». Je doutais pouvoir sous-entendre le "que" et "de" sans commettre de faute. J'ai changé plusieurs fois de construction, et tenté de relever les erreurs possibles suivant les différentes formulations (ce qui se rapproche de votre remarque, Jacques). Finalement, ce n'est pas le "que de" affiché du second vers qui me destabilisait, mais plutôt son absence dans le dernier vers.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne crois pas qu'il y ait une opposition entre singulier et pluriel dans jeux d'enfants et vœu de poète. Il est vrai que l'on dit ordinairement un jeu d'enfant, mais dans ce cas le sens n'est plus le même. Les jeux d'enfants, ce sont les amusements des enfants, un jeu d'enfant souligne le côté extrêmement facile d'une action.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je poursuis le sujet en espérant ne pas vous ennuyer.
Il reste donc deux points à traiter pour rendre ce quatrain acceptable.
Je m'attaque au premier : l'allitération.
« Et rêver que l’on puisse en son sein s’entrevoir. »
Pour garder l'effet souhaité tout en interdisant le grotesque relevé par Klausinski et Jacques, j'en suis venu à la conclusion qu'il fallait simplement remplacer une syllabe située au centre du problème — « sein » — pour rompre le rythme excessif.
Possibilités de remplacement : ce « lieu » ; ses « bras » ; son « coeur »...
J'ai une préférence pour « ce lieu », plus coulant, moins âpre que les mots « bras » et « coeur ».
Mais souhaitez-vous me donner votre avis ?
Il reste donc deux points à traiter pour rendre ce quatrain acceptable.
Je m'attaque au premier : l'allitération.
« Et rêver que l’on puisse en son sein s’entrevoir. »
Pour garder l'effet souhaité tout en interdisant le grotesque relevé par Klausinski et Jacques, j'en suis venu à la conclusion qu'il fallait simplement remplacer une syllabe située au centre du problème — « sein » — pour rompre le rythme excessif.
Possibilités de remplacement : ce « lieu » ; ses « bras » ; son « coeur »...
J'ai une préférence pour « ce lieu », plus coulant, moins âpre que les mots « bras » et « coeur ».
Mais souhaitez-vous me donner votre avis ?
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'accepte aussi ce lieu.
Et pour revenir à ceci :
Mais dans le cas d'une intention plurielle avec une écriture au singulier du mot enfant (dans le sens "amusement"): "des jeux d'enfant". Cette écriture est aussi acceptée, non ?
Je dirais que c'est envisageable, enfant étant pris au sens générique.
Et pour revenir à ceci :
Mais dans le cas d'une intention plurielle avec une écriture au singulier du mot enfant (dans le sens "amusement"): "des jeux d'enfant". Cette écriture est aussi acceptée, non ?
Je dirais que c'est envisageable, enfant étant pris au sens générique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude