Cambrioler

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 29 juin 2008, 8:17

Je lis sur Internet : « L'appartement de Mme X a été cambriolé hier, mais rien n'a été dérobé », ce qui me semble être contradictoire. Je consulte Littré, qui ne connaît pas le nom mais seulement le verbe :
CAMBRIOLEUR (kan-bri-o-leur), s. m.
Terme d'argot. Voleur par effraction dans les chambres, dites en argot cambrioles.
Je me tourne vers l'Académie :
CAMBRIOLER v. tr. XIXe siècle. Dérivé de cambriole, « chambre ; petite boutique », dérivé du provençal cambro, « chambre ». Dévaliser une habitation, un magasin, où l'on a pénétré par effraction.
Robert :
Dévaliser en pénétrant par effraction.
Hachette :
Voler en s'introduisant dans un lieu fermé.
Preuve faite, une fois de plus, que les gens qui diffusent l'information dans le public emploient des mots dont ils ignorent le sens. Pourtant, celui-là est un terme simple dont on ne peut méconnaître la signification.

Message par **Claude** » dim. 29 juin 2008, 9:25

Honnêtement cette erreur, pourtant évidente en vous lisant, n'aurait pas attiré mon attention. On doit donc dire, ce que j'ai déjà lu ou entendu, « L'appartement a été visité », bien que ça ressemble à un euphémisme, n'est-ce pas ?

Message par **Perkele** » dim. 29 juin 2008, 9:39

Donc, des cambrioleur ont pénétré, hier, dans l'appartement de Mme X, mais n'ont rien emporté.

Message par **Claude** » dim. 29 juin 2008, 10:19

Ils sont entrés comme cambrioleurs potentiels et sortis comme simples visiteurs.

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 29 juin 2008, 10:56

Il s'agissait en effet plutôt d'une visite en vue, d'après certaines affirmations, d'intimider la personne, de l'impressionner, de l'inquiéter ou peut-être de chercher quelque chose.

Message par **Perkele** » dim. 29 juin 2008, 18:15

Claude a écrit :Ils sont entrés comme cambrioleurs potentiels et sortis comme simples visiteurs.

Sans passer par la case "prison" ni tirer une carte de la caisse de communauté ?

Message par **Claude** » dim. 29 juin 2008, 18:57

Je possède un jeu de Monopoly depuis Noël 1955 ; il est en très bon état mais n'est pas à vendre.

Je sais ce que va dire Jacques : « Veinard ! Deux montres à gousset, un abreuvoir et un Monopoly de 1955 ».

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 29 juin 2008, 19:42

Je me demande quel nom nous pourrions donner à cette grossière erreur. Antinomie ne me semble pas convenir, car l'antinomie est une contradiction qui met en présence deux mots de sens contraires. Or nous avons là un mot contredit par une phrase. Peut-on alors parler d'antithèse ?

Message par **Perkele** » dim. 29 juin 2008, 20:44

Un non-sens ?

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 29 juin 2008, 21:56

Non-sens est le mot qu'on pourrait employer dans le langage courant, ainsi que plusieurs autres. Mais je cherche le terme de rhétorique qualifiant cette contradiction.

codrila · Message par **codrila** » mar. 01 juil. 2008, 8:24

Une antilogie?

Message par **Claude** » mar. 01 juil. 2008, 8:39

Jacques a écrit :...nous avons là un mot contredit par une phrase....

Il me semble que Jacques recherche le terme précis sur cette contradiction-là.

Jacques · Message par **Jacques** » mar. 01 juil. 2008, 9:45

codrila a écrit :Une antilogie?

J'avais trouvé le mot paradoxisme, « alliance de mots, artifice de langage par lequel des idées et des mots, ordinairement opposés et contradictoires entre eux, se trouvent rapprochés et combinés... ». Bien que ce soit le cas, je n'en étais pas entièrement satisfait, car le paradoxisme est un procédé de style voulu pour créer un effet. Sont cités ces exemples : Pour réparer des ans l'irréparable outrage (Racine) – La propriété c'est le vol (Proudhon). Mais ces rapprochements antinomiques sont voulus, et non fautifs.
Je pense que votre antilogie convient, puisqu'elle se définit comme « une contradiction interne entre deux idées ou expressions, une phrase fautive, illogique et voisine du non-sens ».
Merci pour votre aide ; vous savez comme il est agaçant de chercher une définition ou un mot sans parvenir à une réponse satisfaisante.